ActualitésDOSSIERS :: Procès Vincent Dabilgou : L’État réclame plus de 1 milliard fcfa et le REN-LAC, (...)

Le procès Dabilgou touche peu à peu à sa fin. Dans la soirée du vendredi 30 juin 2023, au Tribunal de grande instance de Ouagadougou, les réclamations des parties civiles ont débuté avec l’Etat burkinabè et le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC). En tout et pour tout, c’est la somme de 1 001 620 966 fcfa que l’Etat a réclamée aux prévenus, en réparation du dommage d’ordre matériel et moral qu’il a subi. Pour ce qui est du NTD (Nouveau temps pour la démocratie, parti dont Vincent Dabilgou est le président), le REN-LAC est formel : "le parti doit être dissout."

"Personnel, direct et certain" voilà les mots utilisés par le représentant de l’Etat burkinabè, pour qualifier le préjudice qu’à subi l’Etat. Des dommages qui selon lui, ne devaient pas exister car, les fonds détournés auraient pu servir à construire 30 écoles de 6 classes et acquérir plus de 700 kalachnikovs.

Au regard de cela, l’Agence judiciaire de l’Etat (AJE) n’est pas passée par quatre chemins pour avancer ses réclamations. 1 001 620 966 fcfa, voilà ce que réclame l’Etat. Ce montant est reparti comme suit :

Pour le marché entre la Société de gestion du patrimoine ferroviaire du Burkina et la société Green Energie,131 702 128 fcfa ; pour les deux marchés entre le ministère des transports et la société Ildo Oil, 77 529 474 fcfa ; pour le trop perçu sur ordre de virement, 717 389 364 fcfa ; pour le préjudice moral subi par l’Etat, 70 000 000 fcfa ; pour les frais exposés et non compris dans les dépens, 5 000 000 fcfa.

Pour finir, l’AJE fera noter que l’issue de ce procès devrait permettre à chacune des parties de tirer des leçons. "Aux différentes sociétés impliquées dans cette affaire, vous ne devez pas aider les individus mal intentionnés à commettre des choses illégales. Même s’il s’agit de votre ami, il ne faut pas le faire.

Vous contribuez à nous renvoyer en arrière et nous ne nous développons pas. Aux partis politiques, nous leur demandons d’être bien structurés. Si vous prenez ne serait-ce que 1 fcfa, il faudrait que vous puissiez justifier cela au risque de ne pas pouvoir vous défendre un jour. Aux agents publics, on dit souvent lorsqu’on ne veut pas exécuter une tâche ou qu’on veut s’en débarrasser, que ce n’est pas le champ de mon papa. Nous, nous précisons que lorsqu’on doit gérer les caisses de l’Etat, on doit aussi se dire que ce n’est pas la caisse de notre papa. Rien ne peut justifier qu’on puise de l’argent dans les caisses de l’Etat, peu importe la raison" dira-t-il à cet effet.

Après l’AJE, s’est prêté à l’exercice des réclamations, le REN-LAC. Pour la partie représentée par Me Marcelin Ziba, le déroulé de ce procès a permis de faire ressortir la responsabilité de chacun des présumés. Pour le cas précis de Vincent Dabilgou, il dit regretter que le prévenu ait maintenu du début jusqu’à la fin être blanc comme neige, alors que plusieurs fois sa culpabilité sautait aux yeux. "Concernant la peine à lui appliquée, je m’en tiens à votre decision" dira-t-il au tribunal. Toutefois, pour ce qui est du NTD, Me Ziba est catégorique et inflexible : "il faut le dissoudre." "Les partis politiques doivent évoluer dans un cadre sain. Ils ne doivent pas évoluer aux moyens de financements occultes. Comment on peut imaginer que près de 1 milliard fcfa ait été investi pour les besoins d’une campagne ?

C’est ce qui leur a permis d’avoir le nombre de députés qu’ils ont eus. Si le NTD avait été placé sur un pied d’égalité avec les autres, peut être qu’il n’aurait pas eu le nombre de députés qu’ils ont eus et peut être que d’autres auraient eu la chance d’arriver aux affaires et montrer ce qu’ils savent faire pour ce pays. Si on s’inscrit dans cette logique, où ce sont ceux aux affaires qui se maintiennent aux moyens de ces artifices, c’est qu’on ne pourra jamais s’en sortir. C’est pour ça qu’on n’a pas encore de routes et d’infrastructures qui se respectent. Le NTD ne mérite pas de rester sur le paysage politique, il faut le rayer. Je n’ai rien contre M. Dabilgou, mais c’est parce qu’il s’agit des fonds publics" a t-il clamé à voix haute, dans une plaidoirie de 1h31mn.

L’audience est suspendue pour être reprise le lundi 3 juillet 2023. Notons que si les faits de détournement de deniers publics sont avérés, le prévenu principal, en la personne de Vincent Dabilgou, risque une peine d’emprisonnement allant de 11 à 21 ans.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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