C’est une Nathalie Somé visiblement émue de compter parmi ses adjuvants, le personnel du Conseil supérieur de la communication. Après le grand tollé qu’avait suscité la suspension des émissions interactives, l’institution en charge de la régulation de la communication s’était retrouvée quelque peu fragilisée. Le personnel, qui jusque-là ne s’était pas fait entendre, a annoncé son « accompagnement sans faille » à leur présidente dans une motion et une lettre de soutien ce 1er juin 2015 à Ouagadougou. Cet acte intervient 72 heures après la levée de la mesure qualifiée de « liberticide » au sein de l’opinion.
Fidèle ! Voici un qualificatif que le personnel du CSC assimile bien à l’image de Nathalie Somé. Dans leur motion et leur lettre de soutien lues respectivement par Serge Tiao et Anatole Tapsoba, les agents ont salué cette fidélité à une décision jugée « utile » au nom de la cohésion sociale. Le courage et la détermination de la présidente de l’institution face « à tant d’hostilité », ont également été reconnus. Ces quelques trois semaines de remous ont donc été éprouvant pour Nathalie Somé. Mais, elle ne s’est jamais sentie orpheline car « j’ai reçu des sms, j’ai reçu des visites, il y en a qui priaient pour moi. C’est tout cela qui m’a donné du réconfort et du courage », dira t’elle.
« Quand il s’agit de l’intérêt général, je pense qu’il n’y a pas de calculs à faire », soutient-elle une fois de plus avant de poursuivre : « Nous allons faire ce qu’il y a à faire. Nous allons travailler dans le cadre des prérogatives que la loi nous donne et nous allons pouvoir travailler en ayant à l’esprit, l’intérêt général qui n’est rien d’autre que la cohésion sociale, une communication apaisée ». Les protestations nées de la décision de suspendre les émissions interactives, ont permis à tous les acteurs de mesurer à tel point la communication était incontournable. Et Nathalie Somé de conclure que c’est de cet outil que dépendra la réussite du processus de la transition et l’issue des élections dans ce pays.
En rappel de ce qu’elle avait dit lors de sa prise de fonction, le 12 septembre 2014, la présidente du CSC clame haut et fort : « Au CSC, il n’y a pas un organe vil, c’est-à-dire que chaque agent est important. Chacun à son poste est un maillon important de la chaine… ».
Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net
