Mali : 64 morts dans une attaque terroriste du bateau "Tombouctou" à Bamba

C’est assez intelligent ce recours à la psychologie, mais ça aurait été plutôt pertinent du temps de mon grand-père. Aujourd’hui, chez l’ancien colonisateur, les générations se sont succédées, la colonisation est enseignée comme un élément de l’histoire de France, et, au même titre que personne ne souhaite se combattre les protestants à la Rochelle, ni brûler la ville de Bézier pour en éliminer les hérétiques, ni reprendre Narbonne des mains des musulmans, la colonisation africaine est vue avec beaucoup de distance et très peu d’affect.

Même les débats qu’il peut y avoir en France sur les relations avec l’Afrique noire, depuis les migrants jusqu’à la restitution d’objets, est de moins en moins perçue comme héritage de la colonisation, et est simplement considérée comme un nouveau chapitre de cette relation. Les migrants sont des migrants en France comme en Italie ou en Grèce, les restitutions d’objets valent autant pour l’Afrique que pour la Grèce ou les États-Unis. Les sujets ayant un lien perçu comme fort avec cette période se font rares : il n’y a plus grand monde de vivant pour réclamer des arriérés de soldes militaires des deux guerres mondiales. Les grands-pères sont morts, les pères sont vieux.

En fait, seule la présence des militaires porte à débat, non parce que ça participerait d’une colonisation, mais parce que ça pèse sur les finances, sans que l’avantage pour le pays soit évident.

Quant à la nécessité de combattre pour sa liberté : c’est plutôt vrai si on se réfère à des périodes anciennes, mais les solutions négociées ont été très nombreuses aussi dans les temps récents, notamment en Europe, avec la fin des dictatures espagnole, portugaise et grecque, avec la chute l’Union Soviétique. Non seulement cette histoire récente nous montre que le conflit n’est pas du tout une voie obligée, mais aussi que la négociation donne de meilleurs résultats en offrant une stabilité accrue et des perspectives de long termes.