Actualités :: BEPC 2005 : Sécurité renforcée

C’est sous haute surveillance que les épreuves du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) ont débuté dans les 154 centres à travers tout le Burkina, ce 16 juin 2005. Cette année en effet, l’organisation de l’examen reste marquée par la fraude massive de la session précédente.

A la fin de cette première matinée consacrée aux épreuves de français et de sciences de la vie et de la terre (SVT), nous avons approché des présidents de jury et des candidats.

Le BEPC de l’année dernière, on se rappelle, avait été entaché d’irrégularités, des fraudes massives ayant été constatées. « Cette année encore en effet, les vannes ont pété et le pétrole a coulé à flots, inondant plusieurs centres d’examen de Ouagadougou. Les enquêtes policières et les cas de flagrant délit auront permis de mettre le grappin sur une cinquantaine de personnes ». Ainsi avait écrit Rabi Mitbkèta dans les « Billets craquants » du 12 juillet 2004. Les fraudeurs ont été jugés. Au total, 34 personnes ont été relaxées et 12 autres, condamnées avec sursis.

Pour la présente session, afin de parer à toute éventualité, des mesures de sécurité plus sévères ont été prises. Ainsi, en plus de la présence très remarquable des forces de sécurité dans les différents centres d’examen, cette année les cantines contenant les épreuves sont gardées dans une salle sécurisée dont seul le responsable détient la clé. Les présidents de jury, quant à eux, ne détiennent que les clés des différentes cantines, qu’ils ne peuvent d’ailleurs ouvrir qu’en présence du responsable de la salle.

Des innovations majeures

Centre du lycée Bogodogo, 10h : tout se passe bien dans le meilleur des mondes possibles. Des policiers devisent tranquillement non loin de la salle sécurisée pendant que des candidats scellent déjà leur sort avec les premières épreuves de français. Au secrétariat du jury n° 6 dirigé par Mme Soubeïga Marie-Thérèse, c’est la concertation au sommet pour la préparation des tout premiers procès-verbaux du jour. Le jury a 313 candidats, approximativement le même nombre dans le deuxième jury, le n° 31du même centre. Ils sont répartis dans six salles.

La ville de Ouagadougou, pour cette session, est divisée en zones, sept au total. La 3e zone, que supervise Mme Soubeïga Marie-Thérèse, comprend les centres du lycée Bogodogo, du lycée le Réveil, du groupe scolaire le plateau, du lycée Ephata et du lycée Newton-Descartes. Cette zone, à elle seule, compte 8 jurys avec en moyenne 300 candidats chacun.

Le centre du lycée Nelson-Mandela, qui regroupe les jurys 7, 8, 9, 10 et 17, est commandé par M. Jean-Pierre Korsaga. A notre passage, on y notait quelques absences, essentiellement des candidats libres. Certains candidats ont oublié leur carte d’identité scolaire ou nationale à domicile. Ils ont jusqu’au soir du 16 juin pour donner les preuves de leur identité, sous peine d’être définitivement exclus de la salle d’examen.

Un problème qui revient presque chaque année, c’est la prise en charge des correcteurs. Sur ce point, nous confie M. Korsaga, un compromis a été trouvé par les différentes parties, pour éviter que la correction des épreuves, cette année encore, soit prise en otage.

H. Marie Ouédraogo
D. Evariste Ouédraogo
Annick R. Kandolo (stagiaire)


Des candidats apprécient le déroulement de l’examen

Pour Sogo C. Mamadou, inscrit au lycée privé Parents d’élèves de Pissy, les deux premières épreuves ont été "bien". Mais il a préféré l’épreuve de (SVT), bien que le français ait été tout aussi abordable, selon lui. Comme c’est la deuxième fois qu’il se présente au BEPC, il a "misé à fond dès le début de l’année" et se dit confiant pour la suite.

Soré K. Esther, en est aussi à sa deuxième participation également. Les deux premières épreuves ont été "un peu dures", surtout la grammaire. Elle dit s’en être tout de même bien sortie en SVT. Elle espère que la suite sera plus abordable, mais ne compte pas rentrer à midi chez elle pour ne pas être surprise par une éventuelle panne.

Pascal, candidat libre, se présente pour la deuxième fois. Après s’être bien préparé à sa manière, il a trouvé "les deux premières matières abordables. Mais l’épreuve de SVT était plus facile parce que je ne maîtrise pas toutes les règles grammaticales en tant que candidat libre". Il pense que dans l’ensemble "Ça va", et appréhende de manière sereine la suite.

Somé Micheline du lycée saint-Joseph : "On ne se plaint pas pour le moment. J’ai trouvé le français plus abordable, parce que je ne m’attendais pas à une épreuve aussi dificile de SVT. C’est la deuxième fois que je passe le BEPC, et j’espère que cette année, ça va aller".


