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Mois de la famille et de l’enfant au Burkina : « Aucun pays ne s’est construit avec l’indiscipline et l’incivisme », rappelle la ministre Salimata Nébié

Publié le mardi 5 juillet 2022 à 22h30min

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Mois de la famille et de l’enfant au Burkina : « Aucun pays ne s’est construit avec l’indiscipline et l’incivisme », rappelle la ministre Salimata Nébié

La cérémonie officielle de la célébration du mois de la famille et de l’enfant s’est tenue ce mardi 5 juillet 2022 à Ouagadougou, sous la présidence de la ministre du genre et de la famille, Salimata Nébié/Conombo, avec l’appui des partenaires dont l’UNICEF.

Un enfant sur quatre est victime d’au moins une forme de violence dont 75 % sont exercées au sein de la famille, avec pour principaux auteurs, les deux parents selon l’UNICEF. Dans le monde et au Burkina Faso en particulier, les enfants sont de plus en plus victimes d’abus, de violences, d’exploitation, de mariages forcés, de recrutement dans les groupes armés…

Au regard de ces multiples violations flagrantes des droits des enfants, les autorités burkinabè et leurs partenaires entendent accentuer les politiques et programmes qui placent les enfants au cœur des préoccupations de l’État en vue d’une nation prospère où règne paix et cohésion sociale.

Un aperçu des enfants à la cérémonie qui leur est dédiée

C’est ainsi que le ministère du Genre et de la famille célèbre le mois de la famille et de l’enfant sous le thème : « famille citoyenne », afin d’inculquer aux familles d’aujourd’hui les valeurs d’autrefois qui faisaient leur force et leur harmonie. À cet effet, convaincue qu’aucun pays ne se construit avec l’indiscipline et l’incivisme, la ministre en charge de la famille, Salimata Nébié/Conombo, s’attèle à œuvrer pour renverser cette tendance au Burkina Faso.

« Famille citoyenne est une initiative qui va mobiliser tout le monde en mettant au centre, la famille elle-même. Cela, pour aboutir à une vision commune de notre société dépourvue de toutes formes d’inégalité où règnent paix et prospérité », a souligné la ministre.

« L’enfant vivant dans le milieu rural tout comme celui de la ville va expérimenter le Parlement des enfants », ambitionne la ministre Salimata Nébié/Conombo

Au cours de cette célébration, playbacks, ballets et sketchs ont coloré la cérémonie qui se tient dans le cadre de la journée de l’enfant africain et de la ratification de la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant. Le thème retenu cette année est « Élimination des pratiques néfastes affectant les enfants : progrès sur les politiques et pratiques depuis 2013 ».

Les doléances des enfants

L’occasion faisant le larron, les enfants, à travers leur représentante, ont soumis quelques doléances. « Nous sollicitons un appui pour le renouvellement des bureaux du Parlement des enfants au niveau national et de ses démembrements », a souhaité Célia Ouédraogo au nom des enfants du Burkina Faso.

« Nous avons besoin de famille citoyenne pour être de bons citoyens », signale la vice-présidente du Parlement des enfants du Burkina Faso, Célia Ouédraogo

L’augmentation des ressources allouées audit Parlement, de sorte à faciliter l’élaboration de la mise en œuvre de son plan d’action fait également partie des requêtes évoquées. À cela, s’ajoute le renforcement des actions pour la protection socioéconomique des familles burkinabè. Interpellation est aussi faite à l’endroit des acteurs de la nation à œuvrer pour la paix et la cohésion sociale en vue de permettre à tous les enfants d’aller à l’école et de vivre heureux dans leur pays.
« Pour mes camarades et moi, une famille harmonieuse et épanouie où règne l’amour, la paix la joie, le dialogue et la participation des enfants à toutes les décisions les concernant, constitue pour nous une famille citoyenne », a présenté la porte-parole des enfants.

« Des enfants informés sont plus à même d’éviter la violence et de se protéger », indique Sandra Lattouf, représentante des partenaires techniques et financiers

14,8%, le taux des mutilations génitales féminines des 0 à 17 ans

Lors de son allocution, Sandra Lattouf, la représentante résidente de l’UNICEF au Burkina, a dit en cette journée spéciale, avoir une pensée toute particulière pour les enfants et familles en difficulté. « Je pense aux populations de Séguénéga, Madjoari, Djibo, Barsalogho et bien d’autres localités qui sont déchirées par le conflit qui sévit », a-t-elle déclaré.
Dès l’entame de son propos, madame Lattouf s’est inclinée une fois de plus devant la mémoire des enfants de Soweto tués le 16 juin 1976 pour avoir défendu leur droit à l’éducation. Elle est revenue dans son discours sur la récurrence des violences à l’encontre des filles mentionnant qu’une fille sur deux est mariée avant 18 ans, et la prévalence des mutilations génitales féminines des 0 à 17 ans qui est de 14,8%.

Le sketch présenté par les enfants à l’occasion de la célébration du mois de la famille et de l’enfant sur l’importance de l’éducation

« Les filles sont particulièrement à risques de subir des violences basées sur le genre surtout en situation de déplacements ou lorsqu’elles sont hors de l’école. Et nous savons que le conflit, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, l’augmentation des prix des produits de base exacerbent ces phénomènes de violences », a affirmé la représentante de l’UNICEF.

Les efforts du gouvernement

Face à ces données alarmantes, le Burkina Faso a opéré d’importantes actions pour contribuer à stopper ces violences. Ce sont notamment la déclaration publique de 5 135 villages, d’abandon du mariage des enfants et des mutilations génitales féminines et toutes pratiques néfastes à l’encontre des enfants. À en croire l’UNICEF, bien d’autres villages rejoignent ces villages champions des droits de l’enfant chaque semaine. En outre, plus de 665 000 adolescentes ont accédé à des interventions de prévention et de prise en charge pour lutter contre le mariage des enfants.

Selon le ministre Abdoul Wabo Drabo, le gouvernement s’engage dorénavant à ce que les seniors soient les mentors des juniors, les juniors, mentors des cadets qui à leur tour deviennent mentors des minimes

Dans sa prise de parole, le ministre en charge de la jeunesse, Abdoul Wabo Drabo a saisi l’opportunité pour réaffirmer l’engagement de son département à œuvrer pour un meilleur devenir des enfants pour bâtir une nation burkinabè plus prospère. « Il s’agit pour nous de favoriser l’amorce d’une dynamique où les enfants sans distinction participeront à la construction de notre nation, une nation plus sûre, plus inclusive et conquérante », a-t-il soutenu.
Le ministre a aussi partagé la volonté du gouvernement de promouvoir les liens de fraternité entre tous les segments de la jeunesse des minimes aux seniors.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

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