Actualités :: « La meilleure arme contre les violences au Burkina Faso, c’est l’éducation (...)

Le Burkina Faso traverse depuis quelques années une crise. En effet, depuis 2015, certaines régions du pays sont le théâtre d’attaques terroristes. Ces attaques ont causé la mort de plus d’une centaine de personnes et la fermeture de plusieurs établissements scolaires dans les régions concernées. Ce qui a amené le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a décrété l’état d’urgence. A cela, s’ajoutent les massacres de Yirgou survenus dans la nuit du 31 décembre 2018 au 1er janvier 2019. Pour Bruno Doti Sanou, historien, enseignant-chercheur à l’UCAO et à l’Université Nazi Boni, plusieurs raisons sont à l’origine de « ces malheurs » que vivent les Burkinabè.

A l’entame de ses propos, il a affirmé que nous sommes à la fin d’un cycle historique, (à la fin d’une civilisation qui a débuté au moyen-âge), marqué par la violence et que cela se passe un peu partout dans le monde. « Cette fin de cycle prendra au moins 200 ans comme l’a été le moyen age », a indiqué Bruno Sanou, historien chercheur et enseignant à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO) et à l’université Nazi Boni. Par ailleurs, responsable du Centre africain de recherche pour une pratique culturelle de développement (CAD).

Selon lui, l’une des causes de cette crise que le Burkina Faso traverse, est que le peuple burkinabè ne maitrise pas son propre histoire, son propre passé. Car il estime qu’il faut réfléchir en s’inspirant de la mémoire collective du passé, afin de projeter bâtir une société sur de longue durée. « On pense que nos coutumes et traditions sont des pesanteurs pour le développement, c’est faux. Il faut que nous soyons des maillons de la chaine de l’histoire. De même que nos ancêtres ont pu vivre ensemble dans l’histoire, nous devons améliorer ce vivre ensemble. Aujourd’hui, il est temps de travailler à l’émergence des hommes de foi et des communautés de foi ; et les politiciens doivent s’impliquer », a-t-il laissé entendre.

Pour lui, faire une analyse socio-politique au niveau du Burkina Faso exige qu’on tienne compte du contexte international qui, à partir du 18e siècle, a imposé une pensée économique qui a transformé l’homme en machine. Cette civilisation, selon lui, est contestée par le monde entier aujourd’hui. Depuis les indépendances en 1960, le Burkina Faso comme les autres pays de l’Afrique de l’Ouest, a connu une instabilité.

Pour le cas de Yirgou, Bruno Sanou estime que les causes de ce « conflit interethnique » sont profondes. C’est pourquoi, il a déploré ces massacres perpétrés par des Kolgwéogo et invite la population à ne pas comparer ces Koglwéogo aux Dozo. « Souvent on veut comparer les Koglwéogo aux Dozo. La confrérie dozo est une culture depuis le moyen-âge et elle n’a pas pour but d’abord de faire la guerre. Les dozo avaient pour but de faire la recherche. Les confréries dozo ont fait le même travail que les moines au moyen-âge, au niveau de la recherche, de la production. Ils ont une culture et la vie humaine pour les dozo est sacrée, ils ont contribué à l’élaboration d’un système politique en Afrique de l’Ouest », a-t-il expliqué.

Avant d’ajouter : « cette référence au passé manque au niveau des Koglwéogo et c’est ce qui fait que la vie humaine n’est rien pour eux. Pour jouer un tel rôle, il faut un fond culturel enraciné dans l’histoire ». Par ailleurs, il note que, une autre raison qui explique ces violences aujourd’hui au Burkina Faso, c’est que beaucoup de jeunes ont manqué d’éducation et d’amour parental.

« Au Nord, beaucoup d’enfants sont envoyés dans des écoles coraniques ou deviennent des mendiants. Ces enfants, lorsqu’ils atteignent un certain âge, ils n’ont plus de dignité pour eux. Les parents les abandonnent deux ans, dix ans, dans les mains d’un maitre coranique. Ces enfants manquent d’amour », a souligné Bruno Sanou.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Romuald Dofini
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