Actualités :: Fraudes au BEPC 2007 : 50 personnes interpellées
Didace Gampiné

Les fraudes constatées à l’examen du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) de la session 2006-2007 a fait l’objet d’un point de presse animé par le directeur général de l’Office central des examens et concours du secondaire (OCECOS), Didace Rodrigue Gampiné dans l’enceinte dudit office, dimanche 17 juin 2007.

Les irrégularités constatées lors des épreuves du BEPC 2007 étaient selon le directeur général de l’Office central des examens et concours du secondaire, (OCECOS), Didace Rodrigue Gampiné, uniquement notifiées dans les centres de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Les autres centres du Burkina n’ont pas signifié de cas d’irrégularités. Aussi, les cas d’irrégularités portaient essentiellement sur les épreuves de mathématiques et de physique-chimie.

En effet, dans ces deux villes, a rappelé M. Gampiné, les surveillants ont pris dans les salles de composition, des candidats en possession d’éléments de réponse “présentant des similitudes avec les épreuves de mathématiques ou de physique-chimie qui leur étaient proposées”. Pourquoi parlez-vous de similitude ? M. Gampiné d’affirmer que tous les documents suspectés sont remis à la police pour raison d’enquête afin de situer les responsabilités. De même, les épreuves et leurs corrigés lui a été transmis afin qu’elle puisse faire des comparaisons et poursuivre l’enquête.

A la date du dimanche 17 juin 2007, selon M. Gampiné, cinquante personnes, candidats, parents d’élèves, certains agents du ministère des Enseignements secondaires, Supérieur et de la Recherche scientifique seraient interpellés et gardés à la police. La reprise des épreuves de mathématiques et de physique-chimie a concerné 35 à 40 mille candidats, soit environ la moitié des candidats burkinabé au BEPC 2007.

M. Gampiné a indiqué que le coût de la reprise n’a pas été encore chiffré mais pour l’ensemble des examens (BEP, CAP, BEPC...) l’OCECOS depense chaque année environ 880 millions de F CFA. Afin d’éviter de nouvelles fraudes au second tour et de permettre aux candidats de composer dans la sérénité M. Gampiné a confié que toutes les épreuves de mathématiques et de français prévues pour le 2e tour seront remplacées par de nouveaux sujets.

Boureima SANGA


Situation de fraudes aux examens de BEPC 2007 par le SYNTER

Tout comme en 2004, le monde éducatif est consterné par les fraudes massives qui ont émaillé l’organisation du BEPC 2007. Le SYNTER fait une fois de plus le constat que la fraude a atteint une ampleur plus qu’inquiétante.

Les informations recueillies par notre organisation font ressortir ce qui suit au niveau de la ville de Ouagadougou :
• Au lycée Bogodogo, huit (8) élèves ont été interpellés pour des cas de fraudes en mathématiques, en sciences physiques, en histoire-géographie ;
• Au lycée Marien N’Gouabi, sept (07) élèves ont été interpellés pour des cas de fraudes en mathématiques et en sciences physiques ;
• Au lycée Nelson Mandela, cinq (05) élèves ont été interpellés pour des cas de fraudes en mathématiques et en sciences de la vie et de la terre ;
• Les lycées Vénégré, Mixte de Gounghin, Philippe Zinda Kaboré, départemental de Saaba, Gabriel Taborin, Yiguia, Girovy et le Collège Protestant, etc. ont été également touchés par la fraude.

La ville de Bobo-Dioulasso et d’autres localités n’ont pas été épargnées non plus. C’est donc dire que la fraude a été massive et plus étendue contrairement à la version officielle des autorités qui prétendent qu’elle est localisée à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou et qu’elle serait limitée à deux (2) matières.

En effet, au regard des investigations faites par le SYNTER, il ressort selon des élèves, des parents d’élèves, des enseignants que :
1. Non seulement les mathématiques les sciences physiques, mais aussi les autres matières de l’examen étaient concernées ;
2. Les épreuves et leurs corrigés étaient en circulation bien avant les examens et se vendaient dans les quartiers.
Au vu de ces constats, le SYNTER se pose les questions suivantes :
1. Pourquoi la reprise dans seulement deux(2) matières ?
2. Pourquoi à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso uniquement quand on sait que les nouvelles technologies de l’information (SMS, email, etc.) permettent une diffusion éclair de l’information ?

3. Pourquoi cette précipitation de l’OCECOS pour circonscrire la fraude avant que les premières conclusions policières ne situent son ampleur étant donné que les interpellations se poursuivent pour les besoins de l’enquête ?

4. A quoi doit-on s’attendre si ces enquêtes concluaient à une fraude plus large et plus étendue ?
Le SYNTER lie l’avènement de cette fraude massive à la déliquescence organisationnelle et morale dans laquelle se trouve plongé notre système éducatif.

Cet état de fait se caractérise par les nombreux détournements dans les établissements et services scolaires, le règne de l’impunité comme en témoigne la gestion des cas de fraudes de la session de 2004 où certains coupables ont été blanchis, la gestion opaque des caisses des APE (Associations des parents d’élèves) qui constituent dans la plupart des cas des caisses noires au service des administrations et des bureaux APE.

Comment peut-on alors éduquer des élèves dans un tel environnement de corruption sans qu’ils ne soient tentés par cette culture de gain facile ? Ce n’est donc pas étonnant que certains d’entre eux ne mesurent pas la gravité de leur acte. N’est-ce pas ce qui explique qu’un candidat pris en flagrant délit au lycée Marien s’offusque en demandant au président du jury si ce qu’il a fait en le faisant arrêter était bien ?

Aussi, pour préserver la crédibilité des examens et l’égalité de chance entre les enfants du peuple, le SYNTER exige :
1. que l’examen du BEPC, session 2007 soit reprise sur l’ensemble du territoire et dans toutes les matières car cet examen se trouve discrédité avec de telles épreuves
2. que toutes les responsabilités soient situées autour de cette fraude qui n’honore point l’école burkinabè ;
3. que tous les coupables et leurs complices soient punis conformément aux textes en vigueur ;
4. que la gestion maffieuse des établissements et services scolaires fasse place à une gestion saine dans l’intérêt de l’école burkinabè.

En attendant les suites de cette situation grave, le SYNTER félicite les collègues pour avoir fait leur travail de surveillance avec conscience malgré la modique prise en charge.

Toute chose qui a permis de détecter cette fraude. Il les appelle à encore plus de vigilance dans l’organisation des examens.

Pain et liberté pour le peuple !

Syndicat national des travailleurs
de l’éducation et de la recherche

Le Secrétaire général,
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