Actualités :: Sofitex /Dédougou : Faute d’embauche, un travailleur tente de (...)

Pour n’avoir pas été déclaré à la Caisse de sécurité sociale après 13 ans de service, un travailleur de la Société des fibres textiles (SOFITEX) à Dédougou a tenté de mettre fin à ses jours par immolation le samedi 13 avril 2013. Les faits.

N’eut été la présence de la société civile, la Nationale des fibres textiles du Burkina aurait connu l’une des journées les plus sombres de son histoire le 13 avril dernier à l’usine de Dédougou. En effet, c’est ce jour qu’Abdoulaye Banazaro, travailleur occasionnel de la société depuis 13 ans, a tenté de se donner la mort par immolation sur un tas de balles de coton pour dit-il : « réparer une injustice qui n’a que trop duré ».

« Je suis arrivé à la Sofitex en 2000. Depuis lors, j’ai gardé mon statut de travailleur occasionnel. De l’usine, je suis allé au niveau du transport comme manœuvre camion ; ensuite je suis devenu aide semencier à la section semence. Un poste que j’occupe jusqu’à présent et ma situation n’est toujours pas régularisée. A chaque fois que mes collègues et moi posons le problème, on nous dit ça va aller. Mais quand est-ce que ça va aller ? Je pense tellement à ma situation que depuis un certain moment, j’ai des insomnies. Je suis même allé voir l’imam pour qu’il prie pour moi afin que les choses s’améliorent. Il m’a dit d’avoir foi en Dieu. Mais je n’en pouvais plus parce que je constate qu’il y a une injustice quelque part. Pourtant, dans la convention de la Sofitex, il est dit qu’un occasionnel qui fait six mois de travail et qui occupe un certain poste, devient automatiquement saisonnier. Je ne peux pas accepter le fait que j’ai passé 13 ans de service sans que je ne sois déclaré à la caisse. Comme la campagne arrive à sa fin, j’ai donc décidé aujourd’hui que, soit, on trouve une solution à ma situation ou je mets fin à mes jours », a-t-il expliqué.

Mais comment monsieur Banazaro a-t-il préparé son acte ? « Quand j’ai quitté la maison le matin, j’ai échangé avec ma femme au téléphone, mais elle n’a jamais su que je préparais quelque chose. Lorsque je suis arrivé au service, j’ai simplement dit à mes collègues que je voulais un bidon seulement pour prendre quelque chose et ils me l’ont donné. Il se trouvait que j’avais de l’essence et du dissolvant sur moi. Ensuite, je suis allé monter sur les balles de coton et j’ai exigé à ce que le chef de région Abdoulaye Koumaré vienne pour que je lui parle pour une dernière fois. Quand il est arrivé, il m’a écouté et m’a supplié de descendre pour qu’on trouve une solution. Je suis resté campé sur ma position parce que je savais qu’il n’a pas la solution à mon problème. Au nom de la Direction générale, il m’a ensuite proposé de signer des documents. Comme la Sofitex respecte rarement ses engagements vis-à-vis de son personnel, j’ai donc exigé la présence de la société civile afin qu’elle soit témoin. C’est en présence du Secrétaire exécutif du Mouhoun et certains membres que j’ai signé le document ». La Sofitex s’engage à résoudre le problème dans les plus brefs délais. D’après Abdoulaye Banazaro, de nombreux travailleurs, une centaine environ auraient passé entre 17 et 19 ans de service au sein de la boîte à Dédougou sans être déclarés à la caisse de sécurité sociale. « J’avais décidé seul de poser cet acte pour qu’on rende justice une fois pour toute, à tous ces travailleurs », s’est-il justifié. En attendant la résolution du problème, l’homme dit être sur ses gardes et prévient : « si rien n’est fait, la lutte continuera, quelle que soit l’issue ».

Ousmane TRAORE

L’Express du Faso

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