Accueil > ... > Forum 1956313

Nouveau gouvernement burkinabè : Quand un vieux car prend une nouvelle voie

12 janvier 2021, 19:35, par Toto le Neuf

En toutes choses, essayons d’être réalistes et surtout, n’oublions jamais le bon sens. Analysons quelques éléments, rien qu’avec le bon sens :
1. Vous dites : "Les ministères dits de souveraineté reviennent aux fidèles du président ". Le bon sens voudrait qu’il en soit ainsi, il me semble. Voulez-vous que lesdits ministères reviennent à des gens qui ne lui sont pas fidèles ?
2) Vous dites : "Quelques nouvelles têtes arrivent dans quelques ministères. Et elles sont nombreuses qui sont membres du MPP ou très proches du parti". Le bon sens ne voudrait-il pas qu’il en soit ainsi ? Rappelons que Rock a été élu sous la bannière du MPP constitué de milliers de personnes qui partagent sa vision, qui l’ont soutenu ouvertement et activement et qui sont ouvertement disposées à le soutenir activement dans la réalisation de sa vision à lui. Voulez que les nouveaux arrivants dans le gouvernement soient des gens qui, de par leur appartenance politiques ne partagent pas, où sont contre la vision de celui qui a été élu ? Ou voulez vous qu’il fasse le devin pour aller les chercher parmi ceux
Qui n’ont pas exprimé leur adhésion à sa vision ? Le bon sens ne voudrait-il pas que même le plus compétent soit tenu à l’écart dès lors qu’il est opposé à la vision de celui qui est élu ?
3) Vous dites : "Roch Kaboré étant à son dernier mandat, le parti reprend le contrôle de l’exécutif, et certainement dans le but de préparer le successeur de Roch Kaboré. Rien n’est fait au hasard". Le bon sens ne voudrait-il pas qu’il en soit ainsi ? Voulez-vous qu’au dernier mandat du Président, son parti abandonne le contrôle de l’exécutif ? Qu’il le cède volontiers à l’Opposition ou aux inconnus ? Qu’il renonce à préparer la succession du Président ? Que tout soit laissé au hasard ? L’un des premiers objectifs d’un parti politique n’est-il pas la conquête et la conservation du pouvoir ?
4) Vous dites : "Et le président Kaboré veut préparer un membre de son parti pour sa succession". Quoi de plus normal et de plus raisonnable ? Voulez-vous qu’il prépare un de ceux qui lui sont opposés pour la succession ?
5) Vous dites : "S’il peut travailler avec des partis politiques comme l’UNIR/PS, l’UPC, le NTD et autres, il ne veut aucunement que le pouvoir tombe dans l’un de ces partis en 2025. Il prépare la relève qui viendrait du MPP". Avez vous quelque chose à lui reprocher d’agir ainsi ? (Si effectivement tel est le sens des choses).
6) Vous dites : "c’est un gouvernement qui vient tuer l’opposition. C’est le plus grand danger qui nous guette maintenant". Si ce gouvernement tue effectivement l’Opposition, force sera de constater que c’est avec le consentement de l’Opposition. Et cela signifierait que l’Opposition elle-même ne trouve plus de raison à son existence. À qui la faute ? À l’Opposition où au Président ?
7) Vous dites : "Le Burkina se retrouve dans un consensus qui tue la démocratie, les différences et qui fait reculer l’espoir". Qu’est-ce que la démocratie sans jamais de consensus ? Ce serait simplement une tyrannie anarchique maquillée. Les différences pour la différence ne sont pas gage de démocratie efficace et efficiente. L’intérêt des différences réside en ce qu’elles mettent en lumières les meilleurs options. Mais rien ne sert de mettre en lumière ces meilleurs options si tous ne s’accordent pas sur l’essentiel pour avancer ensemble. Si la pluralité est signe d’une certaine vitalité démocratique, elle devient un frein au progrès si elle ne débouche pas sur un consensus.
8) Vous dites : "il se pourrait que dans les années à venir de grandes fractures politiques se font voir dans ce grand corps politique". Oui, c’est la chose la plus probable. Mais cela n’est pas à souhaiter si ces fractures n’aboutissent pas à la manifestation de meilleures options et au consensus sur l’essentiel de ces meilleures options pour avancer ensemble. Or, en politique, la "meilleure option" ne se détermine pas en laboratoire de scientiques ou dans les bureaux de phylosophes. Elle est déterminé par le peuple dans les urnes. Bien sûr, le peuple peut se tromper. Mais son choix doit être respecté. En cela il faut saluer la sagesse de Maître Sankara qui, après les élections de 2015 a choisi de respecter le choix du peuple en accompagnant l’élu par le peuple. S’il était allé jusqu’à la fusion UNIR/PS - MPP, je vous assure qu’il serait premier ministre de Rock et peut-être même dauphin de ce dernier en 2025. Le poste qu’il a occupé durant le premier mandat de Rock et ceux qu’il occupera durant ce second mandat sont une récompense indirecte du peuple (via le Président) pour son respect vis à vis de son choix.
En acceptant d’intégrer le gouvernant malgré sa posture d’opposant, Zephirin est aussi en train d’emboîter les pas de Maître Sankara dans le respect du peuple et je vous assure qu’il n’y a pas meilleure manière de s’assurer le suffrage du peuple en 2025. Oui, Zephirin sera élu Président (récompensé par le peuple) en 2025 s’il agit comme suit :
1. Qu’il s’abstienne se s’opposer très ouvertement au choix du peuple (le Président Rock) pendant au moins la première moitié de ce dernier mandat. En cela sa position de membre de l’exécutif est un atout. Cela l’obligera à la retenu même si ça le démange.
2. Qu’il claque la porte du gouvernement (s’il y est toujours) après la moitié de ce mandat. Le fait d’avoir été membre du gouvernement lui vaudra alors la sympathie du peuple, surtout si la situation du pays n’est pas clairement meilleure.
3. Que son opposition au Président sortant et au MPP soit empreint de respect, de courtoisie et même de reconnaissance et d’exaltation de leur mérites.
4. Qu’il prennent le soin de nouer des alliance avec Maître Sankara et beaucoup d’autres leaders de la mouvance présidentielle pour les rallier à sa cause à l’approche des élections.
4. Qu’il prie pour que Dieu lui donne vie et santé.
Je parie que Que Zeph sera le prochain Président du Faso si ces 5 conditions sont remplies. Mais s’il commet l’erreur dès maintenant de ne pas respecter le choix du peuple (comme il l’a fait en 2015), qu’il n’espère plus.
Pour terminer, je dirai que votre analyse, M. Adama Amadé SIGUIRE, montre à souhait que le Président Rock, dans la formation de du gouvernement a agit selon la raison, la logique et le bon sens. C’est peut-être ce que vous avez voulu démontrer, tout simplement. Dans ce cas, Bravo. Mais on ne peut s’empêcher d’y voir l’expression de votre non-conformisme. Vous en avez pleinement le droit. Mais alors, ceux qui tiennent compte de la logique et du bon sens ne peuvent pas se conformer à votre non-conformisme.
Cordialement !


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés