- Le nouveau gouvernement de Yonli
Endroit connu pour les uns, premiers pas effectués pour les autres, la nouvelle équipe gouvernementale de Paramanga III s’est retrouvée le 9 janvier dernier à la présidence du Faso pour une prise de contact avec le maître des lieux.
Si pour les anciens (plus d’une vingtaine) dont beaucoup ne se sont pas exprimés, ce sera sans doute la continuité, pour les "bleus", au-delà de la joie et de la reconnaissance pour celui qui leur a octroyé ces parcelles de pouvoir, ce sont les grands chantiers qui semblent préoccuper ces nouveaux.
Trois jours donc après sa reconduction, voilà donc Ernest Paramanga Yonli version III et tous ses ministres, nommés le lendemain de sa reconfirmation chez Blaise Compaoré, pour une séance d’amples connaissances. Question de remercier celui qui les a faits princes, mais aussi de s’imprégner de la feuille de route que chacun devra suivre pour atteindre des objectifs.
Ainsi, pour Pêgdwendé Clément Sawadogo, nouveau ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), il "attend d’en savoir davantage sur son département avant de dire quoi que ce soit". Les questions de récépissé de partis politiques ? Sur ce sujet également, il attend d’en connaître les contours ; enfin, il est conscient qu’à partir de mars 2006, le Burkina Faso entrera dans la communalisation intégrale et ce sera une œuvre d’importance à accomplir. Boureima Badini, le ministre de la Justice, lui, poursuivra sa mission et selon lui, "il y a beaucoup de dossiers de sang qui ont été jugés".
Son collègue de la Santé, Alain Bedouma Yoda, poursuivra également les objectifs dévolus à son département et lui aussi estime que beaucoup de choses ont été faites dans la lutte contre certaines maladies telles le paludisme, la polio, le Sida...
Bonoudaba Dabiré, le nouveau chargé de l’Agriculture, affirme en substance qu’il travaillera à relever les défis dans le domaine agricole.
Quant au titulaire du poste de ministre d’Etat, chargé de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, Salif Diallo, il n’a pas eu de mots à dire, et sur insistance de l’auteur de ces lignes, il a lâché : "Je n’ai rien à déclarer", avant de se diriger dans la salle du Conseil des ministres.
Quant au philosophe Justin Koutaba, ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, il compte "relever les défis avec tous les jeunes Burkinabè", tandis que pour sa collègue de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Mme Pascaline Tamini/Bihoun, "c’est l’émotion et la surprise" qui l’assaillent.
La remplaçante de Mahamoudou Ouédraogo à la Culture, Mme Aline Koala, affirme qu’il s’agit "d’un grand jour, et ma reconnaissance va à l’endroit de l’autorité. Et du reste, étant de la culture, cette nomination est un retour au bercail".
Quant à Gilbert Ouédraogo, président de l’ADF/RDA, à qui le poste des Transports a échu, il a été catégorique : "Notre soutien à Blaise est un soutien à la paix, à la cohésion sociale, nous ne sommes pas à la recherche d’un poste". Le représentant de l’Alliance pour la mouvance présidentielle (27 partis politiques), Diomdioda Dicko, qui hérite du portefeuille de l’Alphabétisation et de l’Education non formelle, dira que "c’est une grande considération, car à travers ma modeste personne, c’est toute l’AMP qui est honorée".
Et le Premier ministre dans tout ça ? Le pourquoi de sa reconduction, il dit de poser la question au PF, mais il espère faire mieux que Paramanga I et II pour le peuple burkinabè. Il est conscient qu’au cours de la "chevauchée de l’équipe", "s’il y a un couac, une contreperformance, il peut y avoir changement et même lui peut sauter", a-t-il affirmé en substance.
Quant à Blaise lui-même, sitôt sorti de son véhicule, à pas lestes, il rejoindra rapidement la salle d’audiences, non sans répondre en marchant à la question relative au nouveau gouvernement : "Je vais faire sa connaissance tout de suite", lâchera-t-il.
Dans la salle d’audiences, les ministres ont défilé pour serrer la main du grand Sachem, une nouveauté ( ?) puisque lors des précédents remaniements, il n’en a pas été ainsi. Puis ce fut quelques minutes de concertation dans la salle du Conseil, avant le retour sur le perron de la présidence pour la photo de famille, et encore retour pour des concertations plus approfondies.
Avec ce premier jour de classe, voilà le premier gouvernement du 3e mandat de Blaise au charbon. Il ne reste plus qu’à attendre de voir si les fruits tiendront la promesse des fleurs.
Z. Dieudonné Zoungrana
L’Observateur
