Accueil > ... > Forum 2916382

Transition au Burkina Faso : Le président de l’ALT consulte ses prédécesseurs

20 janvier 2023, 16:31, par Africa

A l’instar de plusieurs internautes de ce site lefaso.net , j’ai été très touché par la présence à cette rencontre de notre 9ème Président du Faso, S.E Rock Marc Christian KABORÉ, rencontre qui, à bien des égards, est similaire à celle concoctée par le président du MPSR1, S.E Paul Sandaogo DAMIBA avec lui et l’ancien Président S.E JB Ouédraogo. Le président du PMSR1 s’affichait ainsi avec celui qu’il venait de renverser, comme pour se convaincre qu’il était bien devenu Président du FASO. L’ex-président Rock MC KABORÉ avait stoïquement accepté de jouer le jeu, preuve de sagesse et d’une grande humilité.
Avec le MPSR2, je constate que le même scenario se repète avec le Président de l’ALT, cette structure ad hoc, mise en place pour combler un vide institutionnel. Il invite l’ancien président du Faso, parce qu’il fut aussi un ancien président du Parlement comme son homologue, à le rencontrer avec ses pairs pour "rendre ses hommages et recevoir leurs sages conseils".
Pour moi, même si l’intention est louable, la démarche est contestable de faire déplacer l’ancien président du Faso à cette rencontre dont la valeur ajoutée reste à prouver. Il eût fallu organiser une visite de courtoisie au domicile de l’ancien président en compagnie des anciens PAN et autres pour présenter ces hommages à tous ces anciens. Pour moi, cela est plus conforme à son rang d’ancien président du FASO et du Parlement et conforme aussi à nos traditions de respect d’un ancien qui a eu à exercer sa pleine autorité sur la communauté nationale. Le Général De Gaulle disait que l’autorité ne se partage pas ; elle se délègue tout au plus. Seul la responsabilité se partage. Voilà pourquoi, l’ancien président et les autres qui ont exercé cette haute fonction ne doivent pas être avec légèreté.
Je dis donc attention, honorables députés de l’ALT ! Cette ALT n’est pas une émanation de la volonté du peuple souverain. Elle résulte d’une crise profonde qui menace la survie même de notre pays. pour cela, les membres désignés de cette instance devraient se mettre au travail auprès des masses populaires qui souffrent. L’ALT devrait s’inspirez de l’émouvant diagnostic fait par le capitaine-patriote Président Ibrahim TRAORÉ lors de sa rencontre avec la classe politique et les OSC. Il faut d’abord aller à la rencontre des citoyens dans le pays profond, leur porter les informations fiables sur la situation du pays, recueillir leurs doléances et en établir une base de données structurée. Ce travail permettra d’élaborer un schéma directeur des besoins de chaque terroir. Un tel document servira d’input aux acteurs politiques pour proposer leurs solutions pour restaurer la patrie abîmée et défigurée. Je pense que l’urgence est dans le pays profond et l’ALT devrait s’y focaliser . On ne peut pas faire comme si tout doit "rester comme avant" et "repartir comme avant ".

En ce qui concerne donc la présence du Président Rock Marc Christian KABORÉ à cette rencontre, je dirai que cela témoigne, outre sa grande humilité légendaire ici réaffirmée, mais aussi son envergure de grand patriote qu’il témoigne une fois encore à ses compatriotes en se rendant disponible aux nouvelles autorités du pays. Je dis une fois encore parce que, en ce jour fatidique du 24 janvier 2022, il avait la possibilité de prendre la tangente en se faisant exfiltré du pays, option qu’il a catégoriquement rejetée ; comme le fît son illustre devancier, le Président Maurice Yaméogo, cet autre président civil qui démissionnât le 3 janvier 1966, non pas suite d’un coup d’état militaire, mais par la volonté du peuple qui réclamait " de l’eau, du pain, de la démocratie !"
Mes respects donc Président KABORÉ. Rien que pour cet acte de courage et de patriotisme, empreint de dignité, les insuffisances observées dans la gestion du pays, sont absoutes. Car, insuffisances il y en a eu dans toutes les sphères de l’Administration, ceci dans une étonnante ambiance d’impunité. On ne peut pas lui en tenir responsable ; car, le médecin-colonel Bognessan Yé Arsene, ancien président du Parlement, tirait déjà en son temps la sonnette d’alarme par son fameux cri de détresse " la morale agonise au Faso". Il l’a payé cher ! Et pourtant, aujourd’hui, son assertion sonne vraie : la morale et l’étique ont foutu le camp au FASO.
Maintenant, pour nous sortir de l’impasse, nos regards sont portés vers nos fils et nos filles, sous le leadership de jeunes capitaines de notre vaillante Armée Nationale qui se battent pour la sauvegarde et la restauration de la patrie ainsi que les valeurs intrinsèques morales et étiques du peuple burkinabè !


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés