La Brigade de recherches du commissariat de police de Sig-Noghin, à Ouagadougou, a mis le grappin sur un réseau de présumés malfaiteurs âgés de 17 à 36 ans, spécialisés dans les vols d’engins. Les présumés malfaiteurs opéraient dans les zones de Tampouy, Bissighin, Rimkièta et leurs environs. Il s’agit de Issouf Rabo et de six autres personnes dont Serge Nana, auteur du meurtre du jeune Omer Farouk Rouamba, étudiant en génie informatique à l’Université Aube Nouvelle. Ils ont été présentés aux journalistes ce 14 août 2018, avec leur butin. C’était au cours d’une conférence de presse animée par le commissaire de police adjoint de Sig-Noghin, Luc Kaboré.
A l’arrestation de ces six présumés malfaiteurs, la Brigade de recherches du commissariat de police de l’arrondissement de Sig-Noghin a saisi, entre autres, 17 vélomoteurs, sept postes téléviseurs, un ordinateur portable, deux tablettes, 20 téléphones portables, quatre plaques solaires, une cantine contenant diverses marchandises. Selon le commissaire de police Luc Kaboré, c’est suite à des plaintes contre inconnu pour vol avec agression, qu’une enquête a été ouverte au cours du premier semestre de l’année 2018. Les investigations de l’équipe en charge de l’affaire ont permis d’interpeller Issouf Rabo et six autres personnes dont Serge Nana, récidiviste âgé de 19 ans et auteur de la mort de l’étudiant Omer Farouck Rouamba, le 26 mai dernier, non loin du lycée privé Nakemzanga.
Ils opéraient dans les zones de Tampouy, Bissighin, Rimkièta et leurs environs, de façon organisée. A en croire le commissaire de police, un premier groupe composé de quatre personnes ayant pour cerveaux Serge Nana et Ibrahim Sawadogo, était chargé des vols des engins. Pour ce faire, le groupe procédait d’abord au repérage des victimes, leur tendait un guet-apens puis les assommait avant de retirer leurs engins et tout objet précieux.
Dans d’autres cas, les bandits identifiaient le domicile de la victime dans la journée et s’introduisaient nuitamment dans la cour, en escaladant le mur, pour s’emparer des engins. Le second groupe, composé d’Issouf Rabo, Alidou Ouédraogo, Soumaïla Ouedarogo et Salam Ouédraogo, poursuit-il, modifiait les numéros de série des motos avant de procéder à la revente.
Le conférencier a révélé qu’entre octobre 2017 et juin 2018, plusieurs vols à main armée sont à mettre à l’actif dudit groupe. « Lilane Ouédraogo a été victime d’agression et de vol de sa motocyclette de marque Crypton 07, à Saaba, courant octobre 2017. Le 15 avril 2018, le dit groupe a violemment blessé Jonas Kaboré à la cité Azimo de Tampouy avant qu’il ne soit dépossédé de sa moto de marque 150. Egalement, le 24 juin dernier, le groupe a dépossédé sieur Yacouba Kindo de sa moto de marque Sirius, aux environs de 4h du matin, à Rimkièta », ce sont autant de preuves palpables qu’il a citées dans la déclaration liminaire.
Afin de lutter efficacement contre l’insécurité, le commissaire de police adjoint invite la population à toujours collaborer avec les forces de défense et de sécurité.
Présent à la conférence de presse, Mahamadi Rouamba a confié aux journalistes les circonstances du décès de son jeune frère, Omar Farouck, alors qu’il n’avait que 23 ans. « Le voleur s’est introduit par effraction dans la cour familiale, la nuit du 25 au 26 mai, et a pris la moto de feu Farouck.
Après sa forfaiture, il a voulu démarrer la moto pour partir, mais n’a pas pu, car la chaîne de la moto était déjà enlevée. Dès que mon petit frère a su, il est sorti s’interposer pour récupérer sa moto et c’est là qu’il a été poignardé mortellement », a-t-il relaté.
La douleur se lisait sur son visage et dans le timbre de sa voix. Avant de préciser que ces faits lui ont été rapportés au téléphone par sa petite sœur, immédiatement après le drame. Amené d’urgence au centre médical Paul VI, poursuit-il, le blessé a été transféré à l’hôpital de Tengandogo. Malheureusement, il succombera à sa blessure.
Pour le frère aîné du défunt, la famille peut désormais commencer son deuil, avec l’arrestation « du meurtrier ». Reconnaissant, il a exprimé ses remerciements aux éléments de la Brigade de recherches. « Je pense que c’est à la justice de faire le reste du processus. Pour l’heure, la famille va se constituer en partie civile pour que l’auteur soit puni à la hauteur de son forfait », a-t-il déclaré.
Au sortir de la rencontre, certaines personnes ont pu rentrer en possession de leurs engins volés. Elles ont également témoigné leur reconnaissance à la police pour ses efforts dans la lutte contre l’insécurité en général et la criminalité en particulier.
Aïssata Laure G. Sidibé
H. Laurence Tianhoun (Stagiaire)
Lefaso.net
