Les militants du Congrès pour la démocratie et le progrès des Balé ont quatre ans après tenu une conférence provinciale le 29 juillet 2006 à Boromo. Ils ont examiné sans complaisance la vie du parti à travers ses structures, ses organes et instances. C’était également le lieu de faire le point du comportement du CDP lors des élections présidentielle 2005 et municipales 2006.
C’est après moult tractations entre militants par rapport à une sanction du secrétaire général de la section provinciale du Balé, Boubacar Guiré et une explication du commissaire politique régional du CDP, Marc Oubkiri Yao, que le secrétaire général de la section provinciale en question a été autorisé à ouvrir les débats.
Après son mot introductif, il a remercié les uns et les autres pour le travail abattu pendant les deux campagnes, en témoigne le succès engrangé par le parti dans les Balé. Ensuite , la parole a été donnée aux militants d’ apprécier la gestion du parti, l’organisation de ces élections et la discipline au sein du parti.
Les participants n’ont pas approuvé le refus des candidatures féminines sur la liste des municipales dans la commune urbaine de Boromo notamment dans ses 4 secteurs ainsi que la gestion des gadgets pendant la campagne présidentielle. « Nous avons toujours été aux côtés des hommes mais quand il s’agit de décider, nous sommes royalement ignorées », a relevé la responsable des femmes. Quand j’ai voulu déposer ma candidature, on m’a signifié que n’étant pas de Boromo, je ne pouvais prétendre au poste de conseiller, a-t-elle ajouté.
A l’endroit des deux leaders que sont le commissaire politique régional, Marc Oubkiri Yao et le député Arsène Bongnessan Yé, les militants ont exprimé leur mécontentement par rapport à leur inexistence et leur inaccessibilité, selon leurs propres termes.
Un groupe de cadres mécontents des Balé, à cette occasion, a fait une déclaration faisant ressortir : leur absence notable sur le terrain qui se caractérise par des promesses non tenues, leur désintérêt face aux problèmes de développement de la province, le manque d’initiative en matière de motivation et de mobilisation des militants. « En d’autres termes, nos élus sont si balèses que la province qui les a vus naître et faits élire, n’est plus digne de leur attention : seuls Johannesburg et les 60 pays membres de l’espace parlementaire francophone sont prioritaires », ont conclu ces cadres indignés.
En réponse, le secrétaire général de la section provinciale, pour sa part, a reconnu ces insuffisances. Il a présenté ses excuses et rassuré la gent féminine qu’il veillera si toutefois, il est maintenu à son poste, à ce que de telles situations ne se reproduisent plus. Il a pris acte des remarques des uns et des autres et s’est engagé à gérer au mieux le parti dans les Balé.
Le commissaire politique régional du CDP dans la Boucle du Mouhoun à son tour, a également pris acte des critiques constructives formulées à son endroit. Il a expliqué que ses charges en tant que commissaire politique de la Boucle du Mouhoun, premier vice-président et secrétaire général du CDP, ne lui permettent pas d’être à tout moment aux côtés de ses militants des Balé. Il a rassuré que sa porte est ouverte en fonction de sa disponibilité. A propos de la déclaration du groupe des cadres, Marc Yao en dénonçant la forme, a tout de même pris bonne note de son contenu.
L’atmosphère qui était tendue à l’ouverture des travaux s’est au fur et à mesure détendue, mettant ainsi fin au ton « guerrier » des uns et des autres. La veille, « Boromo la rumeur » faisait état d’une bande organisée pour perturber la conférence si toutefois, Boubacar Guiré n’était pas admis au présidium pour diriger les travaux. A propos de sa sanction proposée par le commissaire politique régional, la décision finale revient à la commission nationale de contrôle et au bureau exécutif national du CDP.
Au sortir de cette conférence, les militants du CDP des Balé ont su taire leurs divergences en lavant le linge sale en famille. Ils ont tous reconnu la nécessité de se donner la main pour lutter contre leur ennemi commun qui est le retard qu’accuse les Balé dans divers domaines.
Abdoulaye DAME
Rasmané ZONGO (AIB/Boromo)
Sidwaya
