Actualités :: Promotion de l’abandon de l’excision au Burkina Faso : Une audience foraine (...)

Le 24 juin 2015 a eu lieu à Koti dans la province du Tuy une audience foraine pour fait d’excision. Trois personnes devraient comparaitre devant le tribunal de grande instance de Boromo. Alima Gao est la seule à avoir répondu à l’appel du tribunal. Elle a été jugée publiquement et condamné à 6 mois de prison avec sursis. Les deux autres prévenus seront jugés prochainement à Boromo.

En avril 2015, sur la base d’une dénonciation anonyme, une exciseuse et deux complices ont été identifiés à Poa, un village du département de Koti. Ces derniers ont mutilés trois fillettes âgées de 3 à 6 ans. Les enfants ont été conduits dans un centre de santé où ils ontreçu les soins appropriés. L’exciseuse a été entendue par le Tribunal de grande instance de Boromo. Lors du procès, elle a reconnu les faits et a pris l’engagement d’abandonner définitivement la pratique. Elle a été condamnée à un mois de prison ferme.
Le 24 juin 2015, le Tribunal de grande instance de Boromo a délocalisé son audience du jour à Koti dans la salle de conférence de l’Association des producteurs de coton pour juger les complices du fait d’excision. Etaient appelés à la barre Bogini Morami, Naba Lèhoun, Waro Wahanjié respectivement oncles et grand père des filles excisées et Gao Minata mère d’une des filles excisées. Ils devaient tous comparaitre en citation directe. L’exciseuse était attendu au procès en qualité de témoins. A l’heure de l’audience aucun des prévenus n’était présent. Issa Sawadogo, le Président du tribunal prononce une suspension.Une heure plus tard, arrive Gao Minata. Elle sera la seule à être jugée en tant que complice.
Après la vérification d’identité, le président du tribunal demande à l’accusée si elle reconnait avoir contribuer à l’excision des fillettes en avril 2015. Minata Gao répond : ‘’ j’ai approché l’exciseuse à deux reprises pour faire exciser les enfants mais elle a refusé. Elle dit qu’elle pratiquait l’excision avant mais qu’elle a abandonné. J’ai insisté et elle a fini par accepter. Ce sont mes maris qui ont fait pression sur moi pour que les filles soient excisées’’. Le président lui demande ensuite‘’ l’excision est-elle une bonne pratique ? ‘’, ‘’ Non’’, répond l’accusée.Aux autres questions du tribunal l’accusée restera muette.
Malgré les assurances du tribunal, elle restera intraitable pendant près d’une heure. Puis elle se résout à parler ‘’l’excision n’est pas une bonne pratique et je ne le ferai plus’’. Au regard de son attitude pendant le procès le procureur du Faso, près du tribunal de grande instance de Boromo a demandé la peine de 12 mois. Il a assorti sa demande de sursis au regard de l’état de grossesse de l’accusée et de la pression sociale exercée sur elle. Le Président du tribunal prononcera en définitive une peine de 6 mois avec sursis. En terme d’explication du sursis à l’accusé la cour lui dira que le sursis est ‘’ un cadeau empoisonné’’. A compter de la date de la condamnation jusqu’à 5 ans après, si la condamnée revenait devant le tribunal pour un fait similaire, elle serait contraint de purger une peine d’emprisonnement ferme au titre du premier procès en plus de la nouvelle peine qui lui sera infligée. Avant de clore l’audience, le Président du Tribunal a invité toute personne qui connaitrait les complices absents de leur dire de faire diligence pour se présenter à Boromo.
Cette audience foraine a permis de rapprocher la justice du justiciable et surtout de prendre la population présente à témoins de l’effectivité de l’application de la loi interdisant la pratique des mutilations génitales féminines au Burkina. Mme Toé Perpétue, Secrétaire permanente du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision et son équipe qui s’est déplacée pour la circonstance ont mis à profit le temps de suspension pour s’entretenir avec la population présente à l’audience.
Le niveau de participation de la population à l’échange montre qu’elle a une très bonne connaissance de l’excision et de ses conséquences. Les conceptions anciennes qui entretiennent la pratique et leurs limites ont été publiquement évoquées. L’audience a eu une forte valeur pédagogique aux dires des personnes interrogées.
Le Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre la pratique de l’excision qui a sollicité que le cas d’excision en question soit jugé en audience foraine a donc atteint son objectif. La participation massive des autorités provinciales et des représentants de l’UNICEF et de l’UNFPA est la preuve que la promotion de l’abandon de la pratique de l’excision demeure une priorité pour le gouvernement burkinabé et ses partenaires.
Aux dernières nouvelles, selon le Procureur du Faso près du TGI de Boromo, le lendemain du procès, les complices absents à l’audience foraine du 24 juin se sont rendus volontairement au siège du tribunal à Boromo aux environs de 10h00. Leur absence à l’audience serait due à un manque d’information. Leur jugement sera programmé très prochainement à Boromo.

Le Département de la Communication
et de la Documentation du SP/CNLPE

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