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Coup d’État au Niger : « Les Occidentaux n’accepteront pas que le Niger bascule », Kalifara Séré

2 août 2023, 21:53, par Africa

Félicitations d’une part, au journaliste qui a posé des questions pertinentes et d’autre part, à Mr Kalifara Séré pour ses réponses qui me semblent reposer davantage sur des avis d’expert que de simples opinions. Je le regarde tous les dimanches soir sur BF1 où parfois il fait plutôt Procureur qu’Expert Analyste.
Ceux qui l’accusent d’avoir prédit l’ ėchec du coup d’état sur bf1 pour se contredire maintenant, lui font un faux procès. En tant qu’expert, il fonde ses avis sur les données et celles-ci sont variables en pareille situation. Il faut donc ajuster les prédictions en fonction de l’évolution de la crise. Et d’ailleurs, il n’a dit nulle part le contraire de ce qu’il a prédit. Il a seulement dit qu’il ne pense pas que la CEDEAO fera recours aux armes pour réinstaller Bazoum au pouvoir.
Je suis du même avis que lui. Pourquoi ? Je me base sur les faits historiques suivants :
En 1967, lorsque la guerre de cessession du Biafra éclata, la Fédération du Nigeria bénéficia du soutien ferme et immediat des pays francophones suivants :
Cameroun du president Amadou Aijo ;
Le NIGER du président Hamani Diori avec le Nigéria qui forment deux pays pour un même peuple au destin commun ;
la Haute Volta, devenue Burkina Faso du président Aboubacar Sangoulé Lamizana qui considéra que l’on ne peut pas être membre fondateur de l’Organisation de l’Unité Africaine en Mai 1963 et soutenir une entreprise de dislocation de la Fédération du Nigéria. Sur les antennes de la radion nationale, on entendait le slogan " To keep NAGERIA ONE !" Ce slogan émanait du Gouvernemen fédéral du Nigéria pour justifer le but de guerre.
Le Mali du président Modibo Keïta et la Guinée du président Sékou Tourè étaient dans la même logique que le Burkina.
Au vu de ce soutien du Nigéria à ses heures sombres, le peuple et les dirigeants qui se sont succedés à la tête de ce pays ont manifesté une sorte de reconnaissance d’une dette morale envers ces quatre pays francophones d’Afrique de l’Ouest qui ont refusé de s’aligner sur ceux qui soutenaient les rebelles.
De Yacoubou Goworn à Muhamed Buhari en passant par Babanguida, Abacha, Obassanjo, tous des héros de la guerre du Biafra, devenus Présidents de la République Fédérale du Nigeria, ont manifesté par mille occasions, la reconnaissance du Nigeria à l’endroit de ces quatre pays francophones aujourd’hui dans la tourmente.
Faut-il alors croire à un retournement dramatique de l’Histoire pour assister à l’écrasement du peuple frère du Niger, sous le leadership d’un président civil du Nigėria, avec l’appui de ceux qui, hier, soutenaient la rébellion biafraise pour disloquer le Nigéria ? De surcroît, ce président civil du Nigéria s’appuie sur la CEDEAO, créée en 1975 grâce au leadership du général Yacoubou Goworn du Nigeria, général Gnanssingbé Eyadema du Togo et du Général Moussa Traoré du Mali, pour punir le peuple frère du Niger pour obtenir le rétablissement de Bazoum au pouvoir et non pour le retour à l’ordre constitutionnel rapide, avec au risque d’un embrasement de toute la sous-region. Le blocus économique est déjà lancé, l’électricité déjà coupée. Que fera Bazoum lorsqu’il retrouvera son trône face à un peuple humilié une armée nationale honnie ?
Quel retournement de l’histoire !

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