C’est une forte odeur de brûlé qui nous a accueillis aux environs de 14h dans les locaux du complexe administratif du Centre, situé à quelques jets de pierre de l’aéroport international de Ouagadougou. Plongés dans le noir, des travailleurs du bâtiment situé dans l’aile droite discutent au téléphone. « On a eu chaud mais à présent, la situation est maîtrisée », a lancé l’un d’eux à son interlocuteur en s’esclaffant. « Il y a eu plus de peur que de mal », dira par la suite le vigile des lieux, visiblement essoufflé après avoir effectué des va-et-vient dans l’immeuble. Que s’est-il passé ?

Les soldats du feu sont arrivés à bout des flammes après quelques difficultés

Selon quelques témoins, c’est aux environs de 12h que l’incendie est parti du 5e étage abritant les locaux du ministère des Sports. C’était le sauve-qui-peut pour les travailleurs qui ont rapidement vidé les bureaux et sauté le compteur électrique pour éviter que les flammes se propagent dans tout le bâtiment. La panique était si grande qu’aucun extincteur n’a été utilisé pour limiter les dégâts.

Constat après le passage des flammes

A 12h19, les pompiers sont alertés. Conduits par le commandant Blaise Ouango, adjoint au commandant d’unité de la première Compagnie d’incendie et de secours, les soldats du feu arrivent sur les lieux. Ils buttent sur des portes verrouillées mais arrivent à en défoncer une pour maîtriser le feu qui consumait les gaines électriques. A 14h, ils remballent leur matériel. Même si l’on n’enregistre aucun blessé, des dégâts matériels sont à déplorer sur les quatre niveaux du bâtiment.

Dieudonné Bonanet, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme

Pour l’heure, la thèse du court-circuit est sur toutes les lèvres sauf celles du ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Dieudonné Bonanet, qui a été alerté alors qu’il se trouvait au Conseil des ministres. L’homme préfère jouer la carte de la prudence en attendant les résultats de l’enquête.

Le complexe administratif dont la construction a débuté en 2011 devait être opérationnel au bout de deux ans. Mais pour diverses raisons, il n’a ouvert ses portes qu’en 2016. Outre le manque d’eau, les coupures d’électricité rythment le quotidien des travailleurs. Mais le ministre de l’Habitat a rassuré que le gouvernement prendra toutes les dispositions afin d’apporter des réponses appropriées pour assurer la continuité du service public.