Actualités :: Lutte contre la corruption au Burkina : Comment faire évoluer les (...)

La corruption s’affiche encore comme le frein majeur au développement harmonieux du Burkina. Connu de tous, le phénomène perdure pourtant. Et même qu’il continue de faire beaucoup de maux à la société. Il faut donc la contrer. Mais encore faut-il trouver les stratégies adéquates et les conduire avec rigueur et détermination.

Même si le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), l’Autorité de coordination de la lutte contre la corruption, l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), se sont jusque-là activés de façon remarquable, la corruption n’est pas encore vaincue.

Des données récentes

Devant la Représentation nationale le 4 avril 2013, dans le cadre de son discours sur la situation de la Nation, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao relevait que « plus de 367 personnes sont concernées par les rapports de l’ASCE ». Ce n’est pas négligeable !

Mais ce ne sont là que les personnes sur qui l’ASCE a pu mener ses enquêtes et seulement celles dont l’institution pouvait faire figurer les noms dans son rapport.

Dans les détails, dira le Chef du gouvernement, 142 personnes se sont acquittées des montants dus, 33 personnes ont leur dossier confié au ministère de l’Economie et des finances qui devra leur adressé des ordres de recettes, et 92 contestent absolument encore, les fautes à elles reprochées.

« La lutte contre la mauvaise gestion des finances publiques et la corruption doivent s’inscrire absolument dans les principes constitutionnels et les exigences de l’Etat de droit », a fini par lancer le Premier ministre.

Sans doute que l’installation le 15 février 2013 suivie d’une formation le 8 avril des comités anti-corruption au sein du ministère de l’Economie et des finances s’inscrit dans cette dynamique.

Encore faut-il que ces « messieurs propres » s’imposent véritablement l’obligation de faire prévaloir l’intérêt général sur ceux de chacun pris individuellement, même des siens, en les dénonçant pour faute de gestion ou corruption.

Le moins que l’on puisse dire au regard de cette batterie d’initiatives, c’est que la manifestation de la volonté politique dans la lutte contre la corruption au Burkina attend toujours d’être concrétisée.

Mais il y a lieu de savoir que la corruption est aussi liée à une question de mentalité. D’où la nécessité de s’investir plus dans la conscientisation.

La conscientisation, une alternative plus dynamique

Il importe aujourd’hui que dans le cadre de la lutte contre la corruption, l’on mette l’accent sur la prévention. Il faut aujourd’hui se rendre à l’évidence que la corruption est rentrée dans les mœurs et que la seule répression étatique ne saurait suffire dans l’éradication du phénomène.

Il faut donc travailler à changer la mentalité des gens. Dans ce sens, il s’agira de travailler à faire en sorte que les gens s’imposent l’obligation morale de tourner dos à la corruption.

Mais il ne peut en être ainsi que si les gens ont été amenés à rendre anormal à leurs yeux la corruption.

A cet effet, la conscientisation sur le caractère anormal de ce que l’on pense devoir donner pour bénéficier d’un service public de l’Etat, service qui n’aura pas été officiellement rendu payant, peut être d’un grand apport.

Insérer dans les curricula scolaires et universitaires des matières sur la corruption participerait aussi de cette œuvre de conscientisation.

Cette stratégie de conscientisation peut s’avérer fastidieuse et nécessairement permanente, car comme le disait le physicien théoricien Albert Einstein, « il est mille fois plus difficile de changer les mentalités que de casser des atomes ».

Il importe également, parallèlement à cette dynamique de conscientisation, de réduire au maximum les circuits administratifs en les fluidifiant davantage. Ce sont aussi les lourdeurs administratives qui amènent certains à passer par des circuits peu catholiques en s’adonnant à la corruption.

Le succès dans la lutte contre la corruption au Burkina, en dépit de toutes les stratégies mises en œuvre, dépend aussi de l’amélioration des conditions de vie à travers notamment le renforcement des capacités financières de tous, et en particulier des acteurs engagés. La corruption trouve en effet, une de ses raisons dans la pauvreté de la grande majorité des Burkinabè.

Fulbert Paré

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