- Le -proviseur du lycée Philippe-Zinda-Kaboré
Suite aux cas de fraudes massives constatés au premier tour du BEPC session 2007, les épreuves de mathématiques et de physique-chimie ont été reprises ce lundi 18 juin 2007, dans les centres d’examens de la ville de Ouagadougou. Constat d’un détour dans quelques centres.
Pour cause de fraude massive au premier tour du BEPC, session 2007, les candidats des centres de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso ont été contraints de reprendre les épreuves de mathématiques et de physique-chimie, ce lundi 18 juin 2007.
Une situation qui n’arrange ni les surveillants, ni les correcteurs, ni même certainement les élèves-candidats. “Nous sommes obligés de travailler doublement. Cette reprise ne favorise personne. Nous manquons ici de feuilles de composition”, a relevé le président du jury n°6 du lycée Newton-Descartes. Dans ce même jury, aucune absence n’a été notifiée ce jour, sauf celles du premier jour d’examen (six absents). L’arrivée tardive de la première épreuve (les mathématiques) a toutefois freiné le démarrage de la composition.
Au lycée Nelson-Mandela par contre, l’appel des candidats a été fait à 6 h 30 mn. Les candidats ne devaient avoir à leur portée que la Carte d’identité burkinabè (CIB) et la fiche de table.
Les sacs et cartables devaient être bien disposés à distance des candidats. Au niveau même des portes d’entrée des salles, des affiches indiquaient : “Pas de cellulaires en salle !”.
Le président du centre, Jean-Pierre Korsaga nous a signifié que la sécurité, ainsi que la surveillance dans les salles ont été renforcées. Il a ajouté qu’avec la reprise des deux matières, il a été procédé à la suspension des corrections dans la matinée, pour davantage renforcer la surveillance.
Les corrections devraient reprendre dans la soirée, étant entendu qu’aucune instruction ne leur a été donné quant à un prolongement du délai de délibération.
Au lycée Philippe-Zinda-Kaboré enfin, il n’y a pas non plus eu de difficultés majeures de démarrage des épreuves, nous a confié le proviseur, Ali Sawadogo.
Les absents dans ce centre sont des candidats (2 au jury n°13 et 1 au jury n°12) qui ont abandonné ou qui ont été appréhendés dans le cadre de la fraude. De l’avis de tous ces responsables d’établissements, cette situation de fraude jette véritablement un discrédit sur nos diplômes et il y a nécessité que tous les acteurs apprennent à redécouvrir les valeurs d’honnêteté, de civisme, de patriotisme.
Ismaël BICABA
Le présumé responsable aux arrêts
La source de l’hémorragie des fraudes au BEPC 2007 serait un quinquagenaire faisant partie de l’équipe de tirage des épreuves, a-t-on appris du Commissariat central de police de Ouagadougou. L’homme principalement mis en cause serait actuellement entre les mains des hommes du commissaire Paul Sondo, avec une cinquantaine d’autres personnes arrêtées pour la même affaire. L’auteur présumé de la fuite aurait reconnu avoir soutiré des exemplaires pendant le tirage des épreuves du BEPC le 12 juin dernier, soit quatre jours avant la composition des matières de mathématiques et de physiques-chimie.
Cela ne surprend guère lorsqu’on apprend que la salle des tirages des épreuves du BEPC n’a pour sécurité que quelques vigiles, planqués seulement à la porte d’entrée. De sources policières, les 25 personnes qui y travaillaient n’étaient pas toujours soumises à des fouilles minutieuses à l’entrée et à la sortie de la salle.
Avec ces “facilités” donc, le présumé point de départ du “pétrole” qui travaillait en ces lieux depuis 20 ans, n’a pas hésité à sortir frauduleusement avec des sujets. Les SMS, l’Internet, les photocopieuses,.... aidant, le “pétrole” a coulé un peu partout, même si les localités de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso restent les plus touchées.
Certes, les épreuves incriminées ont été reprises hier. Mais l’équipe du commissaire Sondo entend poursuive les enquêtes. Et les personnes interpellées seront remises au parquet. Pour pallier la défaillance de sécurité qui a prévalu au centre de tirage, les épreuves reprises ont été tirées sous haute surveillance policière. En attendant de trouver des mécanismes plus adéquats pour sécuriser davantage les épreuves d’examen au pays des hommes intègres.
Sidgomde
Quelques candidats apprécient
Abdoulaye Diasso, 3e PMK : “Les épreuves ont été abordables dans l’ensemble, mais très long pour le sujet de maths. Les épreuves sont moins difficiles par rapport aux premières épreuves. Je n’ai pas eu de difficultés pour reprendre ces deux matières. Par ailleurs, je souligne que tout élève doit se départir de la fraude. Si un élève a pu tricher, ce n’est pas lui qu’on doit accuser mais plutôt ceux qui ont permis cela. S’il y a fraude chaque année, c’est qu’il y a problème au niveau des premiers responsables”.
Ibrahim Sawadogo, 3e, LAC : “La reprise de ces épreuves ne m’a point gêné puisque j’étais mentalement préparé. Je vois un peu “dans les maths et je n’ai pas eu beaucoup de difficultés. Il y a des erreurs que j’ai pu corriger cette fois-ci et cela va m’aider beaucoup. Le sujet de physique-chimie a été beaucoup plus abordable. Chacun doit gagner son pain à la sueur de son front et l’on doit laisser chacun, sans fraude composer selon ses capacités”.
Armande Sawadogo, 3e collège Notre Dame de Kologh-Naba : “Le sujet de maths a été très dur mais celui de physique-chimie beaucoup abordable. Je n’étais pas vraiment préparé à une reprise mais au final, je suis contente. La situation de fraude nous a dépassé, sinon on ne peut comprendre comment un candidat peut disposer d0es œuvres même jusqu’à la dictée. Ce qui est sûr, la faute vient d’en haut”.
Habibou Baguian, 3e lycée Philippe-Zinda-Kaboré : “Le sujet de maths a été difficile et très long, mais celui de physique-chimie, un peu abordable.
Je pense que j’ai mieux abordé les sujets par rapport à ceux des premiers jours. La situation de fraude est venue des enfants de riches”.
I.B
Sidwaya
