Actualités :: Arrestation de Naïm Touré : les internautes divisés sur la notion de liberté (...)

Naïm Touré, activiste, lanceur d’alerte, a été arrêté le jeudi 14 juin 2018 par la gendarmerie. Jusque-là, aucune information sur le mobile de son arrestation n’est officielle. Toutefois, il se susurre qu’on lui reprocherait des faits d’incitation à la révolte. Dans un poste publié le 13 juin 2018 sur le réseau social Facebook, il appelait les militaires à « une prise de responsabilité ». Depuis lors, les avis divergent sur sa détention. D’aucuns estiment qu’au nom de la liberté d’expression, il a le droit de dire ce qu’il pense. D’autres, en revanche, estiment que la liberté d’expression est encadrée par des lois.

Faut-il oui ou non libérer Naïm Touré ? Les avis divergent sur Facebook depuis sa garde-à-vue, le 14 juin dernier. On lui reprocherait des faits d’incitation à la révolte. Ce serait suite à ce post qu’il a publié sur son compte Facebook la veille de son arrestation (publication reprise comme telle) : « À toutes les forces de défense, la gendarmerie surtout : restez là assis seulement bras croisés ko c’est la Grande Muette, ko vous êtes républicains et ko aussi le secret professionnel vous lie. Vous risquez fort de tous trépasser ici dans l’exercice de vos fonctions sans que ces politicards que vous protégez nuit et jour ne lèvent le petit doigt pour vous assister en cas de problème.

Voyez vous-mêmes : le cas de votre collègue feu Mdl Yassia (Paix à son Âme) et, celui très récent de Henri Traoré sont assez illustratifs. Aujourd’hui par exemple n’eut été les réactions de certains hommes de presse, activistes et surtout l’opinion, Henri serait toujours dans l’impasse, seul face à son triste sort. Est-ce normal ? NON !

Donc je dis et le répète que le politicien de la majorité actuelle MPP n’a rien à foutre de vos putaines de vies. De nos putaines de vies à nous simples civils aussi d’ailleurs. Excusez-moi le terme.

Alors pendant qu’il est encore temps vous avez intérêt à très souvent vous allier à vos autres frères d’armes ainsi qu’à nous civils pour freiner, voire stopper cette hémorragie, cette grande pagaille, ce cirque ko le Pouvoir !

TOUS ENSEMBLE RECADRONS CES VAURIENS. À DÉFAUT BOUTONS LES PAPOU-(NIS) HORS DE NOS VUES. TROP C’EST QUAND MÊME TROP ».

Les partisans de l’activiste estiment que l’arrestation de Naïm Touré est une violation de la liberté d’expression. Selon eux, la liberté d’expression est un droit constitutionnel au Burkina Faso. Partant de ce constat, ils estiment que le lanceur d’alerte, comme il se fait appeler, a juste donné son point de vue sur une situation donnée.

Certains internautes vont plus loin en disant que le motif d’arrestation n’est pas légitime. Un d’entre eux par exemple souligne que le post de l’activiste ne justifie pas la garde-à-vue. « Donc, il n’y a plus de liberté d’expression dans ce pays. Très lamentable », se désole-t-il. Une autre embouche la même trompette : « Si c’est vraiment à cause de ce poste qu’il est arrêté, c’est honteux. On voit plus que ça en Occident sans arrestation ».

Cinq organisations de défense de droits de l’Homme s’y sont mêlées. Elles estiment qu’à la lecture de l’écrit, aucune interprétation ne peut déboucher sur une incitation à la révolte. C’est pourquoi elles estiment que son arrestation viole la liberté d’expression consacrée par la Constitution et exigent sa libération immédiate.

D’autres internautes ne sont pas d’avis avec les partisans de la libération de l’activiste. Au contraire, après avoir lu le post, ils estiment que le mobile d’arrestation est bel et bien légitime. Certains d’entre eux laissent entendre que bien que la liberté d’expression soit consacrée, elle est encadrée par des lois. Ils les invitent à ne pas confondre « liberté » et « libertinage ». Un internaute est convaincu d’ailleurs que le post va à l’encontre de la loi.
Il cite l’article 312-11 du Code pénal qui stipule : « Est puni d’une peine d’emprisonnement de un à dix ans et d’une amende de trois cent mille (300 000) à deux millions (2 000 000) de F CFA, quiconque, en temps de paix, participe en connaissance de cause à une entreprise de démoralisation des Forces armées de nature à nuire à la défense nationale ».
Ils sont ainsi nombreux à souhaiter que la procédure suive son cours. Un d’entre eux rappelle que l’accusé n’est pas encore condamné. Pour lui, si rien de tangible ne lui est reproché, il sera libéré. Le débat est relancé sur la notion de la liberté d’expression.

NB : les posts ont été repris comme tels

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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