Ce week-end s’est tenue la première édition de l’élection Miss Enfant militaire au camp Général-Sangoulé-Lamizana. Encore un autre concours de beauté, est-on tenté de dire. Ça commence à bien faire ! On n’en a pas fini avec Miss Junior Intelligence, Miss Bambino, Miss Burkina, Miss Universités, Miss Melting, Miss Intégration, Miss Pog-Bédré pour ne citer que ceux-là, et voilà qu’on en vient à Miss Enfant Militaire !
Il y a lieu de se demander même à quoi cela peut bien servir concrètement de connaître le plus joli rejeton de bidasses ? Et pourquoi même vouloir à tout prix particulariser ces concours de beauté ? A force, on risque d’en arriver un jour à Miss Enfant de journalistes, Miss Enfant de fonctionnaires, Miss Enfant de vendeuses de chou, etc.
“Est beau ce qui plaît universellement sans concept”, nous enseigne Kant ; alors, pourquoi s’entêter à vouloir canaliser nos beautés dans des standards qui, souvent, ne répondent qu’aux réalités occidentales. Passe encore qu’il s’agisse de jeunes filles majeures et vaccinées qui soient les bêtes de foire, mais il faut faire attention lorsque ce sont des enfants bien souvent poussés par leurs parents sous prétexte qu’ils ont un joli minois.
En effet, tant qu’on se limite à la valorisation de la tradition, notamment le port de la tenue traditionnelle à l’école, il n’y a rien à redire ; mais de là à les embarquer dans des concours qui n’ont, dans bien de cas, d’objectifs que la recherche de sponsors, c’est presque inconscient car nous ne faisons qu’exposer nous-mêmes nos propres enfants à des perversités surtout que les desseins de certains organisateurs de ce genre de manifestations dites culturelles sont inavouables. Ouvrons donc l’œil, et le bon !
