Actualités :: Ministère de l’économie et des finances : Un nouveau syndicat en gestation (...)

La crise entre le gouvernement et la Coordination des syndicats du ministère de l’économie, des finances et du développement (CS-MINEFID) s’enlise. Chaque partie campe sur sa position. En sa séance du 18 juin 2018, le Conseil des ministres a autorisé le ministère à recruter des personnels d’appoint (retraités et volontaires) afin d’assurer la continuité du service public. C’est dans ce contexte qu’un groupe d’agents du MINEFID décide de fustiger la « position maximaliste » de leurs camarades syndicalistes. Par la même occasion, ils annoncent la création d’un « mouvement syndical rassembleur » dans les prochains jours.

Depuis plus d’un mois, le ministère de l’économie, des finances et du développement (MINEFID) vit au rythme de grèves et sit-in. Toutes choses qui affectent le fonctionnement des activités de l’administration publique, mais aussi les activités économiques de l’ensemble du pays. Ces arrêts de travail et autres manifestations sont l’œuvre de la coordination des syndicats du MINEFID qui exige la satisfaction de sa plateforme revendicative. Le sujet fait débat au sein de l’opinion publique nationale. Les réseaux sociaux, les médias classiques en font leurs sujets de prédilection, dénonçant ou approuvant la position des syndicats ou du gouvernement. D’ailleurs, ils sont nombreux à demander au gouvernement de tenir bon.

Mais, depuis ce 18 juin, une nouvelle voix se fait entendre. Il s’agit d’un groupe composé principalement d’anciens membres du SYNAFI, un des syndicats ayant décrété la grève. Au cours d’une conférence de presse animée à la Direction générale de la coopération (DGCOOP), ils ont donné leur lecture de la situation au sein de leur ministère. Et ils ne sont pas tendres avec leurs camarades. « En parcourant point par point les revendications syndicales de la coordination des syndicats du MINEFID, nous nous rendons compte qu’aucun argument objectif ne peut conduire un syndicat responsable à un tel niveau de radicalisation », soutiennent-ils. Pire, ajoutent-ils, « certains points de la plateforme de la CS-MINEFID frisent le gangstérisme syndical ».

Le SYNAFI en porte-à-faux avec la loi ?

Puis ils dénoncent la gestion du bureau actuel du SYNAFI et l’orientation de sa lutte. « Le SYNAFI par exemple est conduit non seulement par un bureau incomplet et dont le mandat est échu depuis le 19 décembre 2015. Toute chose qui est en porte à faux avec les dispositions de la loi n°064-2015/CNT portant liberté d’association au Burkina  », confie Ludovic Bazié, le principal animateur de la conférence de presse, par ailleurs démissionnaire du bureau du syndicat depuis 2015. Secrétaire général adjoint dans le bureau élu de décembre 2013, il dit avoir claqué la porte en février 2015 pour dénoncer la mauvaise gestion du secrétaire général qui, confie-t-il, était en même temps trésorier du SYNAFI.

Aussi, Ludovic Bazié et ses camarades soutiennent que le SYNAFI a perçu plus d’une quarantaine de millions de francs CFA, à la date du 20 février 2017, à travers les précomptes à la source des cotisations (check off) et la subvention accordée par le MINEFID (5 millions par an) dont on ignore l’utilisation. C’est pourquoi, confient-ils, certains agents ont porté plainte le 04 octobre 2017 contre le secrétaire général du SYNAFI auprès de l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC). D’autres agents envisagent même de porter plainte contre le SG du SYNAFI auprès du Procureur du Faso.

Autre point de discorde entre les ‘’dissidents’’ et la Coordination des syndicats du MINEFID (CS-MINEFID), ce sont les « méthodes discriminatoires et d’exclusion » utilisé par la plupart des syndicats du MINEFID. Ils en veulent pour preuve l’arrêté portant conditions d’éligibilité et modalités de répartition du fonds commun alloué aux agents des structures du MINEFID autres que les régies de recettes. Cet arrêté, à les entendre, exclut une bonne partie des agents du MINEFID au bénéfice du FC contrairement à ceux formés à l’ENAREF.

Par ailleurs, Ludovic Bazié et ses camarades qui n’adhèrent pas aux mots d’ordre du syndicat lors des mouvements sociaux disent être victimes de menaces et intimidations.

Les recommandations du ‘’futur syndicat’’

C’est pour mettre fin à toutes ces pratiques qu’ils envisagent de créer un nouveau syndicat dans les prochains jours, un mouvement syndical qui va œuvrer à la défense des intérêts matériels et moraux de l’ensemble des agents du MINEFID. « La création de ce nouveau syndicat permettra d’équilibrer les débats », précise Michel Ouédraogo, co-animateur de la conférence de presse.

En attendant, face aux difficultés rencontrées, les conférenciers préconisent :
- la relecture de l’arrêté N°2017-74/MINEFID portant conditions d’éligibilité et modalités de répartition du Fonds commun alloué aux agents des structures du MINEFID autres que les régies de recettes pour expurger toutes les dispositions discriminatoires et rétablir le justice ;
- le traitement égal de tous les agents du MINEFID aux fonds de motivation ;
- l’élimination de toutes les formes de discrimination dans la motivation et la promotion des agents ;
- l’inclusion et la participation de tous les acteurs du MINEFID dans la mise en œuvre des recommandations issues de la conférence sur la rémunération des agents de la fonction publique.

« Au regard du contexte difficile dans lequel se trouve le pays, nous lançons un appel pressant aux agents du MINEFID à se démarquer des positions maximalistes dans les revendications syndicales qui répondent plus à d’autres chapelles qu’aux intérêts des travailleurs. Nous invitons les autorités à prendre des mesures idoines pour une sortie de crise et la sauvegarde du bien commun », conclut Ludovic Bazié.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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