Actualités :: Sécheresse de coeur ou pauvreté matérielle

Quelqu’un a pu dire, non sans raison, qu’au Burkina, nous
souffrons plus de sécheresse de coeur que de pauvreté
matérielle.

Plus grave, plus inquiétant et plus injustifiable, ceux
qui en sont en grande partie responsables sont ceux (autorités de l’Etat, partis politiques, etc.) qui distillent des discours
messianiques sur leur volonté de sortir les populations des
ornières du sous-développement endémique mais qui, dans la
réalité, ne sont que l’illustration du pire en matière de
comportement anachronique qui enfonce chaque jour
davantage le pays dans une impasse socio-économique.

Des
exemples sont légion, de projets de développement ficelés par
engagement philanthropique et qui ont capoté, non par faute de
moyens financiers, de compétences ou d’expertise, mais
purement et simplement parce qu’ils ont été emportés et
sacrifiés sur l’autel des querelles politiciennes, subalternes et
rétrogrades d’hommes dont la seule projection sur l’avenir se
ramène à leurs propres personnes et à leurs égoïsmes.

Aussi,
de nombreuses initiatives, dont les promoteurs ne nourrissent
aucune ambition politique ni n’attendent aucun dividende en
termes de suffrages électoraux, ont-elles été étouffées dans
l’oeuf parce qu’elles ne porteraient pas la griffe du parti politique
dominant ou n’auraient pas préalablement obtenu la caution
d’un baron qui soupçonne tout le monde de vouloir faire
ombrage à son influence dans son fief. Parfois, à l’intérieur d’un
même parti politique, les querelles d’influence sont à l’origine de
l’échec de certains projets.

On aurait pu saluer tous ces duels épiques et cette concurrence
s’ils débouchaient sur du concret. Bien au contraire, ils
transforment le Burkina en miroir aux alouettes d’une
inépuisable mine de projets socio-économiques qui terminent
leur course dans le cimetière des querelles intestines et sans
merci auxquelles se livrent des esprits bornés qui prennent en
otage la légitime soif des populations de s’émanciper de leurs
conditions de laissés-pour-compte.

Ces combats ont pour
conséquence, la consternation et le découragement de ceux qui,
sans calculs, veulent apporter une amélioration au sort peu
enviable des populations qui assistent impuissantes, à ce
cirque, à cette comédie humaine et à cette imposture dont les
seuls spectateurs admiratifs sont ceux-là mêmes qui les ont
imaginés. De tels spectacles qui ne sauraient relever du combat
politique où chaque protagoniste devrait se faire un point
d’honneur à réaliser ses promesses électorales, sont indignes
et assimilables à des crimes économiques. Car, en pensant
faire du mal à un supposé adversaire, c’est l’avenir de toute une
nation qu’on hypothèque.

Parce que de telles querelles sèment
la graine de la division, menace la paix sociale et freine le
développement du pays. Là où le bât blesse, ces
comportements irresponsables et obscènes se déroulent au vu
et au su de l’autorité compétente, l’Etat en l’occurrence, qui
parfois, ferme les yeux. Or, le désengagement de l’Etat, qu’on
brandit quotidiennement comme bouée de sauvetage est une
excuse facile, voire une attitude d’irresponsabilité qui ne saurait
exclure l’application de son devoir régalien.

Bien au contraire, il
est du devoir de l’Etat de jouer son rôle d’arbitre dans ce genre
de situation et de statuer d’autorité dès lors que le promoteur
d’un projet d’investissement respecte le schéma de sa politique
de développement et le cahier des charges exigé. Il y va de
l’intérêt de nos populations. A moins de vouloir continuer
d’accepter cette culpabilisation qui consiste à faire croire aux
pauvres citoyens qu’on lutte pour eux pour leur assurer le repas
du lendemain alors que celui du jour même fait désespérément
défaut.

Resterait comme seul réconfort, la réaction vigoureuse
des populations elles-mêmes, longtemps désabusées et qui,
lasses d’attendre les promesses d’un inaccessible paradis,
pourraient prendre l’engagement de se désintéresser
totalement des hommes politiques et de leurs urnes. On le voit, déjà en Guinée Conakry.

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