À 25 ans, Martial Wilfried Bado est le manager général de K-risme, créé en 2013. Au début, le jeune burkinabè ne faisait que dans l’événementiel à travers la location de matériel. Et c’est le sourire aux lèvres qu’il se rappelle encore sa première mésaventure : « Je devais animer la nuit culturelle du collège la Salle. Mais je ne maîtrisais pas tous les aspects d’un branchement. L’amplificateur ne correspondait pas à la puissance des haut-parleurs que j’avais. Et pour une activité qui devait débuter dans moins de six heures, on m’a naturellement remercié. Ce fut un coup dur ! ».

« Ne pas courir après les prix »

« Rien n’est jamais perdu pour celui qui refuse l’échec », disait l’écrivain Frédéric Dard. Le jeune Wilfried apprendra de ses erreurs, encore et encore. Sans relâche. À son arc, il ajoute une autre corde, le graphisme, et récemment en juillet 2018, la production de blocs-notes. Une expérience qu’il partage avec quatre jeunes de divers profils (économistes, designer, gestionnaire comptable). Et c’est avec beaucoup de difficultés que les cinq mousquetaires vivent cette expérience. « La principale difficulté est de trouver des personnes qui croient en nos projets. Nous sommes dans une dynamique, celle ne de pas courir après les prix mais de réaliser des choses concrètes.

Nous avons malheureusement remarqué que tant que ton armoire n’est pas truffée de prix, on ne prête pas attention à ce que tu comptes faire. J’ai voulu postuler à un prix international. En son temps, je me rappelle qu’en remplissant le formulaire, on m’avait demandé si j’avais l’accompagnement de certaines structures de mon pays. J’avais répondu par la négative. Ils devaient se demander pourquoi ils devraient m’aider alors que mon pays ne l’avait pas fait », relate le jeune entrepreneur.

Seize types de pagnes utilisés

La production des blocs-notes reste la plus grande fierté du groupe K-risme, car il a pour objectif de valoriser le pagne africain et de permettre aux utilisateurs de mieux s’organiser à travers la prise de notes. Les blocs-notes sont faits avec seize types de pagnes (kôkô dunda, Faso Dan Fani, luili pendé, pagne teinté, bogolan, batik, pagne d’Afrique du sud, pagne classique, etc.) et la production est assurée à 100% par le groupe K-risme et ses partenaires auprès de qui il récupère les intrants. « L’apposition du pagne est une technique développée par le groupe. Nous continuons de l’améliorer dans les moindres détails », a rassuré Wilfried Bado.

Plus de 6 000 exemplaires

En deux mois et demi déjà, plus de 6 000 exemplaires de blocs-notes ont été produits et sont disponibles à la librairie Jeunesse d’Afrique et à l’alimentation « La Surface ». La chaîne des alimentations « Le bon samaritain » va bientôt emboîter le pas de la distribution. Les blocs-notes comptent 150 pages extensibles à 190 et sont disponibles en plusieurs formats.
Les prix vont de 1 500 à 3 000 F CFA. Il existe un modèle VIP de 5 000 F CFA disponible que sur commande.
Le chemin est encore long et K-risme le sait. Il veut aller plus haut et plus loin avec des produits innovants. Il veut se positionner sur l’échiquier international avec des produits innovants. Son rêve, voir l’Union africaine et les Nation unis commander les blocs-notes made in Burkina.