Au cours de sa plaidoirie en tant qu’avocat des parties civiles, Me Farama est amplement revenu sur le rôle du Gal Gilbert Diendéré dans le drame du 15 octobre 1987. Dans la reconstitution de ce rôle, Me Farama a tenté d’expliquer la loyauté de Diendéré envers Blaise Compaoré par le fait qu’il vient du village de Song-naaba (qui veut dire en mooré « aider le chef »). Explication contre laquelle s’insurge ce citoyen.
Nous avons appris avec inquiétude que lors de votre plaidoirie, vous avez argué, d’après un article du journal en ligne Lefaso.net, que « l’ex homme de main de l’ancien président, vient d’un village nommé Song-naaba qui signifie « aider le chef ».
A en croire Me Prosper Farama, cela expliquerait le fait qu’il n’ait jamais voulu du pouvoir ou que sa tentative de renverser les autorités de la Transition ne se soit soldée par un échec en 2015. » Procès Thomas Sankara : Gilbert Dienderé a participé au complot qui a abouti au coup d’État, se convainc Me Farama - leFaso.net
Ceci est une réaction d’indignation si tel a été votre propos. Car, voyez-vous Me Farama, vous nous aviez habitué à mieux que ça. A beaucoup mieux et c’est très désolant.
Ne faites pas feu de tout bois car vous risquez de jeter le bébé avec l’eau du bain. En quoi le nom du village de quelqu’un a-t-il un effet sur ses actions et son comportement ? Pourquoi pas son nom de famille alors ? Son ethnie ou sa nationalité pendant que l’on y est ? En quoi on peut être comptable du nom de son lieu de naissance que l’on n’a pas choisi et encore moins nommé.
Rendez-vous compte du non-dit d’un tel argument ? Il y aurait pour vous un déterminisme que je n’ose qualifier. Peut-être ignorez-vous cet adage que je vous traduis volontiers : « Se faire terrasser lors d’une bagarre est certes le signe d’un manque de force, mais se faire en plus trainer par terre est évidemment la manifestation d’un manque de famille. » Ce n’est pas parce qu’il est accusé pour les énormes crimes que personne ne l’aime et personne n’est solidaire à lui.
Si ce sont des histoires de village, peut-être faudra-t-il ajouter que Sankara est né à moins de 9 km de Song-naaba. Qu’il subisse la rigueur de la loi à la hauteur de ses responsabilités mais de grâce n’allons pas au-delà.
Le pays est suffisamment fragilisé, n’aggravons rien. Je m’arrête là car je reste convaincu que c’est une maladresse de votre part et que vous êtes bien au-dessus de ce genre de pensées auxquelles de tels propos renvoient. Néanmoins, il fallait que cet argument de trop soit relevé.
Moussa Sinon
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