Actualités :: Processus d’enrôlement : Newton Ahmed Barry et des opérateurs de kits (...)

Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Newton Ahmed Barry, a rencontré, ce mardi 30 juin 2020, des opérateurs de kits qui avaient manifesté, le 20 juin dernier, pour dénoncer le fait de n’avoir pas été déployés dans le cadre de l’opération d’enrôlement actuellement en cours. A l’issue des échanges, les opérateurs de kits ont indiqué avoir mieux compris les raisons qui ont milité à ce qu’ils ne soient pas envoyés sur le terrain.

L’affaire prenait des tournures inquiétantes. Le 20 juin 2020, un groupe de jeunes, des opérateurs de kits recrutés par la CENI pour l’enrôlement des électeurs, avait lancé un appel à manifester devant les locaux de la CENI afin d’exiger de l’institution électorale d’être déployés sur le terrain dans le cadre de l’opération en cours. Des éléments de la police nationale avaient alors été déployés pour protéger les locaux et le personnel. Ce jour, ils ont été reçus par la secrétaire générale de la CENI qui leur avait expliqué la procédure de sélection et de déploiement des agents sur le terrain.

Ce mardi 30 juin 2020, c’était au tour du président lui-même de rencontrer les manifestants pour une séance d’explications. « Dans les manifestations, vous avez fait appel à la presse. La presse aussi nous a souvent demandé des interviews. Donc, nous avons préféré que les choses se passent face-à-face parce que nous avons l’obligation de transparence », a indiqué d’entrée Newton Ahmed Barry.

Des griefs divers contre la CENI…

Face aux membres du bureau de la CENI, huit représentants des manifestants. A tour de rôle, chacun a pu exposer ses préoccupations. « Je suis Souleymane Sangla. J’ai été déployé deux fois mais pour la troisième fois, je n’ai pas vu mon nom au moment des déploiements. Et cela m’a causé beaucoup de préjudices parce que j’ai renoncé à d’autres opportunités pour me tenir à la disposition de la CENI », a expliqué le numéro 2328 des sélectionnés.

La réponse est trouvée. « Vous n’avez pas été reconduit à cause de votre attitude sur le terrain. Vous avez incité les autres à des mouvements d’humeur », l’informe un agent de la CENI. A cela, Newton Ahmed Barry ajoute : « Nous avons recruté des gens pour un travail. Au lieu de cela, ils passent le temps à inciter les autres à manifester. Nous sommes tenus par le résultat, donc nous ne pouvons pas tolérer ces genres de comportement ».

Tout comme Souleymane Sangla, quatre autres ont été déployés au moins deux fois. Trois, par contre, n’ont jamais été déployés. Parmi eux, Chantal Yaro. « J’ai été formée mais je n’ai jamais été déployée. Je suis donc venue comprendre pourquoi cela », s’est-elle exprimée. « Pour votre cas, vous étiez absente à la formation », lui rétorque l’agent vérificateur. Elle tente de s’expliquer en soutenant qu’elle a signé sur deux listes de présence lors de la formation.

Seulement, la technologie la rattrape. « Lorsque nous avons fait l’appel, des gens sont sortis. Puisqu’au moment de la vérification, quand on a remarqué que des noms ne figuraient pas sur la liste, nous avons eu recours aux caméras de surveillance. Nous avons vu que certains étaient ressortis après l’appel », indique le chargé de communication de la CENI, Yacouba Ouédraogo.

Victime de sa bonne foi ?

Isaac Sebgo est aussi omis dans les programmations. « J’ai aussi été formé mais je n’ai pas encore été déployé, alors que nous sommes à la troisième étape », s’inquiète-t-il. Son cas est spécifique. « Vous n’avez pas été déployé parce que vous avez incité les autres aux mouvements d’humeur depuis la formation », lui apprend-on. Mais selon lui, ce n’est vraiment pas le cas. « Je reconnais avoir créé un groupe WhatsApp dès le début de la formation et on y partageait les informations. Est-ce que c’est pour cela qu’on dit que j’ai incité les autres aux mouvements d’humeur ? Je pensais pourtant bien agir », se défend le mis en cause.

Mais le mal est déjà fait. Rien ne pourra visiblement être fait pour lui encore. Du moins, pas pour maintenant.
Au total, 5 800 opérateurs de kit ont été retenus pour suivre la formation. Selon Newton Ahmed Barry, 812 étaient déjà absents à la formation et 205 n’ont pas répondu à l’appel le jour du déploiement. Aussi, 166 opérateurs ont été mis à l’écart pour mauvais comportements et d’autres sont actuellement en prison pour diverses raisons. « La CENI n’est pas le campus », a indiqué le président de la CENI.
L’opération d’enrôlement se déroule actuellement dans certaines zones rouges comme Djibo. Cependant, elle n’a toujours pas commencé dans d’autres localités, pour des raisons de sécurité.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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