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Drame de Bouroum-Bouroum : « Les actes de vandalisme, le lynchage des auteurs d’accident ne sont pas le propre du Lobi »

8 septembre 2021, 23:28, par Sidpawalemde Sebgo

Hum... Il est vrai que les peuhls sont harcelés dans les transports en communs, mais cela date de bien avant le djihadisme.

Quand à la stigmatisation "ethnique", mon analyse est autre. Tout le monde aura remarqué que les ruraux peuhls sont presque toujours sans papiers en règle mais ont toujours de l’argent. La vente de têtes de bétail peut être ? Toujours est-il que cette situation a fait d’eux des cibles de prédilection pour les FDS indélicats, qui leur extorquent toujours quelque chose lors des voyages, même quand ils sont en règle. Le signe le plus évident est que quand c’est visiblement un peuhl lettré, les corps habillés lui foutent la paix.

Pour le reste, je pense pour ma part (mais ça n’engage que moi !) que ce n’est pas une histoire d’ethnie Lobi mais de reliquats culturels et historiques du refus de l’ordre colonial ou de façon plus générale de la "loi du blanc". Cela concerne toute la région jusqu’à la frontière et pas seulement le pays Lobi. Ce n’est pas de la stigmatisation mais un simple constat, illustré par plusieurs exemples dont l’affaire de Banlo n’est que le dernier.

En rappel, le 12 Janvier 2019, à Nafona dans la commune rurale de Soubakaniédougou près de Niangoloko, deux policiers ont été lynchés par les villageois. Ils étaient venus pour interpeller des récalcitrants qui refusaient de répondre aux convocations du procureur et leurs tirs de sommation auraient par accident tué une femme.

En Avril 2020, c’est à Loropéni qu’une histoire d’enterrement d’une dame de la famille royale convertie au protestantisme avait conduit à une profanation de la tombe suivie de l’incendie de plusieurs églises protestantes pour protester contre l’arrestation du responsable de cette exhumation forcée, un chef local.

Pour résumer, on a l’impression que cette région a paradoxalement donnée au pays un beau contingent d’hommes de tenue, d’hommes d’église et d’intellectuels de haut vol, (notamment beaucoup de magistrats !), et en même temps reste dans sa partie rurale viscéralement rebelle aux lois "modernes" et aux institutions républicaines.

Quelqu’un devrait faire quelques recherches pour comprendre ce paradoxe apparent...


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