EPREUVE DE FRANÇAIS

DUREE : 30 mn

COEF. : 1

DICTEE : Une offrande

Le père toussa trois fois et se dirigea à petit pas vers sa case. Il en revint avec un coq rouge aux pattes solidement liées. Deux autres vieux le rejoignirent, tous deux portaient le bonnet rouge des chasseurs et tenaient à la main une queue de buffle ornée de cauris, insigne de leur dignité. Après quelques mots qu’ils échangèrent à voix basse, le vieux égorgea le coq et le lança le plus loin possible. La bête se débattit et retomba sur le dos. Il mâcha une noix de cola et cracha sur les traces de sang. Les enfants du seuil de leur(s) case(s) suivaient stupéfaits, les gestes de leur(s) oncle(s).

D’après Seydou BADIAN

EPREUVE DE FRANÇAIS (1er tour)

DUREE : 2 heures

COEF. : 4

TEXTE : L’enfant - soldat

Sékou OUEDRAOGO, le terrible, c’est l’écolage qui l’a eu, l’a jeté dans la gueule du caïman, dans les enfants-soldats. Son père était gardien d’une des villas cossues du côté des deux plateaux dans ce grand Abidjan-là. Des bandits de grand chemin ont braqué le bourgeois cossu et celui-ci a accusé son gardien de complicité. Comme il n’y a pas de justice sur cette terre pour le pauvre, le père de Sékou a été torturé et emprisonné. L’écolage de Sékou ne vint pas pendant un mois, deux mois... Quand ça a atteint trois mois, le directeur de l’école appela Sékou et lui dit : « Sékou, tu es renvoyé, tu viendras quand tu auras l’écolage. »

La maman de Sékou se nommait Bita. Bita a dit à son fils : « Attends, je vais chercher l’écolage, je vais t’apporter l’écolage. » Elle vendait du riz cuit et des ouvriers du chantier lui devaient quinze mille francs CFA. Avec quinze mille francs CFA, elle en avait suffisamment pour payer l’ écolage mensuel de cinq mille francs. Mais Sékou attendit une semaine, encore une autre semaine entière...

Ahmadou KOUROUMA

Allah n’est pas obligé,

Editions du Seuil, sept. 2000, p.p. 116-117.

QUESTIONS SUR LE TEXTE

I - CONNAISSANCE ET MANIEMENT DE LA LANGUE (40 pts)

I - 1. GRAMMAIRE (20 pts)

I - 1.1. "Le père de Sékou a été torturé et emprisonné."

a) A quelle voix est cette phrase ? (1 pt)

b) Reprenez-la à la voix inverse que vous préciserez (2 pts)

I - 1.2. « Tu viendras quand tu auras l’écolage. »

Remplacez la conjonction « quand » par une conjonction exprimant la condition. (2 pts)

I - 1.3. « Sékou Ouédraogo... dans les enfants-soldats. »

Deux tenus sont mis en relief dans cette phrase.

Indiquez-les, puis transformez la phrase en supprimant la mise en relief. (4 pts)

I - 1.4. « Sékou attendit une semaine »

a) Trouvez les tenues constitutifs de cette phrase (3 pts).

b) Développez la phrase de deux (2) manières différentes. (4 pts)

I - 1.5. « Bita a dit à son fils... l’écolage ». Réécrivez ce passage au style indirect. (4 pts)

I - 2. VOCABULAIRE (20 pts)

I -2.1. Donnez le sens de : écolage, cossues, torturé. (6 pts)

I - 2.2. Trouvez deux (2) mots de la même famille pour chacun des mots suivants : écolage ; mensuel ; bourgeois ; gardien. (4 pts)

I - 2.3. Trouvez un verbe dérivé de : terrible ; terre ; directeur ; ouvriers. (4 pts)

I - 2.4. « Des bandits de grand chemin ont braqué le bourgeois cossu ».

a) A quel niveau de langue appartient le verbe « braquer » dans le texte ? (1 pt)

b) Remplacez-le dans la même phrase par un synonyme de niveau de langue différent que vous préciserez. (2 pts).

c) Employez-le avec un sens différent dans une phrase personnelle. (3 pts).

II - COMPREHENSION ET EXPRESSION (40 pts) (durée = 1 heure)

II - 1. COMPREHENSION

II - 1.1. Parlant du père de Sékou, pourquoi l’auteur dit-il qu’il n’y a pas de justice sur cette terre ? (4 pts)

II - 2.2. La mère de Sékou a-t-elle pu payer l’écolage ? Justifiez votre réponse. (3 pts)

II - 1.3. Qu’est devenu Sékou en fin de compte dans le texte ? (3 pts)

II - 2. EXPRESSION (30 pts dont 10 pts pour l’orthographe).

Le candidat traitera au choix l’un des deux sujets suivants :

SUJET N°1. : Vous connaissez un (e) de vos camarades qui a abandonné l’école. Dites les raisons de cet abandon, les sentiments qui vous animent face à sa situation et ce qu’il (elle) pourrait faire pour gagner honnêtement sa vie plus tard ? (en une vingtaine de lignes).

SUJET N° 2. : On entend souvent dire de nos jours que l’école ne vaut plus rien. Expliquez pourquoi de tels propos et dites si vous partagez ce point de vue. (en une vingtaine de lignes).

Observateur Paalga

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