Actualités :: Affaire Norbert ZONGO : Au-delà des « certitudes » vite établies
Norbert Zongo

Nonobstant toutes les passions qu’elle déchaîne, l’affaire Norbert ZONGO devrait connaître un dénouement judiciaire dans l’intérêt bien compris de tous. Dans celui du pouvoir tout d’abord qui la traîne comme un boulet et dont la crédibilité, pour avérée qu’elle soit, ne souffre pas moins de cette situation.
Dans l’intérêt ensuite du Collectif qui verra ainsi sa « lutte contre l’impunité » couronnée, même si cette occurrence n’est pas pour plaire à tout le monde. Dans l’intérêt enfin de la famille de la victime pour des raisons évidentes..

Disons-le sans détour, « l’affaire Norbert ZONGO » est née d’un malentendu ou d’une méprise, c’est selon.
Lorsque le journaliste était, assassiné en rase campagne le 13 novembre 1998, aucun élément, ni matériel, ni intentionnel, ne permettait de désigner des suspects.

Bien sûr, du fait que le journaliste enquêtait sur l’affaire David OUEDRAOGO qui concernait un proche parent du président du Faso, une certaine opinion en était arrivée à la conclusion que le pouvoir avait tout intérêt à le faire taire. Une vision quelque peu simpliste si tant est que le journaliste avait fini son « enquête » dans l’affaire David OUEDRAOGO, en la relatant avec moult détails (quoique certains fussent faux) tout au long de l’année 1998.

Vous conviendrez que ce n’est pas au moment où quelqu’un a fini de « vider son sac » qu’il faut l’abattre, le mal, si mal il y a, étant déjà fait. Pour parler comme un magistrat instructeur, le témoin Norbert ZONGO n’était plus « intéressant » et il n’y avait plus lieu de l’entendre, lui qui en était arrivé au stade de lieux communs et des redites, le tout enrobé sous une titraille « choc ». Du « pipeau » donc, et, il fallait le laisser courir d’autant qu’il était devenu une sorte de « poil à gratter » qui permettait de corriger certaines situations.

L’élément intentionnel ne pouvait donc exister au niveau du pouvoir, surtout que Blaise COMPAORE venait d’être brillamment réélu et que le Burkina Faso s’apprêtait à accueillir un mini-sommet de l’OUA. Prendre le risque d’occire un journaliste aussi célèbre à cette époque ne pouvait relever que du sadomasochisme. On ne scie pas la branche sur laquelle on est assis et le sergent NAON Babou l’a dit lors de son procès, « ceux qui ont tué Norbert ZONGO, sont contre Blaise COMPAORE ».

C’est vrai que le naïf Sergent Babou n’est pas un exemple de raisonnement et de jugement, mais, en l’occurrence il n’était pas loin de la vérité. Norbert ZONGO, « cheval de Troie » pour prendre la citadelle du pouvoir, l’hypothèse est plausible surtout que les actes qui ont précédé et suivi la commission du crime vont dans ce sens.

Explorer toutes les pistes

Il vous souviendra qu’une semaine avant son assassinat, Norbert ZONGO avait échappé de peu à un empoisonnement suite à un repas pris avec des « amis sûrs » à Kaya. Des amis qui ne se recrutent pas dans les cercles du pouvoir et dont certains sont si embarrassés par cette affaire qu’ils en ont perdu la mémoire. « La piste de Kaya » comme nous l’appelions à l’époque mérite d’être revisitée car elle peut réserver bien de surprises.

De même, au lendemain de l’assassinat de notre confrère, des milliers de T-shirt à son effigie avait inondé les rues au cours de la première manifestation du collectif alors en gestation. Bien sûr, le monde a fait des progrès et l’on peut imprimer des T-shirt « wassa-wassa », mais en l’occurrence, certains sont allés plus vite que la musique. Ce sont là quelques éléments matériels que le magistrat instructeur devra prendre en compte dans son enquête plutôt qu’accepter les œillères que certains veulent lui mettre.

Du reste, Germain Bittiou NAMA, notre confrère, après avoir dans un premier temps pointé un doigt accusateur sur le pouvoir, est revenu à d’autres hypothèses suites à sa rencontre avec Marcel KAFANDO, alors fraîchement inculpé. Notre confrère en est arrivé à émettre l’hypothèse du complot contre le pouvoir, ce qui est une évolution notable chez un homme jusque-là arc-bouté sur ses « convictions ». C’est dire que le collectif qui veut « djafoul » lors du 7ème anniversaire du décès de Norbert ZONGO, a d’autres objectifs que la lutte contre l’impunité brandie à bout de bras.

