Actualités :: Justice militaire : Un incendie qui tombe mal

Il faut dire que le lieutenant-colonel Boureima Ouédraogo, chef de la division Information de l’état-major général de l’armée (EMGA) burkinabè a eu un œil de Lynx, en ce samedi 13 mars 2004 : il était 11 h 50 quand, de son bureau de l’EMGA, il a aperçu de petites flammes qui émergeaient du haut de la justice militaire, située de l’autre côté de la rue.

Immédiatement, il avisera sa hiérarchie, non sans auparavant alerter la Brigade des sapeurs-pompiers. Quelques instants plus tard, les soldats du feu arriveront sur les lieux et maîtriseront rapidement l’incendie qui venait de se déclarer. Tout cela en présence de plusieurs autorités notamment du ministre de la Défense Yéro Boly, du maire de Ouaga Simon Compaoré, du directeur de la justice militaire, le commandant Diallo qui ont vite accouru sur les lieux.

Mais que s’est-il passé exactement ? En attendant que les structures compétentes, la SONABEL en l’occurrence, nous situent exactement sur les causes de l’incendie et éventuellement les conséquences, le lieutenant-colonel Boureima Ouédraogo a fait savoir en substance que :
l’origine de l’incendie provient de la climatisation centrale sur laquelle, la société d’art et de construction (située au secteur 11 de Ouaga) effectue des travaux de réparation, sous la supervision du génie militaire ;
ces travaux sont liés à l’étanchéité et c’est le polystyrène qui couvre la climatisation générale qui aurait pris feu ;

l’entreprise est sur ce travail à la justice militaire depuis 4 semaines ;
aucun bureau n’a été endommagé par cet incendie et aucun dossier n’est parti en fumée.

La presse a pu effectivement constater de visu l’état des choses, et apparemment tout est resté intact et peut donc accueillir un éventuel procès. Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Ouaga, Abdoulaye Barry, a lui aussi accompagné certains de ses collaborateurs qui ont également touché du doigt l’état du "sinistre". Commentaire d’un officiel : "On peut toujours juger dedans".

Curieuse coïncidence, c’est dans cette même bâtisse de la justice militaire que la Chambre de contrôle a statué la veille, vendredi 12 mars donc, à huis clos sur le cas des 17 présumés putschistes dans l’affaire de la tentative présumée de coup d’Etat et a finalement ordonné le non-lieu pur 4 personnes. (Lire l’article sur ce événement en page...). Il y a donc eu plus de peur que de mal puisque l’incendie s’étant déclaré au sommet de l’immeuble, ni les bureaux, ni les dossiers n’ont été atteints. Qu’à cela ne tienne, on ne peut s’empêcher de penser que ce feu tombait bien mal.

Au regard d’abord du statut de l’institution, un tribunal qui plus est militaire où on s’entoure en règle générale de toutes les précautions sécuritaires. Ensuite du dossier qui défraie la chronique depuis début octobre 2003, celui relatif à la tentative présumée de putsch qui aurait été tuée dans l’œuf, mais qui avait laissé plus d’un Burkinabè circonspect et dubitatif. Pour ainsi dire, la fumée de l’incendie peut contribuer à davantage embrumer une affaire au sujet de laquelle nombre de nos compatriotes étaient déjà sceptiques.

Intervenant au lendemain du non-lieu prononcé à l’endroit de 4 des présumés putschistes à une semaine du procès qui pourrait s’ouvrir, selon certaines sources, le 20 mars prochain, ces flammes du tribunal militaire ne pouvaient naturellement que faire des gorges chaudes. Elles rappellent d’ailleurs ce mystérieux cambriolage qui avait eu lieu au palais de justice de Ouaga au plus fort de la crise consécutive à l’assassinat de Norbert Zongo. Vivement donc que le procès des putschistes du dimanche s’ouvre et qu’on vide ce dossier une bonne fois pour toutes.

La rédaction
L’Observateur

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