Actualités :: Syndicalisme et politique : "L’amalgame" de l’UNIR/MS

"Depuis belle lurette les syndicats burkinabè savent qu’entre syndicalisme et politique, le choix est exclusif". C’est le point de vue de Aimé Somkieta Ouédraogo.

On le sait déjà, l’année qui s’ouvre sera capitale, vu que toute la vie politique de notre pays, de gré ou de force, s’ordonnera autour des deux batailles annoncées : les élections municipales et surtout l’élection présidentielle.

Pour le gouvernement et sa majorité, ce sera dans la sérénité, l’heure des comptes, des bilans. Pour les forces centrifuges de l’opposition, ce sera, dans la confusion celle de l’échéance, du succès ou de l’échec de ces regroupements que tous savent nécessaires mais pour lesquels personne au fond ne se sent prêt à faire de gros sacrifices.

Sur ce plan, l’année 2004 aura été bien révélatrice : on aura attendu l’heure du réveil politique de notre opposition en vain et ce malgré l’avènement de la coalition dite "Alternance 2005".

Au fond, pouvait-il en être autrement quand on connaît l’ampleur des jeux sordides ou les enjeux des calculs personnels qui minent notre opposition ? "C’est le règne du chacun pour soi, le Faso pour tous".

Et, sur ce chapitre, je crois qu’il est juste et bon d’attribuer la palme d’or à l’UNIR/MS de Maître Bénéwendé Sankara, et pour cause ! Devenir vaille que vaille la locomotive de l’opposition quel qu’en soit le prix semble être le mot d’ordre de ce parti et de son leader. Pour ce parti, le dicton qui veut que la fin justifie les moyens, loin d’être une simple belle formule, est davantage un moyen d’action opératoire. C’est ce qui explique que le 7 janvier (cf. le journal Le Pays n°3289 du 7 janvier 2005), prenant prétexte du nouvel an, Me Sankara se soit livré à des critiques les plus subjectives de l’action du chef de l’Etat et du gouvernement dans le vain espoir de ravir la vedette à ses concurrents.

Le 3 février 2005 (cf. le journal l’Observateur n° 6324) et toujours dans leur stratégie de défense en ligne dans le sens de tirer vers le bas, c’est le Secrétaire général national de l’UNIR/MS chargé des organisations de masse qui fait feu de tout bois sans se soucier comme dirait l’autre du mélange des genres et de l’amalgame.

Objectif affiché : récupérer la lutte syndicale, faire l’économie du débat politique en empruntant des raccourcis. Malheureusement pour les militants de l’UNIR/MS, le syndicalisme burkinabè a une longue tradition de luttes et vient par ailleurs de refaire son unité après une longue léthargie, qui trouverait son explication dans le fait que dans un passé récent il a représenté le baobab derrière lequel se cachaient les partis.

Instruits par cette expérience malheureuse, les syndicats burkinabè savent plus que quiconque qu’entre syndicalisme et politique, le choix est exclusif. Ils entendent alors défendre comme la prunelle de leurs yeux l’indépendance de leurs organisations de masse.
Et c’est pourquoi sans défendre le diable, je suis persuadé que les syndicats ne prêtent aucune oreille à la sirène de l’UNIR, fut-elle MS.

Enfin, il serait souhaitable que l’UNIR/MS qui voudrait imposer son candidat à toute l’opposition pour la présidentielle élève le niveau du débat politique plutôt que de persister dans les ragots, les extrapolations faciles et autres arguments de bas étage.

Sans tomber dans ce travers peu honorable à notre classe politique et s’agissant de "barrer la route aux affameurs", j’aimerais tout simplement inviter les militants de l’UNIR/MS à s’associer à Me Sankara et cotiser pour rendre enfin leur dû aux 33 ex-travailleurs de X9 car pour le moment les affameurs ne sont nullement du côté où ils pensent.
En avant pour de vrais débats politiques !

Aimé Somkieta OUEDRAOGO
Le Pays

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