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Pr Hamidou Sawadogo : « Le retrait du Burkina, du Mali et du Niger de la CEDEAO est une décision mûrie »

1er février, 09:51, par Renault HÉLIE

@Simo
Messire Simo, vous écrivîtes :
« La monnaie à elle seule, n’a jamais développé un pays »
Encore une fois, c’est une parole de bon sens.
S’imaginer qu’une monnaie nationale va créer de vrais emplois et développer le pays est un rêve de petit enfant, un délire qui ne mène pas à grand-chose.


Une monnaie, qu’elle soit nationale ou internationale, doit cependant éviter quelques pièges.
- 1/ Dangers d’une monnaie faible
Une monnaie dont la valeur ne cesse de fondre face aux grandes monnaies internationales, €-$, Euro et Dollar US produit des ravages, voir Cedi et Franc du Congo-RDC. Les opérateurs économiques petits ou gros perdent confiance envers les banques nationales, et se dépêchent d’acheter des devises sérieuses. On en arrive à payer directement en dollars et Euros, comme au Congo-RDC, au Ghana, au Nigeria, surtout pour les montants importants ; c’est la « dollarisation » de l’Argentine.
De plus, il devient très facile de s’enrichir en spéculant contre sa propre monnaie nationale. Autrement dit, on croit avoir une monnaie nationale, on fait des fêtes « houba-houba-tadadoum » avec des danseurs traditionnels et des acrobates sur les ronds-points et les places ... mais en réalité on travaille en monnaie de Nassaras et Toubabs, c’est de la fausse indépendance pour les pauvres et les naïfs, les bourgeois et les industriels s’en contrefichent.
Donc, en résumé :
MONNAIE NATIONALE FAIBLARDE = PAS DE MONNAIE NATIONALE.
- 3/ Association de dictatures pauvres ?
Trois dictatures très pauvres qui s’associent pour une monnaie commune, c’est pareil, ça ferait une monnaie trop faible qui perdrait vite sa valeur.
- 3/ Banque centrale indépendante
Si l’on veut vraiment une monnaie nationale, il faut une banque centrale indépendante qui n’obéisse ni à un gouvernement démagogique, ni aux pressions des syndicats de fonctionnaires. Qui peut croire que c’est possible dans les dictatures militaires anti-démocratiques des pays ultra-pauvres du Sahel ? Le meilleur moyen de survie des dictatures, c’est de faire fonctionner la planche à billets pour arroser les militaires et les fonctionnaires, ce qui conduit à une inflation terrible ...
- 4/ Banque centrale indépendante d’une grande union régionale non dictatoriale
Le seul moyen de garder une monnaie africaine qui ne soit pas catastrophique, c’est de coudre une union très solide entre de nombreux pays, et de surveiller AVEC GRANDE RIGUEUR les fluctuations face à l’€ et au $, en réprimant les dérapages budgétaires abusifs des gouvernements trop dépensiers.
Mais c’est impossible aux dictatures.
Ces messieurs les dictateurs militaro-putschistes ont trop peur d’être trainés devant une cour internationale pour rendre compte de leurs coups d’état illégaux. De plus, ils veulent pouvoir augmenter indéfiniment les salaires de leurs complices...


CONCLUSION ?
Pas de conclusion, attendons la suite.
Si les juntes putschistes quittent l’UMOA, on saute dans l’inconnu.
Les burkinabè les moins bêtes se seront bien entendu procuré des comptes en CFA, € et $ pour ne pas risquer de perdre leur petite fortune. Pour les autres, je leur suggère des prières très ferventes pour ne pas se retrouver nus en un an.

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