Ce qui n’était que supputations est aujourd’hui avéré. Alain Zoubga ne fait plus partie des instances dirigeantes du PDP/PS. Dans une adresse fleuve au président du parti et relayée dans la presse, il s’essaie à l’exercice difficile de justifier cette prise de décision.
Difficile parce qu’il apparaît sans doute aucun que la concision n’est pas le fort de nos hommes politiques, se croyant obligé de se perdre dans une littérature ésotérique pour prouver on ne sait quoi.
Se donner bonne conscience, étaler sa capacité d’analyse, avoir raison ou tenter d’affirmer une ligne de conduite ? Que ce soit l’un ou l’autre, on en vient à se rendre à l’évidence, et c’est déjà pas mal, que la classe politique burkinabè se cherche dans le contexte de multipartisme même si celui-ci commence à prendre de l’âge. Alain Zoubga nous a servi le même discours lénifiant où tout n’est qu’échec et désespérance aussi bien chez les autres que dans le camp qu’il est en train d’abandonner avec armes et bagages. Personne n’a trouvé grâce à ses yeux.
Mais, une telle analyse de la situation "trouble et complexe", pour parapher le langage prisé dans un passé qu’il maîtrise à la perfection, est-elle nouvelle. Son "parler" apporte-t-il un éclairage autre à notre lanterne ? Habitués que nous sommes à écouter chacun pourfendre le pouvoir de la IVe République, accordons lui au moins le courage qu’il a eu de descendre en flamme le PDP/PS et sa direction.
Seulement ce bémol a-t-il lieu d’être quand il est plus facile de tout critiquer sans nuance alors que l’attente aujourd’hui se situe dans la capacité à proposer autre chose ? Tout ce qui est servipar nos politiciens se résume à cette triste vérité : "Le Burkina est au fond du trou, je le dis mais je ne sais pas comment l’en tirer".
Ne tombons pas toutefois dans le pessimisme. D’autant plus que le démissionnaire laisse entendre que "devant cette situation de blocage, il existe fort heureusement des dignes fils de la patrie qui refusent le désespoir et la résignation". Dont acte. Il y a encore à s’accrocher à quelque chose...
S. K
L’Hebdo
