ActualitésDOSSIERS :: Côte d’Ivoire : Blaise, le panéliste de trop ?

Après avoir été instruits par le commissaire de l’UA, Jean Ping, le 5 février dernier, les experts mandatés par l’Organisation panafricaine sont arrivés le lendemain à Abidjan. Une seule mission sur leur feuille de route : déblayer le terrain de cette situation batarde qui n’a que trop duré, afin de permettre au quintet de chefs d’Etat d’aller en trancher le nœud gordien ; ou du moins de trouver à Gbagbo la voie idéale pour partir.

Car s’il y a des discordances dans la Communauté internationale sur la gestion de cette crise, l’unanimité est au moins faite sur le départ du fondateur du FPI.

Reste à savoir comment, vu que, jusqu’à présent et en dépit de l’étouffement financier, des humiliations diplomatiques et de l’épouvantail de l’option militaire, le chef de l’Etat sortant tient sa chose, et Alassane Dramane Ouattara (ADO), le président élu, est bien en présidence surveillée et doit se contenter de sa République autonome du Golf (RAG).

Et quelle que soit l’issue de leur palabre avec les deux "Côte d’Ivoire", ces experts rendront compte à la hiérarchie, et dans deux semaines en principe, ce sera au tour des 5 grands missi dominici de se rendre au pays d’Houphouët afin de trouver des "solutions contraignantes qui s’imposent" aux protagonistes de la crise.

Soit dit en passant, ce vocable de "contraignant" fait d’ailleurs l’objet d’interprétations polysémantiques, à juste raison, eu égard au fait que toutes les solutions possibles ont été appliquées ou brandie, avec insuccès. Alors, cette expression "contraignante" ne manque-t-elle pas de consistance ?

Par ailleurs, panel de têtes couronnées est remis en question du fait de la présence de Blaise Compaoré en son sein. On comprend le souci des sommités de l’UA de respecter l’équilibre régionale en choisissant un président par zone sur le continent, mais le cas du chef de l’Etat burkinabè est assez spécial dans ce dossier :

il a été le facilitateur du dialogue interivoirien, il a été l’artisan de l’Accord politique global (APG) du 4 mars 2007, il en a assuré le service après-vente jusqu’à la présidentielle et à la proclamation des résultats le 3 décembre 2010. Bref, Blaise Compaoré a réussi rondement la mission à lui confiée par la CEDEAO, car justement, il s’était élevé au-dessus de toutes les parties. Mais il y a eu hélas le virage dangereux du second tour du 28 novembre 2010.

Le n°1 burkinabè aurait été bien inspiré de décliner l’offre de ses pairs africains pour cette nouvelle tâche, même si cette posture aurait pu être interprétée comme une prise de position en faveur d’ADO.

En acceptant ce nouveau boulot, le président du Faso court le risque de vendanger à peu de frais le capital de faiseur de paix en Côte d’Ivoire qui lui collait à la peau.

C’eût été le moindre mal que de refuser de jouer dans ce nouveau feuilleton, car Blaise est trop marqué dans la crise ivoirienne, et l’autisme de Gbagbo, le fait que le premier magistrat burkinabè est récusé plombe déjà cette médiation de dernière chance.

Car autant le Sud-Africain, Jacob Zuma, est suspecté de rouler pour Gbagbo, autant Blaise Compaoré est considéré à tort ou à raison comme le parrain de Guillaume Soro et d’ADO, et à l’évidence, les deux tendances du Panel vont se neutraliser, d’où l’échec programmé de cette mission.

Passe encore pour un Zuma qui est dans son lointain Pretoria, mais avec Blaise, c’est différent, car il y a eu sa médiation, le voisinage et ses antécédants, et l’on comprend aisément donc le ressentiment de la galaxie Gbagbo.

Finalement dans cette atmosphère faisandée où résonnent les hourvari anti-Blaise des patriotes fanatisés de Blé Goudé, et où les seuls oracles qui vaillent sont ceux assenés par la grande Pithie qu’est la RTI, on se demande si l’ex-facilitateur n’est pas le panéliste de trop, celui qui vient hypothéquer davantage l’aboutissement heureux de la mission.

Pendant qu’on y est, pourquoi n’avoir pas mis le Malien ATT à sa place ? Enfin, il est possible que nous cultivions trop de pessimisme et peut-être que la sagesse inspirera in extremis les uns et les autres, ce qui pourrait faire réussir ces 5 envoyés spéciaux. Croisons alors les doigts.

Z. Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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