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Transport aérien : Le Chef de l’Etat échange avec l’ASECNA sur la question de l’aéroport de Bobo-Dioulasso

30 janvier 2023, 21:54, par Renault HÉLIE

@Dedegueba Sanon
Cher ami Dedegueba Sanon, et interlocuteur courtois, ne comptez pas sur moi pour « positiver » sur la colonisation.
Par contre, je trouve extrêmement positif qu’elle se fut arrêtée en 1960 pour l’Afrique subsaharienne et en 1956 pour Maroc et Tunisie, le tout sans trop de dégâts. Pour l’Algérie, il y avait malheureusement un troisième larron à gérer, les populations profrançaises souvent indigènes (les juifs, certains musulmans et de nombreux français « petits blancs » nés sur place et pas bien riches,) ce qui a retardé le retrait.
Si je pouvais refaire l’Histoire, j’aurais préconisé que, dès 1900, un grand plan de préparation des indépendances fût mis en place pour 1940-1955. En fait, ce fut fait, mais à bas bruit, sans l’avouer ouvertement, en formant des cadres dans des écoles comme l’École Normale William-Ponty de Dakar et ses équivalents nord-africains (lycées très féconds en Tunisie et Maroc qui ont produit des centaines d’ingénieurs, médecins et profs et de leaders nationalistes).
Je maintiens que beaucoup d’atouts étaient dans les berceaux, mais que le manque de rigueur de certaines administrations a tout pourri entre 1960 et 1980. La Côte d’Ivoire n’a pas manqué de corruption... mais elle a eu raison de miser sur les entreprises petites et moins petites, et ça lui a permis de créer de nombreux emplois. Hélas, un certain nombre d’états subsahariens se sont acharnés à enfler démesurément leurs fonctions publiques tout en entravant l’entreprise, l’agriculture, l’artisanat et le commerce.
Ce que je n’aime guère au sud du Sahara, c’est ce refus d’admettre l’immense boulet de cette administration parasitaire. Je n’aime guère non plus cette propension à expliquer désespérément tout et n’importe quoi par l’intervention d’un « grand méchant sorcier néocolonial » un peu trop commode.
J’ai été scandalisé lors de mes passages dans certains pays de l’état lamentable de chemins de fer pourtant vitaux et de la dégueulasserie des hôpitaux, surtout que j’ai pu comparer avec d’autres pays francophones au sud comme au nord du Sahara. J’espère que les hôpitaux se sont redressés depuis...
Quant aux histoires d’apparences physiques extérieures, elles sont vraiment sans grande importance réelle : en effet, les racismes les plus épouvantables se sont exercés entre blondinets européens, ou entre « noirs » de même allure au Rwanda, ou entre « mongoloîdes » au Cambodge. Les massacres et l’esclavagisme des Japonais « bridés » contre les Chinois tout aussi « bridés » furent gigantesques ; massacres souvent négligés par les Subsahariens, qui oublient que le Japon fut un colonisateur ATROCE.
Bien que non juif, j’ai eu beaucoup de copains juifs dans ma jeunesse. Les uns, Ashkenazes, étaient souvent d’yeux et cheveux clairs comme les autres européens de l’est, mais leurs grands-parents et arrière-grands-parents ont subi l’horreur de la part des nazis mais aussi de la part des slaves encore plus blonds. Les autres juifs, sépharades africains, étaient de purs berbères du Maghreb, plutôt bruns, mais avaient été chassés parce qu’ils n’avaient pas la bonne religion.
Donc, vous voyez pourquoi je n’attribue pas trop d’importance au teint des gens. J’ai connu beaucoup de subsahariens qui savent fort bien s’habiller, et dont la courtoisie, l’aisance et le haut niveau d’expression est un avantage... sur le plouc que je suis parfois (sur moi, les costumes cravates tournent au sac à patates, et, ronchon, je n’ai pas de grandes « qualités commerciales »).


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