Ainsi que nous l’avons annoncé dans notre précédente édition, Adama Bella, plus connu sous le nom d’Adam’s, le patron de l’alimentation « La Surface », sise à Zogona, est derrière les barreaux.
On le soupçonne de faire partie d’un vaste réseau de voleurs de véhicules de luxe se livrant à des attaques à main armée. Hier mercredi 27 octobre 2004, nous avons approché le commissaire D. Franck Elvis Compaoré, chef du service régional de la Police judiciaire de Bobo-Dioulasso (SRPJ-B), pour plus d’informations. C’était en fin de matinée à la Direction régionale de la Police judiciaire du Kadiogo, sise à Wemtenga.
Commerçant de son état, Adama Bella dit Adam’s est le directeur général du supermarché « La Surface ». Marié, il serait père de six enfants. L’individu a été interpellé pour de multiples recels de véhicules automobiles, mais, selon le commissaire Compaoré, ce n’est pas la qualification première de l’affaire en cours.
Il s’agit ici d’une affaire d’association de malfaiteurs et de multiples vols à main armée, de recel de véhicules de luxe.
Le vendredi 15 octobre, aux environs de 23h, le commissaire Compaoré a été personnellement joint par ses collègues de la Direction régionale des services de police de Sikasso, au Mali, pour être informé qu’un banquier, en la personne de Dao Sékou, venait d’être dépossédé de son véhicule de marque Land Cruiser Prado, en pleine ville, devant un supermarché à Sikasso, par des individus qui ont pris la direction du Burkina Faso, après lui avoir retiré ses papiers.
La Directrice régionale de la police des Hauts-Bassins, qui a reçu l’information en même temps que le SRPJ-B, a alors tout mis en branle, et avec l’aide de la Compagnie républicaine de sécurité de Bobo-Dioulasso, trois individus ont pu être épinglés, qui ont par la suite reconnu être les auteurs du braquage de Sikasso.
Il y a également eu l’aide précieuse du préfet de Sindo (à la frontière malienne), qui avait suspecté la présence de ces trois individus dans son village, et celle de la Direction provinciale de la police nationale du Kénédougou (Orodara).
Comme il est de coutume dans ce genre de situation, les bandits ont tout nié en bloc avant de reconnaître les faits qui leur sont reprochés. Ils étaient armés d’un pistolet automatique 9 mm. Dans un village situé à 3 km de la frontière malienne, ils se sont embourbés avec le véhicule, mais la gendarmerie du Mali, qui était à leurs trousses, est arrivée en retard : ils étaient déjà partis.
Ces trois individus ont pour noms : Silma Hado dit Noufou, un récidiviste ; Ouédraogo Kader, celui qui tenait l’arme ; Bissiri Issifou alias « Ivoirien » ou « Mécanicien » pour certains. En plus de ce trio, il y a Kaboré Ousséni, qui a été interpellé plus tard à Ouagadougou.
Ils cherchaient en fait un Blanc
Ce dernier avait devancé ses compères à Sikasso en éclaireur. Selon Kaboré Ousséni, ils étaient partis à Sikasso pour braquer un Blanc, mais ne l’ayant pas trouvé, ils ont alors décidé de jeter leur dévolu sur la première grosse « caisse » qui garerait devant le supermarché.
Une fois la mission accomplie, Ousséni a encore devancé les autres à Ouagadougou pour, dit-il, attendre le véhicule et le livrer à Adam’s. Il ressort en effet des différentes interpellations que plusieurs véhicules, fruits de braquages en Côte d’Ivoire, au Mali…lui ont été vendus.
Sur huit voitures recelées, l’intéressé a reconnu trois, sans toutefois avouer qu’il était au courant qu’elles étaient des voitures volées. Un quatrième véhicule, dont la police ignorait l’existence, a même été signalé par lui.
Interpol savait qu’il y avait un réseau qui opérait, sans cependant réussir à lui mettre la main dessus. Pour le commissaire Compaoré, c’est un coup de chance que le SRPJ-B soit tombé sur les individus appréhendés, qui ont pratiquement dénoncé d’autres membres du réseau, dont un certain Sawadogo Désiré, tantôt braqueur, tantôt receleur, tantôt démarcheur.
Ils sont en tout cinq « gros poissons » tombés dans les filets de la police (voir photos), hormis Adams lui-même, que nous n’avons pas été autorisé à photographier, mais dont notre service d’archives à vite fait de retrouver l’image. Le réseau est en fait international avec des ramifications en Côte d’Ivoire, au Mali, au Bénin et même au Nigeria.
Les présumés coupables seront déférés à Bobo-Dioulasso pour la suite des investigations, afin de pouvoir mettre la main sur d’éventuels autres complices du réseau, avant de les conduire tous devant le procureur pour la suite à donner à leur cas.
En attendant, les victimes et les autorités policières de la sous-région sont invitées à signaler automatiquement tout cas de vol ou de braquage à un poste de police ou aux services d’Interpol, pour que les mesures appropriées soient prises.
Dasanbsba
Observateur Paalga
