Dr Arouna Louré, de retour du front : « Nous pouvons gagner cette guerre plus rapidement, moins chère et avec moins de pertes en vies humaines »

Ce monsieur est très cultivé. On voit qu’il a lu beaucoup d’auteurs qu’il cite et fait référence à beaucoup de faits de l’histoire et de déclarations des grands hommes du passé. Il se pose en défenseur des grands principes comme l’etat de droit, les libertés individuelles et collectives, la bonne gouvernance et j’en passe. On se rend compte qu’il est animé d’une bonne volonté et semble convaincu de ce qu’il pense et défend avec ferveur. Il n’hésite donc pas à dénoncer ce qu’il croit nécessaire de combattre.
Malheureusement, il se comporte en idéologue, convaincu de ses idées à défendre à tout prix, sans une analyse suffisante de la situation. Ainsi, il propose des recettes en s’appuyant sur des stratégies proposées dans des situations différentes de celles de la guerre au Burkina. Peut-on user des mêmes méthodes quand l’ennemi est inconnu et n’exprime aucune révendication que quand il s’agit de conflit politique comme en Israël, en Egypte ou l’apartheid en Afrique du Sud ? Quand il accuse nos autorités de pratiquer le tout militaire dans cette guerre, on se demande s’il entend ce que disent ces mêmes autorités en matière de développement endogènes, d’emploi des jeunes, de santé et d’autosuffisance alimentaire ! Il me semble vraiment bien enfermé dans ses convictions et ne s’autorise même pas le moindre doute sur sa perception de la situation qui est pourtant en déphasage avec la réalité du terrain.
Je ne suis pas pas un soutien inconditionnel de personne, d’aucun parti, d’aucun clan ni d’aucune idéologie. Je soutien celui qui fait au mieux pour le Burkina, et pour le moment ce régime issu d’un coup d’état fait mieux que ses prédécesseurs depuis Sankara. Personne n’est contre la democration et les libertés. Personne ne peut dire que ce régime est irréprochable. Mais quand la nation est en danger, il est inutile voire suicidaire de passer tout le temps à se disputer sur ce qui accessoire au détriment de ce qui est vital. Il se peut qu’il soit possible de faire mieux que ce que fait IB et son régime militaire issu de coup d’État, mais en attendant il va dans le bon sens. Et la sage populaire admet de ne pas être trop perfectionniste dans certaine circonstances au risque de tout perdre. On dit que ‹‹le mieux est parfois l’ennemi du bien››. La situation étant complexe et grave, il faut avoir la patience de se contenter du ’’bien’’ et avoir aussi la sagesse de ne pas exiger le ’’mieux’’ ici et maintenant à ceux qui se battent jour et nuit pour que les choses s’améliorent.
Quant aux autorités actuelle, elle feraient de ne même pas écouter ce genre de critiques non-fondées sur la réalité du terrain. Qu’elles s’attachent aux priorités du moment pour sauver le pays, remporter des succès pour convaincre la majorité à soutenir la cause juste du salut de la patrie. C’est cela l’essentiel !