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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Gilbert Diendéré n’assume jamais ses responsabilités », soutient Me Prosper Farama

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Publié le lundi 7 février 2022 à 12h52min

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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : « Gilbert Diendéré n’assume jamais ses responsabilités », soutient Me Prosper Farama

Lors de ses plaidoiries, Me Prosper Farama a tenté de décrire la personnalité des trois principaux accusés dans le procès sur l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons. Il s’agit de Blaise Compaoré, accusé d’attentat à la sureté de l’Etat, complicité d’assassinat et recel de cadavre ; de Hyacinthe Tousma Kafando, accusé d’attentat à la sureté de l’Etat et d’assassinat et de Gilbert Diéndéré accusé d’attentat à la sureté de l’Etat, complicité d’assassinat, recel de cadavre et subornation de témoins.

Selon Me Prosper Farama, Blaise Compaoré, absent de ce procès, est connu pour être un homme calme, discret mais froid à l’action. Avec Gilbert Diendéré, ils ont été violents pourtant ils ont dit que Thomas Sankara était violent et avait fait tuer des gens. Ils ont dit que Thomas Sankara gouvernait seul et avait le culte de personnalité. Sous Blaise, ce n’était pas de l’autocratie mais de la dictature. La psychologie des gens méchants, c’est de toujours justifier leurs actions.

S’appuyant sur les déclarations d’autres accusés, Me Prosper Farama dira que Hyacinthe Kafando était capable « pour un rien » d’abattre qui il voulait. « C’était un dieu après Dieu ou plutôt un diable après Dieu. Il était indiscipliné, non maîtrisable. Mais je crois que tout ça, c’était après le coup d’Etat. Pour avoir permis de mettre des gens au pouvoir, il pouvait prendre ses aises », pense l’avocat.

« Gilbert Diendéré, je ne le connais pas. Mais de ce que j’ai pu lire ou entendre, c’est un homme calme, sympathique sauf si ce n’est qu’une apparence. Il est très intelligent même s’il a fait ce qu’on appelle le coup d’Etat le plus idiot du monde. Mais l’un de ses défauts est qu’il a mal à la responsabilité. Ayant été au cœur d’un système, il n’assume jamais ses responsabilités », a déclaré Me Farama.

Et pour étayer ses propos, il évoque l’affaire Dabo Boukari du nom de cet étudiant en 7e année de médecine torturé au conseil de l’Entente, assassiné le 19 mai 1990 et dont les restes ont été retrouvés à 10 km de Pô. Selon l’avocat, même si Gilbert Diendéré n’est pas accusé dans ce dossier, il refuse de reconnaître sa responsabilité. Idem dans l’affaire David Ouédraogo, employé de François Compaoré, torturé jusqu’à mort par des soldats de l’ex-régiment de sécurité présidentielle dont il était le chef.

« Gilbert Diendéré et Blaise Compaoré, c’est une amitié de longue date. Le général Diendéré est loyal. Il est le pendant et répondant militaire de Blaise. Il était ses yeux, ses oreilles et sa peau car quand vous touchez à Blaise, vous touchez à Diendéré », a lancé Me Prosper Farama avant de tenter de donner une explication à la loyauté du général Gilbert Diendéré envers Blaise Compaoré.

Selon l’avocat, l’ex homme de main de l’ancien président, vient d’un village nommé Song-naaba qui signifie « aider le chef ». A en croire Me Prosper Farama, cela expliquerait le fait qu’il n’ait jamais voulu du pouvoir ou que sa tentative de renverser les autorités de la Transition ne se soit soldée par un échec en 2015. « Sans lui, Blaise n’aurait jamais accédé au pouvoir et n’aurait pas fait 27 ans de règne », conclut Me Farama.

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