Actualités :: Rentrée gouvernementale : Vaincre la pauvreté rurale

La rentrée gouvernementale s’effectue sur fond de « marasme » social (en ville à tout le moins) et de contestations diverses, avec en ligne de mire les législatives de 2007 qui mobilisent déjà les énergies.

Si la grogne citadine est quelque peu fondée avec cette financiarisation de l’économie mondiale dont les effets se font sentir un peu partout sur le continent, la priorité du gouvernement restera la satisfaction des besoins du peuple dans sa frange rurale surtout, la pauvreté sévissant davantage dans nos campagnes.

« L’ébullition » qui caractérise les grandes villes burkinabè (principalement Ouagadougou la capitale) était somme toute prévisible avec la montée en flèche du coût du pétrole depuis bientôt deux ans, qui a amené certains analystes à parler de troisième choc pétrolier mondial. Fortement dépendante de l’or noir, l’économie burkinabè ne pouvait que connaître une surchauffe dans tous les secteurs, avec à la clé des augmentations que d’aucuns ont qualifié « d’anarchiques ».

En attendant que des énergies alternatives soient trouvées (production de biocarburant à partir de produits locaux tels l’éthanol, la graine de coton, le poughère et le sorgho sucré) et que l’intégration, seule voie du salut pour le continent soit effective, le Burkina Faso à l’instar des autres pays du continent n’a pas fini de connaître les effets pervers de cette mondialisation marchande.

Bien sûr, l’Etat doit fortement contribuer à lutter contre lesdits effets en maintenant l’effort continu d’assainissement des finances publiques, en luttant contre la corruption et en réduisant son train de vie, mais les citadins devront aussi mettre du leur. Si, pour paraphraser Amilcar Cabral, on peut dire que la petite bourgeoisie est « l’assassin » du progrès en Afrique, c’est en raison essentiellement de son désir de paraître plutôt que d’être qui l’amène souvent à opérer des choix difficiles.

Nous ne jetons la pierre à personne, mais force est de dire que c’est cette forte attirance pour la production des autres qui est la source de nos problèmes. Avec l’incurie qui a caractérisé bien souvent la gestion de nos pays on comprend que le marasme perdure nourri par nos propres lubies. Fort de ce constat, le Burkina Faso a décidé de construire une société fondée sur le développement durable ce qui nécessite une production importante dont le surplus doit constituer la base de la redistribution des fruits de la croissance. Production qui doit être avant tout agricole, entraînant par la suite, la dynamisation des deux autres (industriel et des services).

S’attaquer aux disparités régionales

Il s’agira dans un premier temps de diminuer la vulnérabilité de l’activité agricole en la modernisant, en l’intensifiant, en accroissant et diversifiant les revenus des ruraux. Cela passe par la responsabilisation des populations rurales en tant qu’acteurs du développement et la valorisation de leurs savoirs tout en consolidant les bases de la sécurité alimentaire, ventre affamé n’ayant point d’oreilles. La protection des prix des produits de base, la maîtrise de l’eau et la gestion durable des ressources naturelles devront figurer en bonne place dans l’agenda du gouvernement.

Mécanisation de l’agriculture, généralisation progressive de la petite irrigation villageoise, rationalisation de la gestion du foncier rural, voilà les grands axes de cette nouvelle politique agricole. L’accroissement des revenus en milieu rural passera par le développement d’activités agro-pastorales compétitives et rémunératrices ainsi que la promotion d’emplois liés à la production ou à la transformation. Le développement local constitue l’enjeu fondamental et ceux qui parlent de « grisou » social en rapport avec le mal-être des citadins l’ont oublié.

Cependant, le gouvernement ne devra pas occulter le problème au regard de la forte capacité de nuisance de cette même petite-bourgeoise devenue « faiseur de rois » sous nos latitudes. Il faudra donc ouvrir le débat avec les partenaires sociaux en « disséquant » le budget avec eux pour voir ce qui est faisable en fonction de la réalité économique. La réduction de la pauvreté rurale restera cependant le leitmotiv pour qu’à terme les problèmes d’éducation, de santé et d’eau des « masses » rurales appartiennent au passé. Rude tâche en perspective.

Boubacar SY

Sidwaya

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