Accueil > ... > Forum 2028764

Dossier Thomas Sankara : 34 ans après, enfin le procès ?

17 avril 2021, 17:05, par Ka

’’’’’’Ces « morts ne sont pas morts », « ils sont parmi nous » et ont hanté nos vies et la politique de notre pays.
Veut-on d’un arrangement entre vivants au détriment de ceux qui sont partis, sous prétexte qu’ils sont morts, qu’ils ne peuvent bénéficier d’une justice commutative, ou d’une réparation quelconque ? Juger le dossier Thomas Sankara, c’est offrir à notre jeunesse et au monde, ce que la communauté politique de notre pays a fait de laid, d’immonde et d’injuste. Par le procès, par la justice, nous exposerons aussi à la face du monde que nous pouvons produire et donner du bonheur aux différents membres de la société.’’’’’’’

Merci Sana Guy pour cette analyse fine et subtile d’intellectuel averti. Mais cette finesse et cette subtilité seront comprises par Blaise Compaoré et son complice Gilbert Diendenré ? Tout le peuple du Burkina durant 27 ans, a connu que ces deux étaient des machiavélismes dangereux.

Comme je le dis quand on évoque le dossier de Thomas Sankara, dont son assassin a bloqué durant 27 ans, ‘’’’Le canari de l’assassin est cassé le 31 Octobre 2014 avant midi. Et impossible de le reconstituer en l’état. Il est condamné à payer même étant en exil doré dans les jupes de ses beaux-parents : Car, les cris des morts qui n’ont pas eu des tombes et dont nos ancêtres refusent cette acte, sont entendus par Dieu, et il vaut mieux de ne pas être né que d’avoir à subir le courroux de Dieu.

Il est donc temps pour l’introverti et son complice de payer leur lourde dette. Ils ont eu 27 ans de jouissance et d’honneur, condamnés ou pas, ils auront toute l’éternité pour payer. Les magouilles incongrues d’une réconciliation déguisée n’y changeront rien. Le temps de pénitence et de supplice sans fin est arrivé depuis ce 31 Octobre 2014. Comme on dit la fin d’une chose vaut mieux que son début. Avec ce jugement qui arrive tous les assassins du 15 Octobre 1987 tremblent de frayeur ! Certainement, il n’y aura pas d’horreur a la mesure de leurs crimes durant 27 ans. Cependant, après avoir jouit des délices du paradis du pouvoir, ils vont apprécier mieux ce qu’on les réserve. Le prix du sang se paie tôt ou tard sur terre avant le séjour final. C’est une loi divine. Personne ne peut y dérober.

La seule chose qu’on demande à ce procès, c’est qu’il nous apporte la lumière et la vérité, et non qu’il charge d’une manière aveugle.

Refuser de se présenter a ce procès dont depuis 2015 avec les jugements des auteurs du coup d’état a la maternelle et les militaires voleurs d’armes, il est particulièrement la preuve que le Burkinabè est en train de tourner la page des procès expéditifs et dignes des Etats d’exception, surtout quand on se rappelle que Blaise Compaoré et Diendére Gilbert ont fusillé a la sauvette leurs camarades sans jugement ou les permettre de s’exprimer, la tenue même de ce procès, sous ce format, est une avancée de notre démocratie. Et ceux qui doivent être les premiers à le reconnaître sont Blaise Compaoré le Gilbert Diendéré eux-mêmes. Il reste à souhaiter que toutes les zones d’ombres qui les entourent, soient élucidées par Gilbert Diendéré qui sera présent car, étant déjà détenu. C’est en cela que l’on peut dire que l’heure de vérité a sonné. L’on peut également affirmer que la Justice burkinabè joue aussi sa crédibilité. Et au-delà de cette institution, c’est tout l’édifice démocratique que nous sommes en train de construire, qui sera évalué. C’est pourquoi, toutes les passions, tous les ressentiments, les a priori, les tirades guerrières, les envolées lyriques et autres courtes analyses à caractère politicien et subjectif, doivent maintenant céder la place au droit, sans pour autant oublier que du fait de crime odieux contre Thomas Sankara et ses compagnons, par la suite d’autres vies innocentes ont été fauchées. Aujourd’hui encore, des Burkinabè portent dans leur âme et dans leur corps, des blessures qui y sont liées. Autant les présumés auteurs de ces crimes, ont droit à un procès digne de ce nom, autant les victimes ont droit qu’on leur rende justice. C’est, en tout cas, à ce prix que les grandes nations soldent leurs comptes avec l’histoire. C’est à ce prix aussi que l’on peut poser les bases d’une réconciliation vraie. C’est à ce prix enfin que l’on peut arrimer notre cher pays à la démocratie, la vraie et in fine au développement. Et tout ceux-ci, grâce a une soulèvement populaire contre un sénat couteux et un tripatouillage d’un article de loi qui limite les mandats présidentiels a deux ans, arrosé d’un président mouta mouta nommé Roch Kaboré qui dit que, ce qui ne se fait pas, ça ne se fait pas, surtout que Rien ne sera plus comme avant, en tenant sa parole donnée. Oui peuple Burkinabé, la démocratie et l’état de droit vont de pair. Donc l’impunité et la démocratie sont incompatibles. Tôt ou tard, ceux qui se sont livrés à des exactions ou à des mises en coupe réglée de leurs pays et pensent s’en tirer à bon compte (par exemple par l’exil doré ou pas) finiront par être rattrapés et payer pour leurs méfaits.


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés