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Burkina Faso : Solhan

7 juin 2021, 07:02, par Mal du pays

Dans la nuit du 4 au 5 juin Solhan, une commune rurale de la province du Yagha a vécu l’inimaginable pour tout sujet digne de la communauté humaine. Depuis ma prise de connaissance de cette innommable tragédie et cruauté, j’ai mal à mon Burkina Faso… Et je ne cesse de ressasser le sempiternel refrain : que puis-je faire ? Moi qui suis à des kilomètres de ma chère patrie… J’écris pour interpeler le président du Faso à un sursaut patriotique afin de mettre fin à ce long cauchemar tragique et humiliant que le Burkina Faso vit… Nul ne peut nier les lourdes et redoutables charges de diriger tout un pays, l’exigence que cela implique, et parfois l’ingratitude des citoyennes et citoyens malgré les efforts, les sacrifices, la volonté de réussir, d’y arriver et de laisser un héritage digne, honorable, qui consolide les fondements d’un avenir et par simplement d’un futur. En 2014, le peuple burkinabé, singulièrement sa jeunesse a fait honneur au nom Burkina Faso, de par l’expression populaire d’un attachement à la justice, la dignité, l’honneur. Toutefois, depuis 2015 le Burkina Faso est en proie au fléau du siècle qui sème émoi, incompréhension, inquiétude, désolation, impuissance… Des actions innombrables ont été engagées, mais force est de reconnaitre que la bête s’est emparée de sa proie, qu’elle prend le malin plaisir à supplicier de façon perlée dans une forme de sadisme et de perversion, d’un bourreau qui de plus en plus drogué par la terreur, la barbarie, la sauvagerie, multiplie les actions d’enivrement au grand malheur d’une population démunie et terrifiée. J’en appelle à des actions inédites, herculéennes, qui pourront redorer la nom et l’héritage de ce pays et des peuples dignes et fiers qui ne se sont jamais résignés devant une épreuve de quelque nature que ce soit. La Sécurité doit être pratiquée au quotidien comme Grande Cause Nationale du Quinquennat, la clé de voute du nouveau Référentiel du développement national. Il faut un leadership éprouvé afin de susciter, fédérer et déployer des actions collectives, coordonnées, déterminées pour retrouver le climat de naguère. La société civile, les intellectuels, les personnes ressources, les chefs traditionnels, les forces vives, bref chacun et chacune doit œuvrer à l’avènement d’un élan irrépressible de cette guette de liberté, de paix, de dignité. Les prochains jours permettront de savoir si le président et le peuple peuvent aller chercher au plus profond d’eux-mêmes la ressource lénifiante qui concourt à l’édification des grandes nations. Le pire serait de laisser normaliser ces sacrilèges assenés régulièrement aux périphéries (rurales, enclavées, paupérisées, presque oubliées) et qui s’apparente à l’indifférence des centres ilots de sécurité égoïstes ayant perdu le sens de la nation, de la fraternité, du destin commun.
Frantz Fanon disait : « Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir ». La nôtre, elle est on ne peut plus claire… Nous avons rendez-vous avec l’Histoire, si nous voulons être dignes de nos devanciers et ne pas être des poltrons pour la relève….


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