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Burkina/Révision constitutionnelle : « La barrière linguistique est un sérieux obstacle au développement », Dr Awa Tiendrébéogo/Sawadogo

22 janvier, 10:49, par Alph@2025

Je suis entièrement d’accord qu’un enfant apprend mieux dans sa propre langue que dans une langue qu’il ne comprend pas. Actuellement, beaucoup d’enfants doivent en même temps apprendre à lire et apprendre le français. Effectivement ce serait plus facile s’ils apprenaient d’abord à lire, à compter, etc... dans leur langue et qu’ils apprenaient le français par la suite.
Ceci dit je pense que nous avons une approche émotionnelle du problème des langues. Dans certains pays, comme le Sénégal par exemple, le problème est plus simple car une langue locale s’impose naturellement à l’ensemble du pays. Il en est de même dans la plupart des pays d’Afrique de l’Est qui parlent tous depuis longtemps le kiswahili. Naturellement dans ces pays cette langue peut facilement être choisie comme langue nationale et langue officielle et langue de travail et tout ce qu’on veut. Au Burkina Faso, même si certaines langues comme le mooré et le peulh semblent s’imposer du fait du nombre (en proportion) de leurs locuteurs, nous devons faire face à une réalité : nous avons une soixantaine d’ethnies, donc autant de langues locales. Au final, auront nous autant de langues officielles et de travail ? Devrons nous avoir dans nos administrations et dans nos institutions nos textes dans autant de langues ? Si, pour des raisons pratiques, nous devons choisir une langue, laquelle choisirions nous qui sera acceptée par tous les Burkinabè ? Si nous devons choisir deux ou trois langues, cela voudra t’il dire que nos fonctionnaires en pratique devront être bilingues ou trilingues. Dans cette affaire de langue nationale, j’ai vraiment le sentiment que nous avons mis la charrue avant les bœufs, et qu’en croyant apporter une solution, nous nous soyons donné un problème dont la solution demande de longues années de réflexion, dont nous aurions pu faire l’économie compte tenu du nombre de défis que nous avons à relever en ce moment. La révision constitutionnelle elle même n’est pas d’une opportunité fracassante, et je finis par rejoindre ceux qui pensent que les autorités, par cette révision constitutionnelle, ont trouvé un habillage pour régler ce qu’ils croient être un problème (celui de la justice). C’est pourquoi cette affaire de langue nationale est inséré comme un cheveu dans la soupe, car son applicabilité pose questions, mais cela ne semble pas être leur problème.

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