Actualités :: Politique : Les anciens ministres veulent plus d’égards

En plus d’être la capitale internationale des séminaires, colloques et autres ateliers, le Burkina Faso confirme de jour en jour qu’il est également le pays des organisations non gouvernementales (ONG) et associations diverses.

En l’espace de quelques années, le nombre des ONG a augmenté de façon exponentielle au point que certaines personnes se demandent si tous ces regroupements qui se réclament "non lucratifs" ne cachent pas un gombo frais et gluant quelque part. Jusque-là, on croyait - on sait maintenant que c’est à tort - que ces choses ne concernaient que le citoyen ordinaire. Voilà que les personnalités elles aussi se mettent dans la danse.

Ainsi, sous peu, une nouvelle association sera portée sur les fonts baptismaux. Le Dromadaire a vu circuler ces derniers temps, des projets de statuts et règlement intérieur de l’Association des ministres du Faso. Si l’Amf voyait le jour, elle devrait réunir en son sein tous ceux qui ont eu l’honneur d’être parmi les môgô puissants de la république.

Le 19 août prochain, la salle de réunions de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat de Ouaga devrait accueillir tous ceux qui, à un moment ou à un autre de la tumultueuse histoire politique du pays des Hommes intègres, ont eu le privilège de décider du sort de leurs concitoyens en Conseil des sinistres ; qu’ils aient roulé en R5, Jetta, ou encore tous ceux qui actuellement sont confortablement installés dans les véhicules Peugeot, sans oublier les anciens qui faisaient la pluie et le beau temps dans leurs 505, 504 ou autres ’’bagnoles’’ de l’époque.

Et ce qui aiguise la curiosité des Burkinabè, c’est de savoir ce que peuvent bien se raconter des gens qui sont, pour la plupart, des "has been". Les ministres sont-ils aussi en train de suivre l’exemple des honorables qui, comme on le sait, ont créé l’Association burkinabè des anciens députés ? Peut-être bien, car grâce à cette association les élus ont initié une démarche visant à leur octroyer une pension de retraite. Il n’est donc pas exclu que l’exemple des parlementaires ait fait tache d’huile.

Certes, les projets de statuts et de règlement intérieur tentent de justifier la raison d’être de l’Amicale, en annonçant qu’elle contribuera, entre autres, "à la valorisation de la fonction ministérielle". Mais cette valorisation n’est-elle pas liée à un concept politique, voire idéologique ? En décidant de doter en son temps ses ministres de "simples" R5, le Conseil national de la Révolution a-t-il valorisé ou plutôt dévaloriser la fonction ministérielle ?

La question reste ouverte et il sera difficile de départager ceux qui, au nom d’une approche progressiste, défendront la pratique en estimant qu’elle rapproche le ministre du peuple. Les libéraux n’auront peut-être pas tort non plus en soutenant que le ministre doit recevoir un meilleur traitement.

On note que l’Amicale a des ambitions pour ses membres et ses statuts prévoient qu’ils pourraient "donner à titre consultatif des avis sur toute question d’importance nationale" En clair, les ministres pourraient être consultés sur des sujets qui préoccupent la Nation. A titre d’exemple, les ministres se seraient vu consulter sur le dossier Norbert Zongo, ou encore le débat qui a fait rage sur la révision de l’article 37 de la Constitution. On imagine que la discussion aurait été des plus délicates.

En remettant en cause la noblesse de leur idée, on peut s’autoriser à rappeler aux ministres que la meilleure façon de valoriser la fonction ministérielle est de s’appliquer, au moment de l’exercice de la mission, en renonçant aux dessous de table et autres pratiques corruptibles. Si le but inavoué est de s’assurer une petite cagnotte par le biais d’une pension d’ancien ministre, là encore ce serait tout le contraire de l’idéal que l’Amicale veut défendre.

Adam Igor

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