La commémoration nationale du 8-Mars sera célébrée cette année dans la ville de Tenkodogo. A cette occasion, le ministre de la Promotion de la femme, Céline Yoda/Konkobo s’adresse, à travers cette déclaration, aux femmes du Burkina Faso.
8-mars, Journée d’un hommage rendu à toutes les femmes du monde. A vous, plus particulièrement chères soeurs du Burkina Faso, il me plaît de vous adresser un hommage mérité pour votre courage, votre abnégation et votre sens du devoir citoyen, dans le processus de construction de notre Nation et de notre République.
En cette journée particulièrement symbolique que notre pays nous offre, et qui le singularise à l’échelle mondiale parmi les Etats profondément attachés à l’équité et à l’égalité des sexes, je voudrais aussi saluer tous les hommes, à quelque niveau où ils sont, pour leur engagement à la pleine réalisation de la femme dans un contexte socio culturel souvent difficile.
Chères soeurs du Burkina Faso,
La célébration de la Journée internationale de la femme nous offre l’opportunité de dresser le bilan des progrès accomplis dans notre quête commune d’un mieux-être. C’est également l’occasion pour nous, d’identifier les difficultés nouvelles dans la mise en oeuvre des stratégies de promotion de la femme afin de dégager des pistes plus opérationnelles.
C’est à la mesure des entraves qui perdurent, qu’à l’occasion du 8 mars 2008, l’Organisation des Nations Unies appelle la communauté internationale à plus d’engagements, en choisissant de méditer sur le thème « Investir dans les femmes et les jeunes filles ».
Le Burkina Faso célèbre le 8-mars de cette année sous le thème : « Femme et VIH/Sida : la féminisation de la pandémie, les stratégies de riposte. » Ce choix est une interpellation à une plus grande implication de tous les acteurs à l’identification des obstacles à la lutte contre le VIH/SIDA dans une phase où la pandémie arbore un visage féminin.
En effet, le taux d’infection à VIH est en hausse au sein de la couche féminine dans toutes les régions du monde et, selon l’ONU SIDA, nulle part ailleurs la féminisation de la pandémie n’est-elle plus apparente qu’en Afrique subsaharienne, où les femmes et les filles constituent près de 57 % des séropositifs âgés de 15 à 49 ans.
Au Burkina Faso, les femmes sont parmi les couches sociales les plus défavorisées ; une situation qui les rend davantage vulnérables à l’infection à VIH. Sur 5 144 malades en 2006 les femmes représentent 64,3% des cas. Plus qu’un problème de santé publique, il s’agit d’un véritable drame, au regard de la place et du rôle des femmes dans la construction des sociétés.
Chères soeurs du Burkina Faso,
La féminisation du VIH/SIDA est une problématique bien réelle dans notre pays ; elle nous commande un engagement plus citoyen à travers l’adoption de comportements responsables et un leadership particulièrement affirmé, en vue d’accompagner toutes les actions communautaires et institutionnelles dans la lutte.
Le VIH/Sida, au regard des tendances actuelles et en dépit de son recul, reste un défi considérable pour notre pays. Il s’agit d’une « urgence vitale » pour les femmes, pour la pérennité et le développement de la Nation. C’est pourquoi nous devons nous approprier les programmes qui sont conçus pour nos besoins, tout en proposant des actions spécifiques et ingénieuses qui concourent au renforcement de l’efficacité dans notre traque contre la maladie.
J’exhorte particulièrement la jeunesse, cette « pépinière symbole » de nos rêves et de nos ambitions pour le devenir de notre Nation, pour qu’elle occupe les premiers rôles dans le combat contre la féminisation du VIH/SIDA et pour le plein épanouissement des femmes.
Je lance un appel pressant aux jeunes filles, à la préservation des valeurs cardinales d’intégrité et de dignité chères aux Burkinabè, afin de justifier les énormes efforts et compromis consentis par la Nation pour la réhabilitation de la femme. Votre fermeté dans cette dynamique rencontrera forcement l’engagement et la pleine participation des jeunes garçons.
Hommes et Femmes du Burkina Faso,
A l’occasion de la présente célébration, unissons nos efforts, nos énergies et nos ressources à tous les niveaux, afin d’agir de manière citoyenne, par l’information et la sensibilisation, contre les entraves à l’épanouissement des femmes.
Faisons de ce 8-mars le repère historique d’un mouvement national contre la discrimination et les stigmatisations liées au VIH/SIDA. Positionnons-nous en barrières contre la pandémie, disons non à sa féminisation.
Bonne célébration du 8-Mars à toutes et à tous.
