A travers son treizième congrès tenu les 02 et 03 juillet derniers à la Maison du peuple de Ouagadougou, l’Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA) a décidé à l’unanimité de soutenir Blaise Compaoré. Une prise de position politique stratégique.
La Maison du peuple a refusé du monde dans la matinée du 02 juillet dernier. Outre les militantes et militants venus des différentes contrées du Burkina, le Congrès a connu une participation respectable de représentants de sections RDA de l’Afrique (Guinée, Mali, Bénin, Côte d’Ivoire, Niger) des partis amis du Burkina et de la France à travers l’Union pour le mouvement populaire (UMP) du président Jacques Chirac.
Quarante-huit heures d’horloge ont permis aux congressistes de décider de façon "mûrie et réfléchie" selon Me Gilbert N. Ouédraogo président de l’ADF/RDA pour choisir Blaise Compaoré comme leur candidat à l’élection présidentielle de 2005.
Réalisme politique ou abandon d’ambition ?
Pour Me Gilbert Ouédraogo, la multitude de candidats de l’opposition à cette consultation électorale a déjà hypothéqué l’alternance. Or la logique recommandait que l’ADF/RDA en tant que premier parti d’opposition soit soutenu par les différents prétendants afin d’espérer le changement. Mais hélas, la dispersion des forces et des moyens est déjà un faux départ de l’opposition et prouve l’absence d’unité autour de l’essentiel.
Partant, c’est pour laisser prévaloir l’intérêt de la cohésion sociale, que l’Eléphant dans sa sagesse légendaire, a décidé de soutenir Blaise Compaoré, tout en ne s’identifiant pas au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).
Selon Me Gilbert Ouédraogo "il y a des moments où dans l’intérêt de notre pays, nous devons faire des alliances stratégiques".
Un contexte qui s’y prête, à l’analyse de la situation socio-politique du Burkina comparée à celle d’autres pays de la sous-région.
Dans un environnement international assez troublé, la paix sociale qui règne au Burkina Faso est un précieux levier de développement.
A l’ADF/RDA, la conception de l’alternance n’est pas le changement mécanique des hommes au pouvoir, mais plutôt l’"alternance par l’alternative, c’est-à-dire l’alternance par le changement des idées", martèle Me Gilbert Ouédraogo.
L’ADF/RDA élargit son groupe parlementaire
Les conclusions de ce congrès consolident davantage les rangs de l’éléphant. En témoignent les acclamations nourries des militants qui ont accompagné les décisions de la direction du parti.
Aussi pour mettre fin à toute confusion, le président de l’ADF/RDA a renoncé du même coup à son titre de chef de file de l’opposition.
En outre l’ADF/RDA sort grandie de ce congrès. Car tous les trois députés démissionnaires du Parti de la renaissance (PAREN) de M. Laurent Bado ont fusionné leur nouvelle formation politique dénommé Parti de la Convergence et du Progrès (PCP) au parti de l’Eléphant.
Théodore Zoungrana
L’Hebdo
