Le maire de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré a animé, mercredi 11 mai 2005 à l’hôtel de ville, un point de presse. Au menu des échanges avec les hommes de médias, les actions entreprises après la session du conseil municipal sur les lotissements ainsi que l’arrestation d’un trafiquant de parcelles.
Abordant les actions entreprises après la séance spéciale du conseil municipal de la ville de Ouagadougou, Simon Compaoré fera d’abord savoir que cette session n’était pas une opération électorale. Il s’agit, dit-il d’une obligation consacrée par les textes sur la décentralisation qui stipule que les collectivités doivent rendre compte de leurs activités majeures à leurs administrés.
Il a ensuite indiqué que la session a permis de fixer des dates butoirs pour la fin des opérations de lotissements en cours dans la commune de Ouagadougou. Une rencontre entre les maires de la capitale et le directeur général de l’habitat et de l’urbanisme, Arabouri Barry permet d’espérer la fin de toutes les opérations avant les élections municipales de février 2006. "C’est une course de fonds" reconnaît, Simon Compaoré qui précise que son équipe n’a pas le droit de laisser des dossiers inextricables à d’éventuels successeurs. "C’est une histoire de conscience" martèle l’édile de Ouagadougou.
C’est dans cette perspective que lui-même effectuera désormais des descentes sur le terrain aux côtés des commissions de lotissement pour veiller que tout se déroule bien. C’est d’ailleurs au cours de la première sortie du genre, le lundi 9 mai 2005 au secteur 17 dans l’arrondissement de Boulmiougou, que la chance aidant, Simon Compaoré a mis la main sur un trafiquant de parcelles.
Le sieur Lassané Kaboré, 40 ans, 6 enfants qui exercerait la profession de cultivateur selon sa CIB s’était présenté avec un faux papillon avec un vrai numéro dont le propriétaire était là. Après vérification, il s’avéra que son papillon était un faux avec un vrai numéro. Il sera pris donc et conduit à la brigade de recherche de la gendarmerie de Bogodogo, sise route de Pô.
Une perquisition rapide opérée à son domicile a permis de saisir des plans et des tampons. Ce qui obligea le sieur Kaboré à passer aux aveux. Il reconnaît donc avoir vendu de façon frauduleuse des parcelles dont il ignore le nombre. Il n’aurait pas encore dénoncé des complices mais Simon Compaoré estime qu’il n’agit pas seul. "Nous sommes en présence d’un réseau de faussaires", lance le maire de Ouagadougou qui assure que tous ceux qui seront trempés à quel que niveau que ce soit iront à la MACO. L’enquête suivrait son cours.
Au cours des échanges, il ressortira que l’individu est un proche de Joël Zongo, lui aussi inculpé pour trafic de parcelles mais actuellement en liberté conditionnelle pour raison de santé. Alors y a-t-il des connexions avec cette affaire ?
Le maire confie que des investigations étaient déjà en cours à la même brigade et que l’arrestation de Kaboré permettra aux gendarmes d’avancer. Concernant la suite à donner à ces genres de dossiers, il dit s’en remettre à la justice car c’est la procédure concernant la liberté provisoire de Joël Zongo, il dit ne pas avoir apprécié mais s’incline devant la loi. "Il nargue les autorités et les populations ne comprennent pas pourquoi il est dehors" s’insurge Simon Compaoré qui ajoute "le dossier n’est pas clos. La mairie suit et tient à ce que la procédure aboutisse". Ne faut-il pas informatiser les lotissements pour atténuer les fraudes ?
Simon Compaoré affirme que le processus est en cours et avec l’aide de la direction générale de l’Habitat et de l’Urbanisme, tout rentrera dans l’ordre. En attendant, Simon Compaoré invite tous les honnêtes gens qui auraient eu à faire au sieur Kaboré de venir se signaler. Il profite aussi mettre les populations en garde sur l’achat de cartons (papillons) de recensement car l’anarque n’est jamais loin.
En tout état de cause, il conseille pour tout achat de parcelle, la vérification auprès des services domaniales avant toute transactions. En attendant, il promet que Lassané Kaboré qui a aussi berné la famille d’un de nos confrères présents à la conférence de presse devra rendre gorge.
Victorien A. SAWADOGO (visaw@yahoo.fr)
Sidwaya
