Oeuvrant depuis 1992 dans le domaine de la production du beurre de karité et du mil germé, l’Association Teel-taaba (solidarité en langue mooré) s’investit également pour l’alphabétisation en langue mooré de ses membres.
Malgré le manque de ponctualité qui constitue la grosse difficulté, les membres de l’Association arrivent tout de même à suivre des cours spécialisés en langue mooré, pour être des monitrices. Le manque de ponctualité est dû au fait que les femmes font la cuisine avant de venir aux séances d’alphabétisation. Chaque séance leur prend tout l’après-midi dans la mesure où la matinée est réservée à leurs activités génératrices de revenu.
La monitrice, en la personne de Kadidia Kouraogo, estime qu’en dehors du retard, tout se passe bien. "La majorité se débrouille bien. Elles peuvent lire et écrire en mooré".
Toutefois, "le tableau qu’elles utilisent ne leur appartient pas ni le lieu où elles étudient", nous a confié la présidente de l’Association, Mme Catherine Bationo/Bambara.
Celle-ci nous a révélé qu’à l’issue de la formation des 40 formatrices, 20 d’entre-elles seront au service du ministère de la Promotion de la femme. Elles exerceront dans un centre de formation où à leur tour, elles encadreront d’autres femmes et filles.
Mme Bationo a, par ailleurs, souligné que c’est le ministère de la Promotion de la femme qui a encouragé les femmes à se faire alphabétiser en leur proposant 200 F par jour et par femme, ce qui fait 6 000 FCFA par mois.
Du beurre de karité en quantité
Le Projet national karité, dans un grand besoin d’animatrices, a pris attache avec le ministère de la Promotion de la femme qui, à son tour, a constaté l’Association Teel-taaba. D’où la formation des 40 monitrices dont 20 seront misse à la disposition dudit ministère.
Outre l’alphabétisation, l’Association produit du beurre de karité pour la sous-région. "Récemment, une Malienne est venue acheter tout le beurre que nous avons produit", a affirmé la présidente. Et d’ajouter : "une Burkinabè vivant au Gabon nous a demandé de lui faire parvenir le beurre de karité. Nous n’avons pas les pots appropriés ni la machine à coller les sachets, et nous n’avons pas les moyens de nous les acheter". La présidente a aussi précisé que la concasseuse offerte par le ministère de la Promotion de la femme n’est plus fonctionnelle. "Nous continuons de piler et d’écraser les noix manuellement", a-t-elle déploré, tout en remerciant le ministère de la Promotion de la femme qui est leur seul partenaire.
Mme Bationo souhaite avoir un siège pour son association :"Pour l’instant les travaux de la fabrication du beurre se font dans ma cour et mon mari se plaint... Si nous obtenons une parcelle, de bonnes volontés sont prêtes à la mettre en valeur pour nous", a-t-elle révélé.
Aimée Florentine Kaboré (kaborette@yahoo.fr)
Sidwaya