La pression populaire (?) sur la justice n’a jamais fait avancer un dossier, surtout lorsque celui-ci est quasiment vide. Car, ne n’oublions pas, c’est sur la base de témoignages contradictoires sur son emploi du temps que Marcel KAFANDO a été inculpé, motif qui ne saurait fonder la conviction d’un magistrat sérieux dans sa prise de décision. Quand on sait que le crime a eu lieu en décembre 1998 et que lesdits témoignages ont été faits des mois plus tard, on peut comprendre qu’ils ne concordent pas.

La commission d’enquête indépendante qui investiguait sur l’assassinat du journaliste l’a d’ailleurs dit, « avec le temps, la mémoire s’est étiolée ». Le collectif défend donc « son champ de café » (dixit Tibo NANA) et l’on comprend que le procureur général Abdoulaye BARRY refuse que l’on « marche » sur le palais de justice pour cette raison. C’est de sérénité qu’a besoin le juge « Wens » pour faire son boulot, plutôt que de ces « grand’messes » incantatoires annuelles. De la responsabilité donc, pour qu’au delà des certitudes vite établies, le dossier Norbert ZONGO soit élucidé dans l’intérêt de tous comme indiqué. Laissons donc le temple de Thémis aux mains de ses enfants.

Par Alpha YAYA


Marche sur le palais de la justice : L’excès de liberté tue la liberté

Au Burkina Faso, la liberté de manifestation, de rassemblement, de presse, d’opinion, bref la liberté tout simplement est garantie par la constitution.
Conséquence, tout ce qui a trait à la liberté est non seulement une réalité mais se défend, s’affirme et se confirme tous les jours depuis l’adoption de la constitution de 1991. Toute chose qui devrait, en principe, permettre aux uns et aux autres d’avoir aussi à l’esprit autant leurs droits que leurs devoirs, non seulement vis à vis de l’Etat mais aussi de la démocratie avec ses exigences.

Au pays des hommes intègres, certains et ils sont nombreux, ont tellement bien compris cette notion de liberté qu’ils se croient tout permis. Si ces derniers étaient des citoyens lambda ou des messieurs « tout le monde », ils pouvaient par rapport à la faute ou à la bévue bénéficier de circonstances atténuantes. Malheureusement et c’est ce qui est fort regrettable et dangereux pour notre jeune démocratie, en général, les responsables de telles ou telles forfaitures sont ceux qu’on appelle « pompeusement » les intellectuels. Ils se servent toujours de paravent pour masquer leur dessein inavoué qui est toujours une volonté de nuire.

En effet, il faut avoir le courage de le dire, quand la paix sociale règne, quand le Burkina est félicité pour telle ou telle avancée dans n’importe quel domaine, cela dérange, cela fait perdre le sommeil à des Burkinabè qui ne vivent que par et pour la chienlit, le désordre et les échecs. Que veut prouver par exemple un « Nayab », candidat à la présidentielle, qui se fait établir plusieurs cartes d’électeurs ? Que veut prouver cet autre candidat, BOUDA, quand il dépose pour sa caution à la présidentielle un chèque en bois ? Ce sont des comportements ni n’honorent ni leurs auteurs encore moins la démocratie.

Liberté oui mais...

Le collectif de Halidou OUEDRAOGO pour le 7ème anniversaire du drame de Sapouy, contre toute attente, décide de marcher sur le palais de justice pour demander, si ce n’est pas pour exiger le bilan de l’affaire Norbert ZONGO. Dans quel pays sommes-nous ? Au Burkina Faso ; parce que dans ce pays on a tellement compris la liberté qu’on se croit tout permis. On a encore en mémoire, cette volonté du même collectif qui, il y a de cela quelques années, avait décidé de marcher sur la présidence du Faso pour a peu près le même objectif.

Ces comportements peu orthodoxes à répétition sont nuisibles pour notre jeune démocratie. Venant de la part du collectif, l’objectif, on le sait : c’est à coup sûr une volonté manifeste de créer des affrontements avec les forces républicaines qui, c’est certain, joueront leur partition. Et c’est encore les mêmes qui vont nous chanter que la justice n’est pas indépendante.

Comment le sera t-elle si chaque jour elle est victime de pressions diverses de la part de ceux-là mêmes qui crient qu’elle n’est pas indépendante ? Quel est ce pays où des individus peuvent décider de marcher sur la justice pour exiger le traitement rapide d’un dossier ?

Ces comportements, à la limite liberticides, venant de ceux-là même qui prétendent défendre la justice et les droits de l’homme sont une grave entorse à notre processus démocratique. Que Halidou OUEDRAOGO et ses alliés marchent, courent... dans les rues de Ouaga, cela peut se comprendre mais qu’ils décident de marcher sur une institution républicaine, pilier de notre démocratie, cela est condamnable.

En tous cas convaincus avec Saint-Jean PERSE (1889-1975) que la démocratie, plus qu’aucun autre régime, exige l’exercice de l’autorité, il est certain que la République se fera respecter avec la manière qui sied.

Par Ben Alex BEOGO
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