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Les noms propres n’ont pas de signification mais, une explication

10 avril, 11:45, par Miie

Je suis très content de ce texte qui arrive à point nommé ! Je note quelque coquilles qui irritent dès le début de la lecture, si bien que Je me demandais si l’auteur avait une compréhension claire des concepts simples comme « ethnographies », et « historiographie »/« historiographique » ! Je trouve aussi que l’auteur aurait mieux enrichi son analyse s’il utilisait aussi des noms propres non associés aux rangs de naissance et aux sexes des personnes dans certaines ethnies ou religions. Par exemple , quand on entend le nom Moaga « Wendenda », on ne peut pas d’emblée déterminer le sexe du porteur ou la porteuse . Somme toute, la substance du produit est de très haut vol, et Dr Sanogo mérite des éloges pour cette analyse bien apropos. J’espère que le Ministère de la Culture prendra très au sérieux cette consultation gratuite de qualité.

Mes Morceaux choisis :

« retenons que la fiche de collecte de patronymes nationaux des acteurs du projet ne fait aucune mention des variations possibles des termes en usage ni d’ailleurs la langue dans laquelle le nom de famille est formalisé. »

« le nom propre n’est pas un signe linguistique ordinaire. Il est bien celui qui n’a pas de signifié comme le nom commun qui en a un ou même souvent plusieurs. Quand je dis table, le boucher et le mathématicien ne pensent certainement pas à la même chose. Le tailleur et l’éditeur non plus ainsi que le philosophe et le menuiser. En termes simples : quand je dis table, ça peut renvoyer à un meuble en bois, à un ensemble de mots rangés comme la table des matières ou encore à un élément abstrait comme mettre les choses sur la table pour dire examiner sérieusement ou encore « se mettre à table » pour dire « avouer », d’après la police… Pour ce qui est du nom propre, c’est plus compliqué. »

« Le signe linguistique du nom propre a certes un signifiant (ce qu’on dit et ce qu’on entend) mais n’a pas de signifié comme celui du nom commun qui peut renvoyer à plusieurs sens ou plusieurs référents. »

« Le nom propre ne s’attribue qu’à l’individu tandis que le nom commun désigne tous les référents auxquels il renvoie. »

« Ainsi, en intitulant cette étude Projet sur les significations des noms propres, il y a une réelle méprise sur le plan théorique car comme on vient de le dire, le nom propre n’a pas de signification, mais une explication. »

« Ainsi, en lieu et place de chercher les significations des noms de familles, le projet pourrait se réorienter en cherchant les origines, les variantes, les langues utilisées ainsi que les explications des noms de famille. Il est inutile de rappeler que le questionnaire qui est mis en circulation n’as pas pris en compte ces éléments théoriques. »

« sans conclure ni terminer, disons que le projet est à reformuler en révisant ses aspects théoriques et pratiques. Quand on étudie un phénomène social, il faut toujours se situer dans la science appropriée avec ses bases théoriques sans lesquelles la démarche scientifique est impossible. De même, la méthode de collecte des données doit tenir compte du contexte et de la nature de l’objet en question. Une bonne connaissance de la nature même du nom propre s’impose si l’on tient compte du fait que dans la science qui l’étudie, il a un traitement spécifique dans le sous-domaine qui l’étudie. Le nom propre a, en général : une histoire, un cheminement et il peut même passer par plusieurs langues avant d’arriver à celle qu’on utilise aujourd’hui. »

« Ces langues filtres par lesquelles passent les mots peuvent bien altérer les matériaux linguistiques qu’il faut manipuler avec prudence. Ils portent les mémoires des familles, des trajectoires, des aspirations. »

« Ce projet lève beaucoup de lièvres, car l’état civil dans sa conception occidentale qui nous est imposée porte réellement atteinte à nos cultures et le projet devait s’interroger sur ces points non exhaustifs : - Pourquoi imposer le même nom de famille aux Lyllé alors que l’on sait que les femmes ont des patronymes qui commencent par kan- tandis que celui-ci donne ba- chez les hommes ? Allons-nous continuer à imposer des prénoms figés au Toussian qui doivent en changer après la petite initiation et ensuite la grande initiation ? Et les populations du Nord chez qui le prénom du père doit être intégré à l’acte de naissance de son enfant ? Ce sont autant de questions qui doivent revenir devant la scène si l’on veut que cette étude sur les noms propres nous permette de résoudre un pan important de nos organisations sociales multiples. »

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