Derrière l’association « La Saisonnière », une dame met en œuvre et partage son savoir-faire avec des femmes et des jeunes filles qui n’ont pas eu la même chance qu’elle d’avoir un cursus scolaire normal. Sophie Sedgho/Hema a eu un parcours dynamique et riche en matière de développement lié à la femme.
Démarche lente et sereine, sourire aux lèvres, du haut de ses 1m65, les 70 ans bien remplis, Sophie Sedgho n’a rien perdu de son amour pour le travail. Elle supervise et participe toujours aux activités de l’association La Saisonnière. Les femmes de son association l’appellent affectueusement « maman Sophie » et pour les plus jeunes, c’est « mamie Sophie ». La promotrice de La Saisonnière fait de l’amélioration des conditions de vie des femmes, son cheval de batail. « J’aurais dû continuer d’enseigner dans les établissements secondaires mais j’ai fait ce choix » a laissé entendre Mme Sedgho.
C’est en partie sa profession d’enseignante de Sciences de la vie et de la terre qui lui a permis d’entretenir sa passion pour la biologie. Son seul parcours évoque l’immensité de son engagement pour les questions de développement.
Titulaire d’une licence en sciences naturelles obtenue à l’Université du Benin, dame Sophie va continuer à mettre plusieurs cordes à son arc. Elle s’est forgée dans les domaines du genre, de la santé sexuelle et reproductive et de la transformation des produits locaux. Ces expériences lui ont valu plusieurs années d’engagement et de déplacement aussi bien au Burkina qu’à l’extérieur.
Son admission à la retraite en 2001 sonne comme la continuité de cet engagement. Elle ne considère pas cette retraite de la Fonction publique comme un repos mais plutôt un nouveau départ vers de nouveaux horizons.
À cet effet, l’entrepreneure a porté sur les fonts baptismaux en 2006 l’association La Saisonnière et continue d’apporter sa touche dans la formation et la sensibilisation des femmes pour leur autonomisation. L’objectif de Mme Sedgho est la réduction, voire l’éradication de la pauvreté des femmes à travers l’alphabétisation, la formation professionnelle, etc.
Et pour avoir coordonné des programmes et projets de développement, elle sait identifier sa cible, adopter une stratégie tout en impliquant les acteurs concernés afin que la cible ait son autonomie socioéconomique.
La septuagénaire est aujourd’hui une source d’inspiration et un exemple de courage et d’abnégation pour les femmes de son entourage.
Madame Sophie Sedgho reconnaît les accompagnements de certaines structures vis-à-vis de son association. Elle regrette tout de même le manque de moyens financiers pour permettre à l’association d’assurer son autonomie réelle.
