Karim Traoré, le président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) serait en prison. L’homme aurait été déféré suite à un mandat d’arrêt émanant du tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso.
Comme une trainée de poudre, la nouvelle de l’arrestation de Karim Traoré, le président de l’Union nationale des producteurs de coton a fait le tour de Bobo-Dioulasso ce vendredi 30 octobre 2015. En proie à une guerre fratricide avec des frondeurs qui l’accusent de malversation financière, de corruption, de connivence avec des bronzes du régime Compaoré, l’homme semblait inoxydable.
Acculé par les frondeurs au lendemain de l’insurrection populaire et tout au long de l’année 2015, Karim Traoré, ancien cacique du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) avait fini par rejoindre le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Pour sauver sa peau d’après ses proches.
Dans la tourmente et malgré l’adversité, particulièrement frontale des frondeurs de l’UNPCB, Karim Traoré avait trouvé les ressources nécessaires pour accompagner les producteurs de coton. Et c’est au moment où l’on croyait la crise de l’UNPCB « éteinte » que l’épée de Damoclès qui tournoyait sur la tête de l’homme a fini par lui tomber dessus.
Si on ne connait pas encore les motifs exacts de son arrestation, il est bon de savoir que Karim Traoré a fait l’objet de plusieurs plaintes, émanant du camp des frondeurs pour mauvaise gestion financière de l’UNPCB. Ses connexions (avant l’insurrection) avec la famille Compaoré (notamment François Compaoré) et l’avènement du Coup de force du général Diendéré peuvent être également des motifs de son arrestation.
Très attendus, les résultats de l’audit de la gestion de l’UNPCB, mené par l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), sur instruction du gouvernement d’Isaac Zida peuvent être également à l’origine de son arrestation.
Ousséni Bancé
Lefaso.ne
