Actualités :: Traite d’êtres humains au Burkina : Plus d’un millier de présumées victimes (...)

« C’est plus d’un millier de personnes présumées victimes de traite qui sont interceptées chaque année par les forces de défense et de sécurité ». C’est l’état des lieux dressé par le directeur de cabinet de la ministre du Genre et de la Famille, Ousmane Djiguimdé, à l’occasion de la commémoration de la Journée mondiale de lutte contre la traite d’êtres humains. C’était le jeudi 4 août 2022 à Ouagadougou.

Malgré l’adoption de référentiels juridiques internationaux et nationaux pour lutter contre la traite des êtres humains, force est de constater que des personnes, en particulier des femmes et des enfants, en sont de plus en plus victimes dans le monde. C’est au regard de cet état de fait que l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé, le 30 juillet, « Journée mondiale de lutte contre la traite d’êtres humains », en invitant les États à la célébrer chaque année.

Pour cette année, la réflexion est menée autour du thème « Utilisation et abus de la technologie ». Un sujet d’actualité, quand on sait que les trafiquants font très souvent usage de ce canal pour piéger leurs cibles.

Les participants à la commémoration en différé de la Journée mondiale de lutte contre la traite des personnes au Burkina Faso.

Ainsi, les échanges qui ont animé les travaux de cette journée ont permis de dégager les instruments technologiques à même de protéger les victimes de ces personnes sans foi ni loi. Cela, après avoir décelé les outils digitaux exploités par ces dernières, en vue de les contrecarrer.

Comme un couteau à double tranchant, les plateformes numériques peuvent servir à la fois de tremplin et de canal de lutte contre ce fléau. « Cette technologie donne une grande opportunité aux acteurs de protection des citoyens, et particulièrement au système judiciaire, d’en tirer parti dans la riposte », croit Ousmane Djiguimdé, qui a présidé la cérémonie au nom de la ministre du Genre et de la Famille.

Des chiffres préoccupants

Dans son allocution, M. Djiguimdé a porté à la connaissance de l’auditoire que plus d’un millier de personnes présumées victimes de traite sont interceptées chaque année par les forces de défense et de sécurité au Burkina Faso. Une situation assez préoccupante qui a tendance à s’aggraver avec la crise sécuritaire qui prévaut dans le pays.

Comme riposte à ce fléau, le représentant de la ministre du Genre estime que les technologies digitales peuvent faciliter les poursuites judiciaires et fournir des services de soutien aux survivants. À cela s’ajoute le dispositif juridique et institutionnel dont s’est doté l’État burkinabè qui mène différentes actions de lutte contre le phénomène, avec l’appui des partenaires techniques et financiers.

Ousmane Djiguimdé, directeur de cabinet de la ministre du Genre et de la Famille.

Les chiffres des Nations unies

Selon les Nations unies, en Afrique de l’Ouest et du Centre, les victimes sont majoritairement des enfants et des femmes estimés respectivement à 59 et 27%. Les victimes faisant l’objet d’exploitation par le travail sont environ 77%, tandis que celles exploitées de façon sexuelle sont autour de 20%. Au Burkina Faso, selon le rapport national sur la traite des personnes de 2020, 1 529 victimes ont été enregistrées dont 1 487 enfants (710 filles et 777 garçons). Ces chiffres concernent uniquement les victimes identifiées.

Afin de maintenir leurs victimes en situation d’exploitation, les trafiquants exercent plusieurs formes de contrôle, signale Sandra Lattouf, la représentante du système des Nations unies. Ce sont notamment les violences, les menaces physiques et psychologiques sur les victimes, mais aussi sur leurs familles.

« Le recours à Internet et aux technologies de l’information et de la communication peut permettre d’avoir des actions positives contre les activités criminelles », Sandra Lattouf des Nations unies.

Au regard de ce qui précède, madame Lattouf indique qu’il est capital de fédérer tous les efforts (autorités, société civile, partenaires techniques et financiers, et communautés) aux fins d’élaborer des réponses adaptées et flexibles, de sorte à prévenir et combattre ces crimes. Pour elle, tous les auteurs doivent être punis sans distinction, tout en ajustant et en appliquant les textes en vigueur.

Les actions des Nations unies

Au Burkina Faso, le système des Nations unies accompagne les efforts du gouvernement à travers différents cadres formels, notamment les fonds pour la consolidation de la paix, le réseau des Nations unies sur la migration et la production de rapports annuels sur la situation de la traite des personnes.

En tant que gardien de la convention des Nations unies contre la criminalité transfrontalière organisée et de ses protocoles additionnels dont le protocole contre la traite des personnes, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) promeut l’adhésion des États à ces instruments et les assiste dans l’application de leurs dispositions.

En guise de prévention de ce phénomène, les Nations unies recommandent des campagnes de sensibilisation sur Internet pour alerter les jeunes. En outre, dans l’optique de meilleures identification, assistance et prise en charge des victimes, l’organisation internationale préconise la conception et l’animation de supports technologiques.

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Hamed NANEMA
HFB Vidéo
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