Actualités :: Prise en charge des blessés de l’insurrection : Le CHU Yalgado Ouédraogo fait (...)

Le directeur général du Centre hospitalier universitaire (CHU) Yalgado Ouédraogo veut lever toute équivoque sur la prise en charge des blessés de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 et ceux du coup d’état manqué de septembre 2015. Il a organisé un point de presse le 02 novembre au cours duquel il a évoqué la prise en charge de ces blessés.

Le Centre hospitalier universitaire (CHU) Yalgado Ouédraogo a enregistré environ 200 blessés lors de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Environ 127 ont été enregistrés lors du coup d’Etat manqué du 17 septembre 2015. Selon le directeur général, pour ces deux situations, le CHU Yalgado Ouédraogo s’est mobilisé sur instruction du gouvernement, pour venir en aide aux blessés. « Avec l’ensemble du corps médical et paramédical, nous avons essayé de faire tout ce qui était de notre ressort pour limiter les dégâts, pour sauver le maximum de vies et pour réparer les dégâts corporels. Et tout cela au nom de l’Etat burkinabè », a déclaré Robert Sangaré.

Se rappelant des évènements des 30 et 31 octobre 2014, le DG du CHU Yalgado a affirmé que « les chirurgiens ont passé la nuit du 30 au 31 octobre 2014 à travailler ». C’est l’occasion de rendre hommage à tous ceux qui ont répondu à l’appel pour venir soigner les malades alors que le pays était encore dans une situation difficile.
Selon le directeur général, l’hôpital a utilisé ses propres moyens pour prendre en charge les blessés dès les premiers instants. « Que ce soit en 2014 ou 2015, nous avons reçu des instructions pour prendre en charge les blessés gratuitement. Nous avons utilisé les moyens de l’Etat pour accomplir ces instructions », a déclaré Robert Sangaré. C’est cela qui a permis de sauver beaucoup de gens. Les dons sont venus après consolider ce qui a été fait dès les premiers moments. « N’eut été les décisions salvatrices de l’Etat, pour prendre en charge gratuitement les blessés dès les premiers instants, je ne pense pas que beaucoup seraient en situation physique et mentale pour parler d’argent », a-t-il soutenu.

Une prise en charge jugée efficace

Sur l’ensemble des blessés enregistrés à l’hôpital Yalgado Ouédraogo, deux sont décédés. « On peut dire que la quasi-totalité des blessés sont guéris. Mais en matière de santé, surtout en termes de blessures, il y a toujours des gens qui trainent des séquelles. Donc il y en a qui continuent à venir. De manière constante, nous avons encore deux éléments qui continuent à venir », a déclaré le directeur général du CHU -YO. « Il y a certaines séquelles qui ne peuvent pas disparaitre comme cela. D’autres nécessitent une rééducation assez prolongée. Il y en a qui sont d’ordre psychologique et qui demandent plus de temps pour que les choses se remettent en place », a précisé le DG du CHU-YO.

Il a également lancé un appel à tous ceux qui souffrent encore de ces évènements de prendre attache avec les services de l’hôpital Yalgado Ouédraogo. « S’il y a encore parmi les blessés de l’insurrection ou du coup d’état manqué, des gens qui ont des soucis de santé, ils peuvent toujours venir, nous les prenons toujours en charge gratuitement. Il n’y a pas de souci à se faire », a indiqué Robert Sangaré. Mais étant donné que c’est de l’argent public, on ne peut pas le dépenser sans vérifier que les blessés sont effectivement ceux des évènements d’octobre ou de septembre selon le directeur du CHU-YO.

Sur les 74 millions de F CFA, issus des contributions, il reste encore environ 500. 000 F CFA. Mais même si cet argent fini, les blessés seront toujours pris en charge jusqu’à ce qu’ils guérissent totalement selon le DG Sangaré. Robert Sangaré a tenu lever la confusion sur certains points. L’argent que l’hôpital a reçu, c’est pour les soins des malades et pas pour autre chose. « Les gens ont cru que l’hôpital avait pour mission, en plus des soins, de s’occuper des problèmes des familles des blessés. Pendant longtemps certains n’ont pas pu faire la différence et ont voulu nous faire jouer un rôle qui n’est pas le nôtre », a expliqué Rober Sangaré.

Les incidences de la prise en charge des blessés sur l’hôpital est d’environ 400 millions de f CFA selon le directeur général. Cette somme englobe les coûts directs (les actes médicaux, les frais d’hospitalisation, les produits, etc.) et indirects de la prise en charge. Ce sont des coûts supportés par l’hôpital que l’Etat rembourse après.

Les cas particuliers

« Il y en a aussi qui ont décidé d’aller se soigner à l’indigénat au village », a indiqué le directeur général du CHU Yalgado Ouédraogo. Malheureusement, certains reviennent ici selon les médecins. D’autres ont toujours des projectiles dans le corps. De l’avis du chef d’unité des urgences viscérales, Dr Edgard Ouangré, cela ne présente pas forcément un danger. « Les gens pensent qu’il faut enlever systématiquement le projectile. C’est quand il y a un risque vasculaire ou neurologique ou si le projectile a entrainé un trouble neurologique, on peut être amené à enlever le projectile. S’il n’y a pas de risque, l’organisme a un mécanisme de défense. Il y a un moment où il se retrouve en superficie ; c’est en ce moment qu’on peut enlever le projectile », a-t-il expliqué. Le retard dans la prise en charge, soulevé par certains blessés, est dû au fait que leur cas était estimé moins grave ou qu’il fallait d’autres soins avant. C’est le cas de certains blessés dont il fallait soigner les plaies avant les interventions chirurgicales.

Les cas qui nécessitent une évacuation doivent suivre un circuit. Selon le directeur général, c’est le médecin traitant qui propose. Quand il propose c’est le collège de médecins ou des chirurgiens qui émet un avis sur la base du dossier monté par le médecin. Ensuite, il propose que la personne soit évacuée en passant par la direction générale qui transmet au conseil de santé qui est au ministère de la santé. « Là aussi a commission se réunit, examine, prend contact avec les hôpitaux extérieurs. Les questions financières se règlent entre le ministère de la santé et celui des finances. Une fois que le rendez-vous est pris, on peut mettre le malade en route », a expliqué Robert Sangaré.

Judicaël Gaël Lompo

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